Le Nouveau Paradigme

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Les nouveaux paysans

Publié par Le Nouveau Paradigme sur 12 Septembre 2016, 08:41am

Catégories : #Société

Alvaro Canovas  Ferme de Flaceleyre Vorey sur Arzon
Alvaro Canovas  Ferme de Flaceleyre Vorey sur Arzon
Alvaro Canovas  Ferme de Flaceleyre Vorey sur Arzon
Alvaro Canovas  Ferme de Flaceleyre Vorey sur Arzon
Alvaro Canovas  Ferme de Flaceleyre Vorey sur Arzon
Alvaro Canovas  Ferme de Flaceleyre Vorey sur Arzon
Alvaro Canovas  Ferme de Flaceleyre Vorey sur Arzon
Alvaro Canovas  Ferme de Flaceleyre Vorey sur Arzon
Alvaro Canovas  Ferme de Flaceleyre Vorey sur Arzon
Alvaro Canovas  Ferme de Flaceleyre Vorey sur Arzon
Alvaro Canovas  Ferme de Flaceleyre Vorey sur Arzon

Alvaro Canovas Ferme de Flaceleyre Vorey sur Arzon

 

Ils sont jeunes, ils ont quitté la ville pour vivre leur passion : 
une agriculture respectueuse de la nature. Et leurs produits sont exceptionnels !

Elle a gagné son premier vrai week-end à la campagne il y a dix ans, grâce à un jeu-concours chez son esthéticienne. Deux jours offerts à Créances, à l’ouest de Saint-Lô… des dunes, des étangs et des prés salés. Cette Parisienne de 30 ans déteste alors la campagne, mais nul n’est à l’abri des coups de foudre. Stéphanie va tout plaquer. Et échanger ses crayons de graphiste contre une crosse de bergère. (Lire aussi : Paysans. Une passion française )

Pour se lancer, elle achète ce qu’il y a de plus commun sur les prairies avoisinantes, des roussins de La Hague. Puis cette passionnée découvre au Salon de l’agriculture le mouton avranchin. C’est d’abord son œil souligné d’un trait blanc qui l’attire. Elle apprend ensuite que cette race, qui peuplait jadis les prés salés, est aujourd’hui menacée d’extinction. Stéphanie en commande vingt-cinq, ignorant qu’elle vient de déclencher une véritable guerre. Le boutefeu ? Son bélier. « Mes voisins n’en voulaient pas. Ils me disaient qu’un bélier noir ne pouvait pas être autorisé sur les pâturages collectifs des prés salés. En fait, ils ne voulaient pas que leur troupeau soit sailli par un bélier noir. »
Qui dit bélier noir dit presque brebis galeuse… L’animal est agressé puis se fait kidnapper. « Je suis allée porter plainte, raconte Stéphanie, et j’ai sollicité le sous-préfet et la chambre agricole. Mais personne ne m’a prise au sérieux. J’étais une jeune usurpatrice qui osait sortir du rang. » Sur son blog, la rebelle s’insurge. La presse s’en mêle, des habitants du village volent à son secours en lui fournissant des photos des années 1940 : à l’époque, les troupeaux d’avranchins étaient bien noir et blanc. Et puis, comme au cinéma, le bélier maudit a fait son retour, escorté par deux gendarmes, après avoir été séquestré quatre mois. Dès lors, son nom sera « Mandela ».

Aline et Guillaume entretiennent le raisin selon le calendrier lunaire

Comme Stéphanie, ils sont de plus en plus nombreux, novices qui, partis de rien, font du bio et du retour aux traditions leur credo. En 2015, le marché des produits alimentaires issus de l’agriculture biologique a connu un record avec 5,76 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Une hausse de 14,7 % par rapport à 2014, ce qui fait de la France l’un des marchés d’Europe où il progresse le plus. Reconnu par les pouvoirs publics en 1980, le concept du bien manger est aujourd’hui ancré dans les mœurs. Il n’est plus réservé à quelques marginaux utopistes qui prônaient en 1971 la défense non violente de leurs terres du Larzac. Les nouveaux paysans ont été biberonnés au « sans pesticides ni produits chimiques de synthèse ni OGM », appuyés par les médecins, notamment nutritionnistes, et les écologistes. Ils regardent l’avenir en se tournant vers le passé, fascinés par le pouvoir apaisant du travail de la main. Ils éprouvent le besoin de trouver un sens à leur vie. Mais ils n’agissent pas sur un coup de tête. Pour eux, l’important est de durer.

Aline Ziemniak et Guillaume Lavie, vignerons dans l’Ain, ont d’abord choisi de louer 1,5 hectare, histoire d’apprendre le métier. En attendant d’avoir un revenu stable, ils travaillent chacun de leur côté dans un vignoble. En plus de leur prêt de 10 000 euros, ils ont investi 20 000 euros de matériel et 12 000 euros pour les frais annexes. Chez eux, on cultive en biodynamie. On soigne la vigne comme on prend soin de l’homme, avec des huiles essentielles, des plantes, des décoctions et du purin d’orties. Le raisin est entretenu selon le calendrier lunaire et, l’hiver, on enterre une corne de vache remplie de bouse pour récolter au printemps l’humus qui fera fructifier la terre. Les oies, les moutons désherbent et enrichissent les sols, comme autrefois. « Pour certains, nos pratiques relèvent de la sorcellerie ! Mais pourquoi la Lune pourrait-elle influer sur les marées et ne le ferait-elle pas aussi sur les cultures ? » interroge Guillaume, 31 ans.

Linda entourée d’acheteurs de son Amap.© Alvaro Canovas

Alors que dans l’agriculture française sept exploitations sur dix se transmettent dans le cadre familial, l’obstacle du foncier n’est pas le seul défi. Ces hommes et ces femmes qui veulent travailler de leurs mains doivent aussi apprendre à être de bons gestionnaires. D’après ses calculs, Frédéric, 34 ans, le paysan-boulanger de Bersaillin, pourra vivre de ses 25 hectares et de ses pains variés d’ici… deux ou trois ans. 

« Je ne suis pas fille d’agriculteurs, dit Stéphanie. J’ai choisi ce métier »

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Paris Match |

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