Une étude remarquable sur plusieurs points conclut que jeûner pendant trois jours peut régénérer l’ensemble du système immunitaire, même chez les personnes âgées ou malades. La découverte des scientifiques de l’Université de Californie du Sud est qualifiée de remarquable.
Les scientifiques de l’Université de Californie du Sud (USC) affirment que la découverte pourrait être particulièrement bénéfique pour ceux dont le système immunitaire est endommagé, tels que les patients cancéreux sous chimiothérapie. Il pourrait aussi aider les personnes âgées dont le système immunitaire devient moins efficace.Bien que le jeûne soit critiqué par les nutritionnistes, la recherche démontre qu’un corps affamé déclenche un signal envoyé aux cellules souches pour lancer la production de globules blancs en grand nombre, lesquelles combattent les infections.
Il [le jeûne] donne le feu-vert aux cellules souches pour qu’elles s’activent et commencent à proliférer jusqu’à reconstruire l’ensemble du système immunitaire. Et l’autre bonne nouvelle est que le corps se débarrasse des parties vieilles, endommagées et inefficaces, au cours du jeûne. Si vous partez d’un système immunitaire fortement endommagé par la chimiothérapie ou le vieillissement, les cycles de jeûne peuvent littéralement générer un nouveau système immunitaire.
En fait, jeûner 3 jours contraint le corps à consommer ses réserves de glucose et de graisses. Ce faisant, une quantité importante de globules blancs est éliminée :
Quand vous vous privez de nourriture, le corps essaye d’économiser l’énergie dépensée. Pour cela il recycle un grand nombre de cellules du système immunitaire qui ne sont pas indispensables, notamment celles qui sont abimées.
Ainsi, pendant le jeûne, le nombre de globules blancs baisse fortement et augmente rapidement quand la personne s’alimente à nouveau.
Les scientifiques ont alors découvert que le jeûne prolongé réduit également l’enzyme PKA. Cette enzyme est impliquée dans le vieillissement, elle augmente le risque de cancer et favorise la croissance tumorale.Durant les tests, les bénévoles ont été invités à jeûner régulièrement entre deux et quatre jours sur une période de six mois.
Jeûner pendant 72 heures protège également les patients atteints de cancer contre l’impact toxique de la chimiothérapie. Tanya Dorff, professeur adjoint de médecine clinique à l’USC affirme que :
Les résultats de cette étude suggèrent que le jeûne peut atténuer certains des effets nocifs de la chimiothérapie.
Se référant à la période de jeûne de 72 heures, Chris Mason, professeur de médecine régénérative à l’University College de Londres, a déclaré :
Cela pourrait être potentiellement utile parce que [3 jours] ce n’est pas assez long pour que celà soit très nuisible à une personne atteinte de cancer. Mais je pense que le moyen le plus judicieux de progresser serait de synthétiser cet effet avec des médicaments. Je ne suis pas sûr que le jeûne soit la meilleure idée. Les gens sont mieux à manger régulièrement.
Le Professeur Longo de conclure :
Il n’y a aucune preuve que le jeûne soit dangereux alors qu’il y a des preuves solides qu’il soit bénéfique.
nationalpost.com
______________________________________________________________________________
Notes du Nouveau Paradigme
Le jeûne peut-il combattre le cancer ou du moins atténuer les effets secondaires de la chimiothérapie?
Vaste controverse sur laquelle reviennent un professeur d’oncologie et un médecin spécialiste de la nutrition.
C’est un peu à cause de lui que tout a commencé. Le Pr Valter Longo de l’University of Southern California (USC) veut retarder le vieillissement. Forcément, il est gérontologue. Et biologiste. Ce chercheur a découvert en 2008 que réduire l’alimentation de ses souris de laboratoire leur permettait de vivre en meilleure santé. Sur sa lancée, il s’est mis à tester leur résistance à la chimiothérapie, avec ou sans nourriture. Pour ce faire, son équipe a injecté des hautes doses de produits aux petits rongeurs. Résultat? L’expérience montre des différences entre les souris qui jeûnent et les autres. C’est vite vu, celles qui ont mangé sont mortes. D’où son interrogation, quelque peu simplifiée: suffit-il de supprimer la nourriture pour devenir plus résistant?
Le 8 février dernier, Valter Longo persistait et signait comme principal auteur une étude parue dans la revue Science Translational Medicine. Son but? Montrer que de courtes périodes de jeûne sont aussi efficaces que la chimiothérapie pour lutter contre certains cancers. Toujours chez les souris, donc. Selon cette étude, le jeûne seul permet de traiter efficacement une majorité de cancers chez des animaux de laboratoire, y compris les tumeurs cancéreuses provenant de cellules humaines.