Par Olivier Lebrun, France Bleu Gard Lozère, France Bleu Hérault, France Bleu Roussillon et France Bleu Toulouse
Pour en finir avec la jungle de Calais, le gouvernement veut répartir les réfugiés aux quatre coins de la France. La région Occitanie devra créer très vite plus de 1000 places pour les accueillir.
Le gouvernement veut qu'il y ait d'ici la fin de l'année 12.000 places à disposition des migrants de Calais, réparties sur toute la France dont 1445 dans notre Région Occitanie. C'est l'objectif pour démanteler la jungle de Calais.
La région Occitanie est la troisième région concernée derrière Auvergne-Rhône-Alpes et l'Aquitaine. Il faut accueillir 1445 migrants, pour l'instant il y a 350 places disponibles. Il faut donc en créer très vite 1091 d’ici la fin de l’année. Les préfets sont chargés d’identifier des lieux disponibles sans forcément avoir l'accord avec des élus locaux. Ce qui fait déjà grincer quelques dents.
L'Occitanie est prête à relever le défi
La présidente de la région Occitanie, la socialiste Carole Delga, comprend l'action du gouvernement. Elle estime qu'il est nécessaire que chaque région prenne sa part.
1000 places supplémentaires sur une région de 6 millions d’habitants, c’est possible. Il fait prévoir un accueil de petits groupes dans des communes différentes avec un vrai accompagnement pour que les populations locales comprennent que cet accueil se fera dans le respect de chacun.
La circulaire du ministère qui a fuité dans le Figaro précise que les lieux d'accueil devront être recensés sans que les maires ou les élus locaux n'en soient forcément informés. Dans certaines communes, il y a déjà des levées de bouclier. A Bruniquel, village du Tarn et Garonne, l'ancienne gendarmerie va accueillir pour 3 mois 24 migrants de Calais. Le conseil municipal a donné son accord, mais la réunion publique avec les habitants a été houleuse.
"L’accueil des migrants de Calais est possible, il faut simplement que la population soit préparée à leur arrivée et soit associée au projet" Pierre Grenier, délégué régional de la Cimade, invité de France Bleu Toulouse
L'expérience montre que ça peut bien se passer
Quelque 5.500 migrants en provenance de Calais ont déjà accueillis depuis près d'un an, notamment à Luchon. Le centre de vacances d'EDF qui les hébergeait de novembre à juin pourrait bien reprendre du service.
À Toulouse, une cinquantaine de migrants en majorité des Somaliens sont hébergés dans des appartements à travers la ville. Ils apprennent le français, font des démarches. Leur intégration ne poserait pas de problèmes avec le voisinage, le bilan est positif, estime l’association "France Horizon" qui pilote le dispositif.