Plus de 200.000 personnes originaires de 140 pays ont demandé à pouvoir faire partie du groupe d'éventuels premiers colons de la planète Mars, pour un voyage sans retour, a assuré lundi 10 septembre la société Mars-One, à l'origine de ce projet.
Au total, 202.586 personnes se sont inscrites pour faire éventuellement partie de cette première vague, indique un communiqué de la société hollandaise à but non lucratif qui avait lancé en avril 2013 un appel à candidatures pour un voyage de sept mois en aller simple vers Mars, prévu pour être organisé en 2023.
Les plus nombreux viennent des Etats-Unis (24%), d'Inde (10%), de Chine (6%) et du Brésil (5%) mais des candidatures ont également été reçues du Royaume-Uni, du Canada, de Russie, du Mexique, des Philippines, d'Espagne, de Colombie, d'Argentine, d'Australie, de France, de Turquie, du Chili, d'Ukraine, du Pérou, d'Allemagne, d'Italie et de Pologne.
Trois étapes de sélection seront organisées dans les deux ans, précise Mars-One qui ajoute : "D'ici 2015, entre six et dix équipes de quatre personnes subiront un entraînement complet" avant, assure l'association, "qu'une de ces équipes ne devienne en 2023 celle des premiers humains à avoir jamais atterri sur Mars et à y vivre pour le reste de leurs vies".
Ce projet, d'un coût de 6 milliards de dollars selon Mars-One, fait de nombreux sceptiques mais a néanmoins reçu le soutien du lauréat néerlandais du Nobel de physique en 1999, Gerard't Hooft.
Jusqu'à présent il n'y a eu que des missions robotiques sur Mars, toutes menées avec succès par la Nasa. Les Etats-Unis sont néanmoins déterminés à envoyer des astronautes sur Mars d'ici une vingtaine d'années, avait indiqué la Nasa en mai dernier.
Mais le projet de Mars One fait face à de nombreux obstacles. Outre l'incapacité de revenir sur la Terre pour les astronautes, ces derniers devront vivre dans de petits habitats, trouver de l'eau, produire leur oxygène et cultiver leur propre nourriture.
Or, Mars est un grand désert dont l'atmosphère est surtout constituée de dioxyde de carbone et où la température moyenne est de - 63 degrés celsius. Les astronautes devront aussi subir des radiations cosmiques dangereuses pendant leur voyage.
Enfin, il n'existe pas encore de fusée et de capsule pour transporter ces volontaires, ce que reconnaît Mars-One.
Le Nouvel Observateur avec AFP