Le Nouveau Paradigme

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Commencer à penser par soi même c'est déjà faire partie de la solution


Pourquoi il ne faut pas confondre "sexe" et "genre"

Publié par Dav sur 30 Mai 2013, 10:14am

Catégories : #Société

Les opposants au mariage gay pourfendent les "études de genre", qu'ils appellent, pour les discréditer, "la théorie du genre". Uncle Obs nous explique ce qu'est le "genre".

 

 

 

C'est un mot, une expression, un concept, qui s'impose, au gré de l'actualité, dans nos conversations. Sans pour autant que l'on sache toujours exactement ce qu'il ou elle veut dire, ce qu'il ou elle recouvre. Sans que l'on sache toujours bien l'expliquer à un adolescent curieux. 

 Les opposants au mariage pour tous ont trouvé un nouveau combat : ils s'attaquent maintenant aux "études de genre", qu'ils appellent la "théorie du genre", accusée de vouloir nier la différence entre les sexes. Depuis "Le Deuxième Sexe" de Simone de Beauvoir jusqu'aux cursus de "gender studies" qui se développent y compris en France, en passant par les travaux de la philosophe américaine Judith Butler et les stéréotypes contenus dans les manuels scolaires ("Papa lit le journal pendant que Maman fait la cuisine"), Uncle Obs vous explique tout ce que vous devez savoir sur le concept de "genre".

 


Dis Uncle Obs...quelle est la différence entre... par LeNouvelObservateur

 

POUR EN SAVOIR ENCORE PLUS QU'UNCLE OBS 

 

  • Pour se repérer dans le genre

- Judith Butler, universitaire américaine née en 1956. Elle est professeur à Yale. Voilà ce qu’écrivait Eric Aeschimann dans "le Nouvel Observateur" du 7 mai : 

"Pour ceux qui pensent que la philosophie contemporaine coupe les cheveux en quatre, Judith Butler est une cible idéale. Lectrice de Lacan et de Derrida, écrivant dans une langue difficile, elle s'échine à déconstruire ce qui apparaît comme une évidence : la différence des sexes. Sauf que, contrairement à la caricature que l'on en fait, le propos de la philosophe n'est pas de contester la différence physiologique entre les sexes. Simplement, dit-elle, il en va de notre identité sexuelle comme des autres composantes de l'individu : la matérialité biologique ne prend un sens dans nos vies que grâce à l'existence d'un ordre symbolique (langage, normes, identités). Le naturel et le culturel sont imbriqués au point qu'il est impossible d'en fixer la limite. Dès lors, le travail du philosophe est de montrer que le "genre" est, comme toutes les normes, une construction qui ne cesse d'évoluer et dont chacun peut se saisir pour prendre de la distance avec l'ordre social, s'émanciper par l'ironie, se "désidentifier". Car les identités (de sexe, mais aussi de race ou de classe) sont parfois lourdes à porter... Loin de conduire au relativisme ou au cynisme, la théorie du genre rappelle la vulnérabilité de toute vie humaine et notre devoir absolu de la protéger, fût-ce contre les normes." (Troubles dans le genre. Pour un féminisme de la subversion, La Découverte, 2005).

- Simone de Beauvoir, philosophe et écrivain français (1908-1986), figure du féminisme 

Elle publie en 1949 "Le Deuxième sexe", la bible du féminisme, qui fait scandale à sa sortie, mais se vend partout dans le monde. Simone de Beauvoir revendique l’égalité totale entre homme et femme et parle sans tabou d’avortement, de sexualité, de maternité … On retient de ce livre sa célèbre phrase : "On ne naît pas femme, on le devient". 

 

  • Enseignement des études de genre (Gender Studies) 

Les prémisses des "études de genre" apparaissent en France dans les années 60. En 1982, le Groupe de recherches interdisciplinaires d’études de femmes (Grief) organise le premier colloque sur la question. Le premier master Genre est ouvert en 1992 à l’université Toulouse-Le Mirail. Aux presses de cette université, est lancée en 1995 Clio, la revue universitaire de référence dans ce domaine. .
En 2011, Sciences-Po ouvre le premier département  de "gender studies" français : le Programme de recherche et d’enseignement sur le genre (Presage). Aujourd’hui, le sujet est étudié dans de nombreuses universités françaises, aux Etats-Unis et dans le monde (Mexique, Colombie, Inde, République tchèque...).

 

  • Remous au sein de la droite française  

En Décembre 2012, les députés UMP Xavier Breton, animateur de l'Entente parlementaire pour la famille et Virginie Duby-Muller ont demandé la création d’une commission d’enquête sur l’introduction et la diffusion de ce qu’ils appellent "la théorie du genre", en France. Pour Xavier Breton "Il faut établir un véritable état des lieux de la pénétration de cette théorie dans l'ensemble de notre pays : politique de l'éducation, enseignement scolaire, enseignement supérieur, droits des femmes, droit de la famille, droit social, administration, justice... Les conséquences qu'elle implique représentent un tel bouleversement de notre contrat social que les Français sont en droit d'en être informés". En 2011, près d’un tiers du Sénat avait protesté "contre l’enseignement de la théorie du genre en classe de première". Ils demandaient le retrait de la mention de la "théorie du genre" dans les manuels scolaires de sciences de la vie et de la terre de chez Bordas, Hachette et Hatier.

