La chaîne Wal-Mart en Chine demande aux clients de ramener des lots de viande. Au lieu de morceaux d'âne, ils ont en fait acheté du renard. Un nouveau scandale alimentaire qui affole le marché chinois.
Le groupe Wal-Mart a ouvert 400 supermarchés en Chine depuis 1996.
L'Europe connaît la crise de la viande de cheval, la Chine a celle du renard. Wal-Mart Stores Inc a rappelé certains lots de viande d'âne. La raison? De l'ADN "d'autres animaux" a été découvert dedans. Selon les autorités sanitaires de la province de Shandong, il s'agirait de renard. Bien sûr, la chaîne de supermarchés propose le remboursement aux clients lésés qui pensaient acheter de l'âne aux cinq-épices. Une enquête a été ouverte, mais l'incident s'ajoute à une longue liste de scandales alimentaires.
La viande d'âne est monnaie courante dans certaines régions de Chine. En 2011, 2,4 millions de bêtes ont été consommées, selon les autorités. Face au scandale, Wal-Mart compte effectuer des vérifications auprès de ses fournisseurs et poursuivre en justice les fautifs. "Nous sommes vraiment désolés, a déclaré Greg Foran, président de Wal-Mart Chine. C'est une leçon pour nous et nous devons approfondir nos enquêtes internes visant nos fournisseurs."
Ce n'est pas le premier scandale de ce type qui explose en Chine. Ainsi, il y a eu du lait vendu bien que pourri, de l'huile de cuisson qui était en fait de l'huile récupérée après usage de restaurants, dans des égoûts ou des déchets industriels... Un écueil notable pour les multinationales: Wal-Mart a déjà écopé d'une amende en 2011 pour avoir vendu du canard au-delà de la date de péremption; Yum Brands, filiale de KFC, subit encore les effets d'une enquête prouvant que des niveaux importants d'antibiotiques ont été découverts en 2012 dans le poulet vendu par leurs fournisseurs.
Wal-Mart, premier groupe mondial de grande distribution généraliste devant Carrefour, s'est installé en Chine en 1996. Il possède déjà 400 établissements et doit en ouvrir 110 dans les prochaines années. Ce scandale risque donc d'entacher sa réputation et ses projets dans un marché croissant qui pèse déjà 1000 millards de dollars par an.
Par Ulla Majoube