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Hypersensible ? Les repères des psychologues pour comprendre

Publié par Le Nouveau Paradigme sur 15 Mai 2016, 09:22am

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Certaines personnes sont tout simplement plus sensibles que d’autres, ce qui n’est pas forcément une mauvaise chose. Mais est-ce là toute la différence que l’on peut observer chez les hypersensibles ? Non, il existe de nombreux points de particularité chez ces personnes qui représentent environ 20% de la population. Le Dr Elaine Aron, chercheuse en psychologie, nous éclaire sur le sujet. 

Hypersensible ? Les repères des psychologues pour comprendre

 

« Quand j’étais en maternelle, un garçon de ma classe a jeté mon livre préféré par-dessus la barrière de l’école. Je me rappelle avoir énormément pleuré, non pas à cause du livre mais parce que j’en voulais à ce petit tyran. C’était probablement l’une des premières fois que je manifestais mon hypersensibilité, un torrent d’émotion que je continue à gérer au quotidien. Plusieurs de mes amis me taquinent gentiment à ce sujet mais je n’y peux absolument rien. »
Ce témoignage n’est pas un cas isolé. Selon le docteur Elaine N. Aron, chercheuse et psychologue, les hypersensibles représentent environ 20% de la population. Cela signifie que l’on connaît tous des gens hypersensibles. Peut-être même sommes-nous l’une de ces personnes ?
La psychothérapeute américaine Elaine N. Aron est considérée comme le gourou des hypersensibles aux Etats-Unis, depuis la parution de son best-seller intitulé Ces gens qui ont peur d’avoir peur. Mieux comprendre l’hypersensibilité (éd. de l’Homme). Soutenue par le psychanalyste Saverio Tomasella et la psychologue Arielle Adda, tous trois nous aident à dresser le portrait type des hypersensibles.
 

Un hypersensible naît hypersensible

 

Ce trait de caractère (car ce n’est pas une pathologie!) se constitue pendant la vie intra-utérine, se développe dès la naissance, et se manifeste de différentes façons chez les individus.
Son degré d’intensité et son évolution, de l’enfance à l’âge adulte, dépendent en grande partie de l’environnement dans lequel la personne grandit. Les questions suivantes ont un impact direct sur la manière dont se manifeste cette nature à fleur de peau :
Son entourage a-t-il valorisé ou réprimé son hypersensibilité ?
A-t-elle été confrontée à de lourdes épreuves : burnout, deuil, guerre, etc.?
Accepte-t-elle, ou non, sa « différence » ou tente-t-elle de la refouler?
Et le restera toute sa vie
Inutile d’essayer de refouler l’hypersensibilité. Elle finira par refaire surface :
Il ne faut ni dominer ni subir ses émotions: il faut d’abord s’autoriser à les vivre. La plus grave erreur serait de considérer l’hypersensibilité comme une pathologie qu’il faut soigner. Devenir humain est une conquête quotidienne. Et celle-ci passe par la fierté d’être sensible.
En revanche, on peut apprendre à gérer certaines réactions, telles que le stress et l’anxiété. Pleine conscience, méditation, sport de combat… à chacun sa méthode de « toilette émotionnelle »!


Ils sont à vif émotionnellement

 
Les hypersensibles ont la sensation d’être « sur le fil » en permanence. Colère, larmes, repli sur soi, agressivité… l’entourage peine à comprendre leurs réactions imprévisibles et irrationnelles. Blessés par la critique, ils se sentent sans protection et peuvent ressasser à l’infini les mots qui les ont heurtés. En bref, ils gambergent à plein régime.
Ces pensées parasites sont comme une rumeur, un bruit incessant, qui draine une partie de leur énergie, Ça galope dans leur tête !
Souffrent-ils d’un excès de narcissisme ? Non, plutôt d’une grande fragilité identitaire et d’une difficulté à cicatriser. Ils vivent donc les situations de crise plus intensément, ainsi que les moments heureux :
Un paysage, un poème, un moment entre amis… Les plaisirs simples du quotidien les émerveillent.


Et à vif physiquement


En effet, ils réagissent à de nombreux stimuli. Par exemple, l’étiquette d’un vêtement qui frotte contre la peau, la sirène d’une ambulance ou une forte luminosité peuvent vite devenir insupportables. Le corps est plus réceptif aux massages, aux caresses, mais aussi plus affecté par les allergies, les médicaments et la caféine.
Les hypersensibles ont une oreille fine. Un simple bruit urbain devient un vacarme qui les empêche de se concentrer.
En entreprise, ils préfèrent travailler au calme dans des bureaux fermés plutôt que dans des « open spaces ».


Les hypersensibles sont doués d’empathie


Plus perméables à leur environnement, ils parviennent à cerner l’autre et à deviner ses intentions. C’est un problème:
Ils portent le poids du monde sur leurs épaules, en absorbant les émotions de leurs proches et en partageant leurs souffrances.
hypersensible
Au travail, cela se traduit par des élans de générosité envers leurs collègues. Plus attentionnés, ils sont toujours prêts à aider un nouveau venu, à accueillir un stagiaire. Ils n’agissent pas à dessein et manquent cruellement d’esprit de compétition. Cette profonde empathie pousse certains à s’orienter vers une carrière dans l’humanitaire. En revanche, elle peut aussi se retourner contre eux :
Les hypersensibles sont des proies idéales pour les pervers narcissiques. Ces derniers détectent leurs failles, exploitent leur gentillesse et leur désir de perfection.


