La 18e conférence de l'ONU sur le changement climatique s'est ouverte lundi à Doha, en présence de représentants de quelque 190 pays, dans le but de faire progresser les difficiles négociations sur la limitation des gaz à effet de serre.
Ce nouveau rendez-vous climat intervient alors que les signes du réchauffement climatique et les appels urgents à l'action se multiplient. "C'est une conférence d'une importance vitale", a déclaré le président de la conférence, le ministre qatari Abdullah Al-Attiyah.
La conférence doit se poursuivre jusqu'au 7 décembre. Le 4, les négociateurs seront rejoints par plus de 100 ministres censés conclure un accord, nouvelle étape dans le processus de négociations lancé en 1995.
Parmi les grands dossiers sur la table des négociations: le second acte du protocole de Kyoto, dont la portée sera néanmoins essentiellement symbolique, l'esquisse des fondations d'un grand accord global prévu en 2015 et l'aide financière aux pays les plus vulnérables. Il est fort probable qu'aucun accord ne sera conclu concernant une prolongation du protocole de Kyoto, qui se termine le 31 décembre, quinze ans après sa signature.
Plus aucune contrainte légale dès le 1er janvier
En 2011, à Durban, les pays participants n'avaient réussi à trouver de compromis, si ce n'est sur l'objectif de conclure un nouveau traité d'ici 2015, pour une entrée en vigueur en 2020. La Russie, le Japon et le Canada, signataires du protocole en 1997, ont déjà averti qu'ils refuseraient de nouvelles réductions des émissions au-delà du 31 décembre. Dès le 1er janvier 2013, sans nouveau traité, il n'y aura donc plus aucune contrainte légale de réduction des émissions de gaz à effet de serre dans le monde.
Les pays émergents, comme l'Inde ou la Chine, n'avaient pas ratifié le protocole de Kyoto, or, ces pays sont devenus de grandes puissances économiques depuis 1992 et font désormais partie des pays les plus pollueurs de la planète, il est donc indispensable de les convaincre d'imposer un changement. Mais pour l'instant, les pays émergents refusent de réduire leurs émissions en fonction de leur développement économique.
"La Chine réclame encore quelques années pour continuer de croître avant de limiter ses émissions. Et cela convient aux Etats-Unis", explique Heike Schröder, de l'université anglaise East-Anglia. Les Etats-Unis font également office de mauvais élève puisqu'ils n'ont jamais ratifié le protocole de Kyoto, considéré comme néfaste pour leur économie, et le président américain Barack Obama, malgré ses promesses de changement, n'a jamais pris position à ce niveau. La priorité de son second mandat étant accordée à l'économie, le réchauffement climatique risque bien de continuer son avancée.
Caroline Albert
belga.be