Un arrêté préfectoral prévoit leur interdiction d’ici 2015. Le but ? Réduire la pollution atmosphérique.
Ils nous réchauffent, mais constituent également une importante source de pollution. Selon un rapport d’Airparif publié en novembre dernier, relayé par nos confrères de 20 Minutes et consacré aux émissions et concentrations de polluants atmosphériques à l’horizon 2020 en Ile-de-France, les feux de cheminée seraient même le principal contributeur des émissions de particules fines de la région la plus peuplée de l’Hexagone avec quatre mille cent tonnes par an.
De quoi justifier l’arrêté préfectoral qui prévoit la proscription de l’usage des cheminées à foyer ouvert en Ile-de-France à l’horizon 2015. « Une partie des cent vingt-cinq mille foyers ouverts de la région situés dans les zones urbaines pourraient être définitivement condamnés, sauf à les transformer en inserts et autres poêles à bois », précise le site Internet du Parisien, ce qui n’est sans surprise pas du goût de tous les intéressés, sans doute inconscients des risques sanitaires et en particulier du fait que le dioxyde d’azote (NO2), le monoxyde d’azote (NO) ou encore le benzène issus de la combustion du bois se propagent dans tout le logement à des niveaux très nettement supérieurs aux limites légales.
Et le quotidien de citer le député UMP de Haute-Savoie par ailleurs président du Conseil national de l’air Martial Saddier, selon lequel cette mesure est incontournable pour diminuer la pollution atmosphérique : « A l’échelle d’une année, rien qu’en Ile-de-France, les cheminées à foyer ouvert sont responsables de 28 % des émissions de particules et ce taux monte à 50 % en plein hiver (…) Dans les vallées de Savoie, la moitié des rejets de particules fines sont liés toute l’année à ceux des cheminées et aux feux de débroussaillement. »
Un impact sanitaire et environnemental incontestable
Ainsi le phénomène concerne-t-il aussi bien les villes que les campagnes, en plus de toucher à la fois l’intérieur et l’extérieur des logements. « Les études écologiques relient les concentrations ambiantes quotidiennes en PM10 ou PM2,5 et les effectifs journaliers de décès cardio-pulmonaires et d’admissions hospitalières aux urgences. Les études individuelles associent exposition aux particules et exacerbation voire survenue d’asthme, de symptômes respiratoires et réduction des performances ventilatoire », détaillait de son côté Isabelle Momas, membre de l’Université Paris-Descartes, dans un édito de la revue Pollution atmosphérique en fin d’année dernière.
Des propos qui légitiment eux aussi l’arrêté préfectoral précité, lequel pourrait, si l’on en croit les différents scénarios élaborés par Airparif, amener une baisse des émissions de particules fines comprise entre 50 et 61 %. Vice-présidente du conseil régional d’Ile-de-France citée par Le Parisien, Hélène Gassin (EELV) assure qu’il ne s’agit pas de créer « une police des feux de cheminée, mais d’alerter tous ceux qui utilisent ce moyen de chauffage sans connaître son impact ».
Tout en plaidant pour des mesures afin de réduire celui du diesel qui, vu le triste état de la filière automobile française et le rejet récent d’un amendement le pénalisant au Sénat, paraissent loin d’être acquises…
par Guillaume Duhamel,