Voilà une règle de vie que je m'efforce d'appliquer.
Difficile à suivre et encore plus sans doute à expliquer car la phrase peut être prise de plusieurs manières.
C'est Emile-Auguste CHARTIER dit ALAIN qui a écrit : Fais ce que tu dois et n’attends jamais rien en retour. Si quelque chose vient, accueille le comme un cadeau … »
Alain a raison, mon devoir, c’est mon devoir, si j'ai envie de faire plaisir, d'être gentil, d'aimer c'est mon désir. La réciproque, ce n’est pas mon affaire . C’est l’affaire de l’autre, et de lui seul.
Attendre la réciprocité, ce n’est pas faire un cadeau, c’est faire du commerce .
Et donc les : "Je t'aime alors j'attends que tu le fasses aussi ; je t'ai fait un plaisir, j'attends quelque chose en retour".
Certes il ne faut pas refuser une main tendue, une rencontre, un amour, un cadeau mais quand cela advient, alors on peut le vivre comme un bonheur qui nous est donné par surcroît et non "en récompense".
Et bien évidemment, Ce bonheur n'est jamais là où on l'attend ; il ne vient jamais quand on l'exige.
Cette vision de ne rien attendre des autres est pour moi le respect de leur liberté, de leur intégrité.
Souvent on attend que l'autre qu'il fasse, qu'il soit autrement, qu'il réponde à notre attente. On espère que les évènements vont se dérouler comme on voudrait qu'ils se déroulent.
Ce qui n'arrive bien sûr pas, entrainant une déception qui trop souvent se retourne contre l'autre dont on attendait tant.
Parfois, c'est carrément notre attitude d'attente qui fait que ce qu'on souhaite tellement n'arrive pas. On est tellement branché "Optimiste" que "Optimiste" a peur de cette pression d'attente. il y a un proverbe chinois je pense qui dit quelque chose comme "plus on court après quelque chose, plus ce quelque chose s'éloigne".
Remplacez quelque chose par quelqu'un et vous aurez compris les échecs qui ne peuvent que survenir. Il m'arrive encore de me rendre compte que je tombe dans ce piège, cet auto-sabotage relationnel.
Car il est difficile de ne rien attendre: un sourire, un mot, un geste...
Alors dans ces cas là, je me demande ce que j'attends et j'essaye de comprendre quels besoins seraient ainsi comblés : sécurité, amour, reconnaissance, respect ???
J'essaye d'appliquer une méthode : formuler des demandes claires, dire que j'apprécie certaines choses tout en laissant à l'autre la liberté d'y répondre ou pas, positivement ou pas. Dire ce qu'on souhaite, sans attendre de réponse et voir ce qui se passe et si c'est compatible avec nos valeurs, l'accepter.
On voudrait tellement que l'autre soit comme on voudrait qu'il soit, le tuer psychologiquement quoi. Certains signes ne trompent pas : quand l'autre n'accepte pas vos "défauts" mais trouve normal que les siens soient acceptés : danger
Il faut donc pouvoir se mettre en danger de non-recevoir et rester attentif et lucide. Imaginons que je reçoive de l'argent en contrepartie de mon amour, alors je ne vaudrais que la somme donnée ?
Un peu comme ces vieilles rombières qui estiment leur valeur au poids d'or qu'elles portent sur elles ou à la griffe des vêtements forcément luxueux qu'elles ont reçus en cadeau. Combler son vide intérieur par une surabondance couteuse extérieure
Ne rien attendre et si on donne, donner sans même attendre de gratitude ou de remerciement parce que donner c'est gratuit.
Allez, reste le bon vieux miroir cher aux symbolistes pour essayer de comprendre ce que et pourquoi on attend.
Prendre conscience, c'est transformer le voile qui recouvre la lumière en miroir (Lao Tseu)
Allez bien à vous :)
David