Ce tract est diffusé dans le contexte d’une mobilisation internationale initiée par Helga Zepp-LaRouche. Des actions ont eu lieu, le samedi 3 mars, à travers trois continents.
Au moment où nous écrivons ces lignes, la guerre rôde à l’échelle du monde. Nos principaux candidats à l’élection présidentielle, nos principaux médias, n’en parlent pas du tout, en raison sans doute de ce que Michel Rocard décrit comme le climat « d’imbécillité politique collective » qui règne dans ces élections présidentielles où les sujets essentiels ne sont pas traités. Pourtant il suffit de tourner son attention vers le Proche Orient pour se rendre compte qu’une nouvelle guerre se prépare, et que, par la nature de choses, cette guerre menacerait d’atteindre le seuil d’échanges thermonucléaires.
Dans la foulée de la guerre contre la Libye, dans la foulée des révolutions arabes récupérées par les pouvoirs occidentaux qui y ont mis au pouvoir les Frères musulmans, voici les Occidentaux partis pour « dégommer » Bachar el Assad en Syrie, et éliminer les programmes d’enrichissement nucléaire iraniens via des frappes aériennes menées par Israël avec le soutien tacite des Etats-Unis.
La véritable raison de cette menace ne se trouve nullement cependant dans le programme de développement d’armes atomiques par l’Iran, puisque tous les services de renseignements américains réunis au sein du Directoire de Renseignement National (NID) se sont accordés pour dire dans leur rapport officiel d’évaluation des dangers, le NIE, que ce danger n’existe plus depuis 2003. Les véritables raisons ne sont pas celles-là puisqu’en Israël, la plupart de responsables militaires et des services de renseignements se sont prononcés contre la guerre, ainsi qu’aux Etats-Unis, où le Général Dempsey, chef d’état major des forces interarmées américaines, vient de faire scandale en déclarant que pour lui, l’Iran est « un acteur rationnel », avec qui on peut négocier politiquement.
Quels sont donc les véritables raisons de cette guerre et qui en est à l’origine ? La véritable raison se trouve dans le fait que le système financier de la zone transatlantique est irrémédiablement en faillite et que cette faillite pourrait remettre en question l’hégémonie millénaire de cette zone sur le monde, face à des centres de pouvoir économique qui se sont développés dans l’Asie Pacifique – la Russie, la Chine, l’Inde – qui ont certes de difficultés, mais dont la vigueur de développement n’a pas encore été atteinte par la crise.
Derrière cette guerre il y a ceux qui depuis la fin du communisme en 1989 règnent en maîtres du monde, c’est-à-dire, la puissance financière combinée de la City de Londres et de Wall Street. C’est ce système financier que nous appelons l’Empire britannique qui est à l’origine du changement de paradigme des derniers 40 à 45 ans, où on s’est éloignés de la production de biens physiques, de l’économie réelle, pour s’orienter de plus en plus vers la spéculation, avec l’idée de gains financiers monstrueux.
Pourtant, lors de la fin du système communiste, l’occasion s’est présentée d’établir un nouvel ordre de paix pour le XXIe siècle. Il n’y avait plus d’ennemi et on aurait pu utiliser les ressources économiques et scientifiques mondiales pour s’attaquer aux grandes défis communs de l’humanité, à savoir vaincre la faim, développer le tiers-monde, accomplir les percées scientifiques conjointes, notamment l’exploration spatiale ou la maîtrise de la physique nucléaire, permettant de passer au stade suivant du développement humain.
Dans le monde transatlantique, cependant, cette occasion n’a pas été saisie. Londres et Washington, on choisi, au contraire, d’étendre les politiques d’Empire : plus un seul Etat-nation ne devait subsister, pouvant lutter contre la toute puissance de la finance folle, contre la toute puissance politique et militaire de cette Empire. Aux Etats-Unis, les néoconservateurs de l’administration de George Bush senior ont adopté la doctrine d’un « Nouveau siècle américain », pour s’ériger en un nouvel empire s’appuyant sur la « relation spéciale anglo-américaine », et cette politique a été pleinement reprise par George Bush junior et par Obama actuellement.
C’est cette politique qu’on tente désormais d’imposer, de façon accélérée et profitant de cette crise, à l’ensemble du monde. Au nom de ces doctrines, on a mené la guerre contre l’Irak sous le prétexte mensonger des « armes de destruction massives », et on donne désormais l’assaut contre tous les pays d’Afrique et du Proche Orient qui échappaient encore au contrôle : la Libye, la Syrie et l’Iran. L’assaut n’est pas cependant limité à ces pays. La déstabilisation intérieure a été lancée contre la Russie et la Chine, et l’OTAN s’apprête à déployer des systèmes anti-missiles en Europe dont l’objectif est d’annuler les missiles nucléaires russes et d’encercler ce pays.
Le but de l’agitation guerrière actuelle au Proche Orient, contre des pays alliés à la Russie et à la Chine, est en réalité de faire plier ces deux dernières puissances. Le message estclair : soit vous vous soumettez à notre volonté d’empire, soit vous risquez la guerre mondiale ! Et dans cette région, en raison de l’entente entre des pays lourdement armés, en raison du fait de l’enchaînement mortel qui s’y est crée – l’Iran ne pouvant reculer face à des attaques israéliennes, la Syrie ne pouvant ne pas aider l’Iran, le Liban ne pouvant pas ne pas aider ses deux alliés, la Russie et la Chine ne pouvant plus tolérer la fuite en avant des Occidentaux — les conditions sont réunies pour une troisième guerre mondiale !
Il faut arrêter la machine infernale ! Contre cette escalade, Solidarité Progrès appelle a changer totalement la donne. Face à la crise, pas question de céder aux puissances financières. Nous devons séparer totalement les banques de dépôt et de crédit des banques d’affaires. Ces dernières ont spéculé et ont perdu ; une banqueroute contrôlée doit être organisée pour celles qui sont de fait en faillite. Nous devons ensuite reprendre le contrôle de l’émission monétaire, via des banques nationales sous contrôle public, et faire du crédit productif public pour reconstruire nos économies et le plein emploi grâce à des investissements dans les grands projets d’équipement de l’homme et de la nature. Une grande alliance des nations, depuis l’Atlantique jusqu’à la mer de Chine, doit alors nous permettre de nous attaquer aux défis du futur sur la base de grands projets conjuguant les objectifs communs de l’humanité.
Helga Zepp-LaRouche
"Vers un nouveau paradigme"
2012 et aprés