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"On peut craindre la panne de dix réacteurs nucléaires"

Publié par Dav sur 15 Septembre 2013, 20:55pm

Catégories : #Société

INTERVIEW - Le président de l'Autorité de sûreté nucléaire, Pierre-Franck Chevet, met en garde contre un risque d'accident en chaîne.

 Pierre-Franck Chevet Paru dans leJDD
 

Pierre-Franck Chevet, jeudi, dans les locaux de l'ASN à Montrouge. (Eric Dessons/JDD)

Le président de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) entend que les risques d'accident ne soient pas oubliés lors de la conférence environnementale qui se tient vendredi et samedi. Pierre-Franck Chevet appelle le gouvernement à trancher vite sur les choix énergétiques des dix prochaines années. Et EDF à accélérer la fermeture de Fessenheim.

 

 

Quels sont les risques d'accident nucléaire en France?

 
Notre parc a l'avantage d'être standard. Quand il y a un problème, on peut le traiter sur toutes les centrales si on le repère vite. À l'inverse, si on le détecte tardivement, il y a un risque qu'il apparaisse sur d'autres réacteurs. On peut avoir une anomalie grave, de la corrosion ou une fuite, sur cinq à dix réacteurs en France. Dans ce cas, l'Autorité de sûreté nucléaire pourrait les arrêter pour une durée indéfinie.

 

 

Ce risque est-il élevé?

 
Nous jugeons ce scénario plausible, voire réaliste, et en tout cas pas impossible. On n'en est pas passé loin il y a vingt ans quand une fissure a été détectée sur le couvercle de la cuve du réacteur du Bugey [Ain]. Je ne vois pas de relâchement pour le moment, mais c'est la priorité numéro un pour nous et elle doit l'être pour EDF. Un tel événement nécessite d'avoir des capacités de production de substitution pour absorber le choc d'un arrêt de cinq à dix réacteurs.

 

 

Un an après l'annonce de la fermeture de Fessenheim (Haut-Rhin), où en est-on?

 
L'arrêt de production de la centrale peut être décidé du jour au lendemain. Mais sa fermeture définitive implique son démantèlement selon une procédure très stricte. Nous souhaitons qu'il ne démarre pas plus de deux ans après l'arrêt. Si Fessenheim est stoppée fin 2016, le démantèlement doit débuter au plus tard fin 2018. Sachant que ce processus prend cinq ans, le délai est très serré. Il faut que les choses avancent très rapidement.

 

 

EDF traîne-t-il toujours les pieds?

 
EDF a engagé des premières études. Mais nous n'avons reçu ni dossier technique ni d'étude d'impact montrant qu'il maîtrise tout. Il ne faudrait pas que cela dure. Nos échanges avec EDF doivent démarrer dans les six prochains mois.

La centrale du Tricastin (Drôme), où Greenpeace s'est introduit mi-juillet, est-elle dangereuse?
En matière de sûreté, d'autres centrales que Fessenheim ont des fragilités. Tricastin a des défauts sur sa cuve. Celle du Blayais [Gironde] a déjà été inondée. Chaque site peut avoir des spécificités, mais on s'attache à les traiter. Si on avait des doutes sur la sûreté d'une centrale, on l'arrêterait.

 

 

Prolongerez-vous la durée de vie des centrales jusqu'à 60 ans?

 
Entre 2020 et 2030, cinq ou six réacteurs arriveront chaque année à l'âge limite de 40 ans. Ce délai n'est pas de trop pour construire des nouvelles centrales nucléaires ou déployer des économies d'énergie. EDF ne doit pas compter sur l'allongement de la durée de vie des centrales à 60 ans pour établir le futur paysage énergétique de la France. Il faudra beaucoup améliorer leur sûreté pour espérer les prolonger. Cela aura un coût, mais pas seulement. Si certains matériels, comme la cuve, ne peuvent être remplacés, le réacteur sera arrêté.

 

 

Faut-il décider de construire d'autres centrales?

 
Ce n'est pas à nous d'en décider. Mais il faut prévoir l'alimentation du réseau même en cas d'accident. Dans l'année qui vient, il faudra trancher sur les moyens de production électrique à construire, qu'ils soient nucléaires, au gaz ou renouvelables. Ces problèmes doivent être traités maintenant. Il n'y a plus beaucoup de marge dans le timing.

 


Matthieu Pechberty - Le Journal du Dimanche

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P
<br /> Ils sont trop bètes pour cela, c'est dommage.<br />
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C
<br /> Lorsque l'on voit que ITER est un gouffre à pognon, et qui n'est pas prêt de fonctionner,  pourquoi ne demanent-ils pas à Jean Pierre Petit de les aider une bonne fois pour toute, un<br /> scientifique de haut niveau qu'ils ont lachement laisser tombé dans les oubliettes de la lobbisterie. <br /> <br /> <br />  <br />
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