Le BRGM fait état de niveaux inférieurs à la normal pour 80% des nappes phréatiques françaises. Trois premiers arrêtés de limitation des usages de l'eau ont été pris en Essonne et Seine-et-Marne.
"Une grande majorité des réservoirs (80%) affichent un niveau inférieur à la normale (…) résultat de plusieurs années de déficit pluviométrique". Tel est le bilan dressé vendredi 16 mars 2012 part le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) dans son Etat mensuel des nappes phréatiques au 1er mars .
Au-delà de ce commentaire global, le BRGM précise que la situation "est hétérogène d'une région à l'autre" : les grands aquifères du Bassin parisien, du secteur du Rhône et du sud-ouest affichent un déficit, alors que ceux de quelques secteurs des régions Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, Provence-Alpes-Côte-D'azur (PACA), Franche-Comté et Alsace affiche des niveaux proches de la normale.
Baisse des niveaux en février
Le Bureau constate que sur l'ensemble du territoire, 51% des aquifères affichent des niveaux en baisse par rapport au bilan précédent, 26% des niveaux stables et 24% des niveaux en hausse. "On note ainsi, à l'échelle nationale, que la période de recharge hivernale des nappes n'est pas encore effective", constate le Bureau, soulignant que cela "risque d'affecter la capacité d'exploitation des eaux souterraines dans les mois à venir".
Pour le mois de février, le BRGM rapporte que les nappes phréatiques en baisse sont situées sur le pourtour sud du Bassin Parisien, dans le sud-est de la France et au nord du bassin Aquitain.
Le constat global conduit l'établissement public à qualifier de "très éphémère", la période de recharge des nappes.
Déficit pluviométrique historique
Pour expliquer une telle situation, le BRGM avance des précipitations "fortement déficitaires" en février 2012 sur l'ensemble de la France. "En moyenne sur la France, le déficit est le plus remarquable depuis 1959", alerte l'établissement public, ajoutant que la pluviométrie de février affiche "des valeurs n'atteignant généralement pas 25% de la normale", mis à part quelques zones affichant "une pluviométrie entre 25% et 50% de la normale".
Par ailleurs, "sur l'ensemble de la France, le cumul des pluies efficaces depuis septembre 2011 est déficitaire par rapport à la normale". Un déficit qui représente 50 à 75% de la normale dans la plupart des régions et qui dépasse les 75% dans certaines parties de la région de Marseille (Bouches-du-Rhône). Seules trois régions affichent un cumul des pluies excédentaire : la plaine des Pyrénées-Orientales, la région de La Porta (Haute-Corse) et l'ouest du Var.
Premiers arrêtés en Ile-de-France
Dans certaines zones du Bassin parisien, le BRGM évoque des niveaux particulièrement bas des nappes phréatiques, avec notamment des recharges hivernales 2011/2012 très faibles, voire inexistantes sur certains des points suivis. En conséquence, deux départements d'Ile-de-France, l'Essonne et la Seine-et-Marne, ont pris des arrêtés de restriction de certains usages de l'eau.
Les arrêtés pris correspondent à un état de "crise renforcée", c'est à dire que pour les zones concernées, les préfets peuvent imposer des réductions des prélèvements supérieurs à 50%, une interdiction des prélèvements pour l'irrigation 3,5 jours par semaine et parfois une limitation encore plus forte des prélèvements pour l'arrosage des jardins ou des espaces verts. Pour certains usages, les restrictions peuvent aller jusqu'à l'interdiction.
Philippe Collet© Tous droits réservés Actu-Environnement
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