Comment sur cette Terre en est-on arrivé là ? C'est une question dont je cherche désespérément la réponse plusieurs fois par jour.

Comment en sommes-nous arrivés au stade où la majorité de l'humanité ne peut pas, ou ne veut pas, voir la véritable horreur de notre situation ? Comment en sommes-nous arrivés au stade où la plupart des gens ne peuvent même pas imaginer une alternative ou ont renoncé à toute autre option, citant simplement la « nature humaine » comme une réalité ? Comment en sommes-nous arrivés au stade où la vraie conscience a même cessé d'être un potentiel pour la plupart ?

Nous, l'humanité, avons reçu un don incroyable - le potentiel de conscience active. C'est-à-dire, la capacité de connaître et d'aborder l'incommensurable, l'inquantifiable. C'est ce qui supplante le fonctionnement physiologique mécanique, c'est la possibilité d'une compréhension objective et d'une vraie vie.

Nous prenons férocement à notre Terre Mère de quoi alimenter ces fonctions motrices de base, le niveau inférieur de la pyramide des besoins de Maslow, mais nous semblons ne pas avoir gravi d'échelons depuis des millénaires. J'utilise une analogie pour décrire ce que les êtres humains font pour répondre à ces besoins. La voici :

Un fils vole de l'argent à sa mère à plusieurs reprises pour financer sa consommation de drogue. Elle observe horrifiée alors qu'il descend toujours plus bas, de plus en plus loin du salut. Elle se sent coupable, se demande comment elle a pu si mal l'élever. Finalement trop c'est trop, elle lui dit qu'elle est au courant de ce qu'il fait et lui demande d'arrêter. Il se met immédiatement en colère et frappe sa mère jusqu'à ce qu'elle soit ensanglantée, avec le nez cassé et plusieurs côtes fêlées. Elle le supplie de penser à son avenir, de penser à elle, mais il ne ressent que de la colère envers elle, la rendant responsable de sa situation. Il la laisse en sang sur le sol et trouve d'autres façons d'obtenir de l'argent pour sa prochaine dose. Finalement, il perd la sympathie de tout le monde autour de lui et son équilibre mental par-dessus le marché. Quelques années plus tard, on le retrouve mort, miséreux, dans son propre vomi et ses excréments. Il aura vécu dans une pauvreté abjecte, ne recherchant que l'euphorie originelle qu'il n'a jamais pu atteindre à nouveau.

Non seulement nous prenons les cadeaux incroyables (autrement connus sous le terme de « ressources naturelles ») que notre Terre Mère nous a donnés gratuitement, mais nous les prenons de la manière la plus grossière et vile qui soit. Nous intervenons dans l'ordre naturel, en pensant avec arrogance que nous nous y connaissons mieux qu'un système vivant antique (que l'on ne peut même pas expliquer de manière adéquate) et nous gâchons tout.

Observez si vous voulez, un écosystème naturel non pollué par l'activité humaine. Que voyez-vous ? Un système extraordinairement complexe et symbiotique qui va au-delà de la compréhension humaine normale, et certainement au-delà de l'explication de « l'évolution accidentelle ». Tout a sa place, tout reçoit ce dont il a besoin tout en alimentant tout le reste autour de lui. Il y a amplement du temps pour se reposer, pour jouer et pour apprendre. Les anthropologues ont observé à plusieurs reprises que les tribus humaines « rudimentaires » partagent les mêmes caractéristiques et vivent comme partie intégrante du système, plutôt que de croire qu'ils existent en dehors ou « au-dessus » de lui. Ils passent une proportion incroyablement réduite de leur temps à répondre à leurs besoins de survie, et ces derniers sont satisfaits de manière coopérative.

Qu'advient-il lorsque vous ajoutez des êtres humains modernes à cette scène ? La mort, la destruction, le désenchantement et les barreaux de prison pour entourer le potentiel de la conscience. Pour une petite minorité mais dangereusement disproportionnée, c'est une façon d'exister consciencieusement choisie et qui semble leur convenir parfaitement. Pour la plupart, cependant, c'est un comportement inculqué qui mène à davantage de souffrances. Cette souffrance est attribuée à tout et n'importe quoi, qui est servi comme bouc émissaire par cette même petite minorité. Une liste non exhaustive d'exemples récents comprend : Al-Qaïda, les talibans, Mouammar Kadhafi, l'Iran, les immigrés et les Palestiniens. Les dieux et les grands prêtres de la science nous ont amenés à croire, comme ils le croient eux-mêmes, que l'existence est tout simplement la survie du plus adapté (ou du plus impitoyable), dans un monde où les loups se mangent entre eux et où rien d'autre n'a la moindre importance.