Dépendants du regard des autres


De l’enfance à l’âge adulte, le désir d’être aimé ne les quitte jamais. En quête d’harmonie, les hypersensibles détestent les conflits. Et font tout pour éviter les vagues.
Ils ont peur de décevoir leur entourage, d’être rejetés, voire abandonnés. Ils dépendent de l’affection d’autrui, en amour comme en amitié. Dès qu’ils ont le sentiment d’avoir blessé quelqu’un, d’avoir prononcé des mots qui dépassent leur pensée, ils sont immédiatement submergés par la culpabilité. En bref, ils ont du mal à lâcher prise.


Ils sont créatifs et intuitifs


Les hypersensibles utiliseraient davantage l’hémisphère droit de leur cerveau que la moyenne. Résultat: ils ont un goût prononcé pour l’esthétique et la création. Peinture, musique, écriture… Certains en font leur métier, d’autres, un simple loisir.
Ils sont aussi dotés d’une forte intuition. Celle-ci est parfois impossible à justifier devant leur entourage et finit par les isoler :
Cette intuition résulte d’un nombre élevé de connexions cérébrales. Ajoutez-y un sens aigu de la logique, un besoin de cohérence, et vous obtiendrez l’état d’esprit d’un hypersensible.
Imaginez un métro qui ne s’arrête qu’aux correspondances et non aux stations intermédiaires : le chemin est parcouru beaucoup plus rapidement. Dans le cerveau, c’est pareil.
Même dans des secteurs non artistiques, tels que la finance, les hypersensibles apprennent à utiliser leur intuition à bon escient :
Certains ont toujours deux longueurs d’avance sur leurs concurrents en affaires ! C’est aussi une force.


Ils cherchent un sens à leur vie


Selon Elaine N. Aron, les hypersensibles s’interrogent souvent sur leur existence et sur la mort. Athées ou croyants, ils sont attirés ou fascinés par la spiritualité. Et se sentent profondément humanistes. Animés par une forte passion qui leur sert de leitmotiv, ils refusent de mener une existence routinière, dénuée d’originalité, et mettent un point d’honneur à vivre des expériences enrichissantes.


Ils seraient de plus en plus nombreux


Pour Saverio Tomasella, le nombre de personnes hypersensibles augmente. Cela peut s’expliquer par des facteurs socio-économiques et culturels :
Nous sommes dans une société en crise, où la pression au travail et les obligations pèsent sur l’individu, sur le couple, et où l’on refuse de vieillir. Esseulé, en perte de repères, en proie aux doutes et fréquemment critiqué, l’homme est de plus en plus à vif.
Mais l’hypothèse ne fait pas l’unanimité. Pour Elaine N. Aron, la société a un impact sur l’évolution de l’hypersensibilité (un environnement plus violent peut accroître la vulnérabilité des individus), mais elle ne peut en « produire » davantage. Le débat est ouvert.


Des témoignages d’hypersensibles célèbres :


Marion Cotillard :
J’ai toujours eu une grande sensibilité… Mais cette hypersensibilité est compensée par une nouvelle aptitude à rire de moi-même et de mes réactions émotives, qui peuvent être démesurées. (Psychologies Magazine, 2012).


Scarlett Johansson :
Je suis née avec une grande capacité à sentir mon environnement et mon entourage. Cette sensibilité peut être positive […]. Parfois, je préférerais ne pas voir ce que les gens gardent à huis clos. (Interview Magazine, 2001)

Sources :
Pour comprendre l’hypersensibilité, voici 13 choses à retenir selon une psychologue , paru sur huffingtonpost.fr
Tous hypersensibles? , paru sur lexpresse.fr
 http://www.mieux-vivre-autrement.com/hypersensible-les-reperes-des-psychologues-pour-comprendre.html#sthash.mMcdYPYR.dpuf

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S
"Plus perméables à leur environnement, ils parviennent à cerner l’autre et à deviner ses intentions. C’est un problème:<br /> Ils portent le poids du monde sur leurs épaules, en absorbant les émotions de leurs proches et en partageant leurs souffrances.<br /> ...<br /> Cette profonde empathie pousse certains à s’orienter vers une carrière dans l’humanitaire. En revanche, elle peut aussi se retourner contre eux : ..."<br /> <br /> Et pas qu'en présence des pervers narcissiques : dans l'humanitaire ou le social, ils percevront mieux que quiconque les besoins des personnes qu'ils soutiennent, mais ce ne sera que pour mieux se retrouvé confrontés aux exigences et limites de la structure institutionnelle et hiérarchique qui les emploie.<br /> <br /> Si mon ""hyper-sensibilité" a constitué un atout majeur durant 27 ans de travail social et de communication non-verbale en soutien à des personnes affectées de troubles mentaux et/ou psychotiques et de la communication, l'apothéose d'un burn-out - et pas piqué des hannetons! - a définitivement mis terme à cette carrière et l'exercice de mes compétences au service d'autrui : j'ai fini ravagé! :-(<br /> <br /> Mais bon, on ne peut pas passer sa vie à se préserver, non plus! A quoi bon???
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M
pas toujours facile à vivre et le fait de porter la douleur des autres complique encore d'avantage la vie de tous les jours. Il faut beaucoup de volonté et de travail sur soi même pour diminuer cette forte dose d'empathie. Quant à la réception en nous de l'art en général c'est une grande émotion.
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