Des chercheurs ont retrouvé des tiques fossilisées dans des morceaux d'ambre gavées de sang de dinosaure. Va-t-on pouvoir recréer ces animaux disparus?
Comment un simple petit bout d'ambre peut-il renfermer tant de secrets? Une équipe de chercheurs espagnols et britanniques a trouvé en Birmanie quatre tiques parfaitement conservées dans de l'ambre -résultant des sécrétions de végétaux fossilisés- vieille de 99 millions d'années.
Parmi ces quatre parasites surgis du passé, l'un ne mesurait qu'un millimètre, avait huit pattes, mais pas d'oeil, selon la revue Nature Communications. Cette petite bête avait une patte "empêtrée" dans une plume, dont le propriétaire ne pouvait être qu'un dinosaure, puisque les oiseaux, qui en sont les descendants, n'existaient pas encore. Et son estomac est remplie du sang de l'animal.
"Alors que les oiseaux sont les uniques descendants des dinosaures théropodes à avoir survécu à l'extinction de masse de la fin du Crétacé il y a 66 millions d'années, les tiques ne se sont pas juste accrochées à la vie, elles se sont développées", disent les chercheurs.
Si cette espèce de tique est aujourd'hui disparue, leur façon de se nourrir était déjà la même à l'époque: l'acarien se fixait sur la peau de sa proie pour se gaver de son sang -et lui transmettant par la même occasion une grande variété de maladie. "Il est extrêmement rare de découvrir des fossiles de parasites hématophages directement liés aux restes de leurs hôtes", explique Xavier Delclòs de l'université de Barcelone, coauteur de l'étude.
Cette découverte rappelle immanquablement le film de Steven Spielberg, Jurrassic Park, dans lequel le sang de dinosaure contenu dans un moustique, conservé dans de l'ambre, permet de recréer ces animaux disparus depuis des dizaines de millions d'années.
Doit-on s'attendre à voir des dinosaures, en chair et en plume, au cours des prochaines années? "Toutes les tentatives pour extraire L'ADN des échantillons d'ambre se sont révélées infructueuses", explique dans un communiqué le musée d'histoire naturelle de l'université d'Oxford, qui avait sans doute anticipé la question. Ça ne sera donc pas pour cette fois, (mal)heureusement!