Dans cette réalité, il n'y a pas de place pour la coopération, pas de place pour l'empathie et l'on n'a certainement pas le temps de s'arrêter pour observer ce que notre Terre Mère tente si désespérément de nous dire. Les Pouvoirs en Place font sacrément le nécessaire pour qu'il en soit ainsi. Pensez-vous que le stress soit un effet secondaire malencontreux de la vie moderne ? Peut-être devriez-vous considérer que c'est un outil terriblement utile pour garder le contrôle. Pensez un instant aux expériences d'Ivan Pavlov sur l'Inhibition Transmarginale. Pavlov a constaté qu'en conditionnant ses chiens de laboratoire à des niveaux chroniques et/ou aigus de stress mental et physique (essentiellement de la douleur), les processus psychologiques et le comportement résultant des chiens pouvaient être remodelés.

Alors que nos cheveux flambent et que nos visages cloquent à cause de la proximité des portes de l'enfer, je ne peux que secouer la tête de désespoir. Nous vivons sur une planète qui était très probablement un paradis en des temps anciens et pourrait l'être à nouveau si ce n'était le comportement de type viral de l'homme moderne. La plupart sont volontairement et inconditionnellement dirigés par une minorité de fous et de psychopathes qui sont adulés tels des héros et récompensés dans une société faite à leur image. Celle qui est train de tous nous détruire.

Pourquoi ne pouvons-nous pas « vivre et laisser vivre » ? Pourquoi faut-il que nos interactions les uns avec les autres et avec tout le reste soient une lutte à mort, à la fois métaphoriquement et de plus en plus, dans un sens absolu ? De quoi avons-nous si peur pour ne pas pouvoir prendre en considération et aimer les différences naturelles et fonctionnelles ? Plus important encore, pourquoi la plupart des gens ne peuvent-ils observer et respecter les droits de l'homme fondamentaux des personnes qu'ils perçoivent comme différentes d'eux ?

Récemment, je parlais à mes collègues de travail de la situation dans la bande de Gaza, qui m'a ému aux larmes à plus d'une occasion. J'ai parlé des enfants aux membres arrachés, avec des brûlures et des blessures terribles dues aux éclats d'obus. La pièce est devenue silencieuse un instant, puis on m'a fait savoir que je ne pouvais pas dire ces choses-là et informé que « ce n'était pas politiquement correct » et la conversation a rapidement dévié vers un autre sujet insignifiant. Vraiment ? Il n'est pas politiquement correct de souligner la réalité objective des terribles souffrances humaines ? Au final, vous récoltez ce que vous semez.

Le peuple palestinien a été sacrifié comme chair à canon pour la machine du « progrès ». Ces mêmes personnes qui s'affairent à discuter de sacs à main, de feuilletons télévisés ou de romans érotiques seront les suivantes. Et quand leur destin les rencontrera, ils seront choqués ; leur bulle d'importance, encouragée par la propagande universelle et les efforts de contrôle de l'esprit des Pouvoirs en Place, éclatera cruellement. Sachez que je n'aime pas dire ça. C'est une autre prise de conscience qui me pénètre profondément et me laisse lasse de désespoir. Et nous nous sommes déjà retrouvés au même point auparavant, tant de fois, que je me moque de penser à ce que ça implique.
« Quand ils sont venus chercher les communistes, je n'ai rien dit - parce que je n'étais pas communiste.
Puis ils sont venus pour les socialistes, et je n'ai rien dit - parce que je n'étais pas socialiste.
Puis ils sont venus chercher les syndicalistes, je n'ai rien dit - parce que je n'étais pas syndicaliste.
Puis ils sont venus chercher les Juifs, et je n'ai rien dit - parce que je n'étais pas un Juif.
Puis ils sont venus pour moi - et il n'y avait plus personne pour parler pour moi. »

Pasteur Martin Niemöller (1946 ?)
Nous qualifions l'anéantissement total de « progrès ». À ce que je sache, ce « progrès » équivaut à la destruction de toute l'authenticité qui fait que la vie vaut d'être vécue. C'est l'écrasement du potentiel humain et le viol des dons de notre belle planète. Le progrès se mesure à des yeux morts, les fenêtres d'une âme morte avec un « iTruc » dans la main pour apaiser les dépendances sans fin de l'homme moderne. Ces jours-ci, nous ne faisons que demander que l'ennui écrasant et l'anxiété de la vie s'atténuent momentanément.

Nous adorons collectivement la science corrompue et sa progéniture illégitime - la technologie mécanique - pour avoir augmenté la durée de vie humaine au cours du siècle passé, et pourtant, il est rarement reconnu que l'être humain moyen vit aujourd'hui de plus en plus sous le poids de la douleur physique et des troubles anxieux dus au stress. Plus de la moitié de l'humanité vit dans des conditions terribles de privations. Et pour finir, malgré toute la propagande, bien au contraire, la plupart des gens passeront leurs dernières années sur terre en ayant leurs besoins fondamentaux tout juste satisfaits par des étrangers, tout en perdant l'esprit et leur dignité. C'est ce que nous en sommes venus à vénérer, l'existence plutôt que la VIE. Il ne nous reste plus que des communautés brisées, des familles brisées, des cœurs brisés et des esprits brisés.

C'est pour ça que nous violons et pillons cette magnifique planète ; une sinistre existence.