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Quand une banque ose s’attaquer à Coca-Cola et Starbucks

Publié par Dav sur 27 Octobre 2013, 11:01am

Catégories : #Société

L’Institut de recherche de Crédit Suisse a évalué les conséquences de la consommation excessive de sucre dans le monde. Un rapport accablant et une vidéo virulente.

 

6568758-quand-une-banque-ose-s-attaquer-a-coca-cola-et-starbucksC’est une étude qui est en train d’affoler les industriels de l’agroalimentaire. Son sujet ? Le sucre. Son titre : « Sugar, Consumption at a crossroads » (Sucre, la consommation à la croisée des chemins). Son auteur, l’Institut de recherche du Crédit Suisse. Rien de nouveau, dans ce document, agréablement résumé dans un film produit à grand frais par l’établissement bancaire.

 



Mais toutes les vérités ne sont pas forcément bonnes à dire ou à rapprocher les unes des autres. Ainsi, ce document établit une liste exhaustive des maux causés par la consommation excessive de sucre dans le monde. Les autorités sanitaires britannique et américaine recommandent entre 2.500 et 2.700 calories par jour pour un homme.

« La consommation actuelle est bien au-delà de ces recommandations avec un pic de 3.700 calories par jour aux Etats-Unis ». L’étude n’y va pas par quatre chemins. Et c’est d’autant plus étonnant qu’elle n’émane pas d’une institution médicale ou d’une ONG mais d’un établissement financier. Car ceux-ci sont d’ordinaire plutôt du côté des entreprises et des multinationales, qu’elles vendent des produits sucrés ou des armes.

L’étude affirme ainsi noir sur blanc que le sucre est une cause majeure de l’épidémie mondiale d’obésité, en raison du niveau trop élevé de calories qu’il apporte au régime alimentaire.

 

 

Des dégâts insupportables

 

Pour le Crédit Suisse, le coût des dégats causés par le sucre devient insupportable. « Les coûts directs liés à l’obésité s’élèvent à 190 milliards de dollars rien qu’aux Etats-Unis. Mais il y a aussi des coûts indirects, liés à des problèmes tels que l’absentéisme, la hausse du handicap et de la mortalité précoce qui peuvent estimés à 66 milliards de dollars supplémentaires. »

 

L’étude rappelle aussi que l’obésité est en train de battre des records en touchant plus d’un demi milliard d’habitants de la planète (205 millions d’hommes et 297 millions de femmes).

Toutes les pathologies et causes de mortalité liées à l’obésité sont énumérées par l’étude ainsi, que la facheuse tendance du sucre à créer une addiction auprès des consommateurs. Parmi les très interessantes données chiffrées, l’étude rappelle que la prévalence d’obésité reste la plus importante aux Etats-Unis 33,8% de la population, devant le Mexique (30%), la Nouvelle-Zéalnde (26,5%), le Chili (25,1%), le Royaume Uni (23%), la Russie (20%), l’Espagne (16%), l’Allemagne (14,7%), la Pologne (12,5%) et la France (11,2%).

 

 

La liste des accusés

 

Mais là où l’étude de Crédit Suisse va commencer à faire grincer quelques dents, c’est quand elle pointe très directement quels sont les produits et marques qui contribuent le plus à cette surconsommation. Ce classement est très simple : il s’agit des produits les plus sucrés en vente sur le territoire américain. Numéro 1 : le café Frappucino a la vanille de Starbucks (presque 60 grammes de sucre). Le Coca-Cola figure en bonne place avec pres de 40 grammes de sucre pour 570 ml, suivi du sandwich « sweet onion tenyaki chicken » de Subway, des truffes de Godiva et la glace de Ben&Jerry’s.

 

L’étude note que les consommateurs ont eu tendance à s’orienter vers des produits allégés lorsqu’ils arrivent sur le marché mais que cette tendance est en train de s’effriter en raison de la méfiance grandissante envers les édulcorants artificiels, surtout en Europe.

 

 

Un plaidoyer pour la taxe soda

 

Du coup, l’une des options les plus crédibles pour l’avenir, consiste selon Crédit Suisse à aggraver fortement la fiscalité et les taxes sur les produits sucrés. D’autant que les citoyens sont très majoritairement favorables à de telles taxes.

Déjà 33 Etats américains ont instauré des taxes sur les produits sucrés et le Royaume Uni a augmenté la TVA sur les sodas. La France est le pays le plus avancé en la matière, selon les auteurs avec une taxe de 0,02 euro sur les boissons sucrées. Ils notent que cette taxe est très basse en raison de l’intense lobbying exercé sur ce sujet mais qu’elle aurait permis de faire baisser la consommation de boissons sucrées de 5%.

 

Les taxes spécifiques sur les sodas sont très efficaces pour réduire la consommation de sucre. Et selon une étude scientifique américaine citée par le Crédit Suisse, une hausse de 10% des prix des sodas, se traduit par une baisse de 8 à 10% de la consommation.

 

 

Un impôt efficace car il touche les pauvres

 

Une très belle voie d’avenir pour la banque qui balaie d’un revers de la main, les critiques sur cet impôt injuste qui toucherait plus les populations modestes que les riches car c’est précisément les plus pauvres qui souffrent le plus des dégâts du sucre. En outre, une taxe de 1% par once de soda, rapporterait 15 milliards de dollars aux pouvoirs publics américains (1 milliard de dollars pour l’Etat de New-York). De quoi mettre en place une politique de prévention et couvrir une partie des coûts de l’obésité.

Comme le montre l’une des images du clip du Crédit Suisse: « Sugar Kills ».  Mais c’est bien la première fois qu’une institution financière l’affirme aussi clairement avant d’en estimer le coût.  

 

Challenges

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