 

Nebia Bendjebbour - Le Nouvel Observateur

NP le nouveau paradigme

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L
<br /> http://lefirago.info/2014/02/image-du-jour.html<br /> <br /> <br /> http://img.over-blog-kiwi.com/0/50/25/69/20140201/ob_868989_franc-maconnerie-retrait-des-enfants.jpg<br /> <br /> <br />  <br />
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L
<br /> http://www.dailymotion.com/video/x1ao61n_laurence-rossignol-les-enfants-n-appartiennent-pas-a-leurs-parents_news#from=embediframe<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Vous la sentez venir la baffe ??<br /> <br /> <br /> Salut Dav,<br /> <br /> <br /> Je vais chercher et reposter  <br />
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L
<br /> http://lefirago.info/2014/02/image-du-jour.html<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Alors, stop ou encore ??<br />
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D
<br /> <br /> Salut RED le lien ne fonctionne pas et introuvable sur les moteurs! peux tu le reposter Merci<br /> <br /> <br /> <br />
G
<br /> @Pascal,<br /> <br /> <br /> il me semble que ta logique a un défaut... Pour reprendre ton interprétation (et la citation de simone de beauvoir), je dirais que si on décide de dire qu'on ne nait pas homme ou femme mais qu'on<br /> le devient, on doit dire aussi que si on ne nait pas homo on le devient.<br /> <br /> <br /> Dit autrement: si on admet, à l'inverse, qu'un (ou une) homo a toujours été homo, on doit admettre que les hommes et les femmes l'ont toujours été aussi.. Donc, empêcher les garçons de jouer aux petites voitures et empêcher les filles de jouer aux poupées va contre ce qu'ils sont<br /> depuis leur naissance. Libre aux futurs homos de jouer à ce qu'ils veulent du moment que les premiers sont aussi libres de jouer à ce qu'ils veulent<br /> <br /> <br /> Mon point de vue sur ce sujet est qu'on nait tous hommes et femmes (en devenir biologiquement), et ensuite la majorité devient ce qu'elle est censée être tandis qu'une minorité devient l'inverse<br /> de ce qu'elle est censée être. Ce qui ne me pose aucun problème, dès lors que cette minorité n'essaye pas d'imposer sa vie perso (minoritaire, donc) à tout le monde. Demander (référendum) est toujours mieux que imposer ...et prouve aussi qu'on a le même respect pour les autres que celui qu'on demande pour<br /> soi.<br /> <br /> <br /> La loi est passée et les homos peuvent se marier. C'est ok pour moi (je passerai au prochain "pare-feu" du gouvernement dès qu'il sera annoncé, et je suis sur qu'il en a plusieurs possibles pour<br /> nous occuper pendant qu'ils détruisent nos acquis sociaux / je présume qu'ils vont encore utiliser un sujet important comme pare-feu pour être le moins visibles dans leurs magouilles à venir).<br /> Que les homos soient heureux, comme tout le monde. Et si cette loi est abrogée (ce que je souhaites), je souhaites que les mariages prononcés restent valables.<br />
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L
<br /> Attention : toutes les femmes qui s'habillent avec des vetements d'homme ne sont pas qualifiés de lesbiennes, d'ailleurs la majorité ne le sont pas.<br /> Et bien pour les hommes, c'st la meme chose ! On peut s'habiller en femme et ne pas être homo pour autant. Et inversement, ce n'est pas parce qu'on est homo qu'on s'habille en<br /> femme.<br /> Mais les vieux principes ne meurt pas facilement...<br />
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P
<br /> @Ju : encore une fois est fait l'amalgame entre sexualité et genre. On voit très vite le cliché de l'homme efféminé ou de la femme camionneuse!!<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> La sexualité d'un individu ne retire rien à son genre. Hormis les contingences sociales liées à l'identité de l'être, sa sexualité n'est pas un choix. A l'instar de Simone de Beauvoir, je dirais<br /> pour illustrer que si on ne nait pas homme, mais qu'on le devient, alors on ne devient pas homosexuel, mais on nait comme cela.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Tant que le monde n'aura pas compris cela, subsisteront toujours des troubles chez les personnes qui se basent avant tout sur leur propre identité pour juger celle des autres. Je précise que je<br /> ne suis pas un spécialiste, mais juste un humble observateur du monde dans lequel nous vivons, et qui tente malgré tout de rester aussi éveillé que possible.<br />
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J
<br /> Reportage très orienté, utilisant tous les clichés sur l'homme et la femme. L'argument des années 50 (comme si on pensait encore comme ça de nos jours) est falacieux et décridibilise ce brave<br /> uncle obs. Enfin, recevoir des leçons de genre par un homosexuel (Foucault est homo), je ne pense que ce soit une bonne idée... M'enfin...<br />
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