Vous connaissez La planète des singes ? Avant d’être un film, c’était un livre de Pierre Boulle, un auteur français. Et si ce livre n’était pas de la science-fiction ? Et si ce livre était en réalité un livre d’histoire qui nous vient du futur ? Car en Suède, dans un zoo, un singe a élaboré des stratégies complexes pour attaquer les humains.
Il s’appelle Santino. Ce chimpanzé mâle qui se trouve dans le zoo de Furuvik en Suède n’aime pas les humains. Il était connu du public et des soigneurs car il lançait des pierres sur les visiteurs. Seulement, un jour, il a affiné sa technique pour attaquer les visiteurs par surprise.
Lorsqu’il est seul, Santino prépare un piège. Il va chercher dans son enclos un tas de paille qu’il dispose à proximité de la zone où se tient le public. Sous la paille, il dissimule des pierres. Il en place également juste derrière et dans des coins à l’abri des regards du public.
Lorsque les visiteurs approchent, Santino est sage. Il attend gentiment que ses victimes soient assez proches de lui pour, d’un coup, saisir des pierres, et les lancer sur le public affolé.
Selon Mathias Osvath, le chercheur qui a passé de longues semaines à étudier Santino, c’est la première fois qu’un singe montre une capacité à anticiper le futur. De plus, le singe a élaboré cette stratégie tout seul. Il n’a pas reproduit un schéma qu’il aurait vu auparavant. Le pire ? Selon Osvath, Santino jetterait des pierres sur les humains « pour s’amuser. »
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Faut-il savoir parler pour apprendre à lire? Non, d'après une expérience menée par des chercheurs marseillais qui ont appris à des babouins à repérer des mots écrits.
"Dan", le meilleur élève des six singes ayant participé à l'exercice, âgé de trois ans au moment du test, a appris à distinguer 308 mots correctement écrits parmi 8.000 qu'on leur a présentés pendant un mois et demi au sein d'une station de primatologie du CNRS installée près d'Aix-en-Provence.
Dans cet enclos de 700 m2, ces babouins de Guinée (Papio papio) avaient un accès, libre et permanent, à de petits bungalows ouverts par une trappe, derrière laquelle ils trouvaient un écran tactile faisant apparaître, dans une succession très rapide, des mots anglais de quatre lettres.
Les primates devaient appuyer sur une forme ovale si le mot était correctement orthographié, sur une croix dans le cas contraire, et recevaient une récompense après chaque bonne réponse.
De 43.000 à plus de 56.000 essais ont été menés pour chaque singe. Lors d'une première phase d'entraînement, les bons mots étaient présentés plus fréquemment que les mauvais.
"En quelques jours, les babouins sont parvenus à distinguer des orthographes pourtant très similaires", soulignent Jonathan Grainger et Joël Fagot, deux des chercheurs du laboratoire de psychologie cognitive à Marseille (CNRS et université d'Aix-Marseille) qui ont participé à ce travail, dont les résultats sont publiés jeudi par la revue américaine Science.
Surtout, après avoir mémorisé l'orthographe de plusieurs dizaines d'entre eux, les singes se sont mis à faire la différence entre les bons et les mauvais mots dès leurs premières présentations.
"Vers un nouveau paradigme"
2012 et aprés