Attribuer des événements climatiques précis au changement climatique induit par l’homme plutôt qu’aux variations naturelles du système climatique a longtemps été une sorte de Graal. La difficulté était de trier entre les causes d’inondation, de sècheresse ou de vague de chaleur et le bruit de fond engendré par la variabilité normale du climat.
Des scientifiques de la National Oceanic and Atmospheric Administration américaine et du Met Office britannique ont dépassé cet écueil, assure le Guardian.
Deux cas précis
Le mois de novembre 2011, chaud à l’extrême en Grande-Bretagne, est un de ces événements météo extrêmes. Il avait soixante fois plus de chances de survenir en raison du changement climatique que des variations naturelles, selon les chercheurs.
La vague de chaleur de 2011 qui a mis à terre les producteurs de céréales texans est un autre de ces événements. Il avait vingt fois plus de risque de survenir du fait du changement climatique.
Par contre, l’hiver très froid de 2010-2011 en Grande-Bretagne ou les inondations en Thaïlande de l’an dernier ne seraient pas dus au changement climatique. Mais à d’autres facteurs. Comme l’oscillation nord-atlantique ou la gestion défaillante de la circulation des eaux.
Mieux gérer
Parvenir à lier des événements météo ponctuels récents au changement climatique est une vraie avancée, constate le Guardian.
Elle pourrait permettre aux scientifiques d’anticiper plus précisément les effets à court terme du réchauffement. D’où impact direct sur les politiques climatiques et d’adaptation à cette évolution.
«Nous avons acquis beaucoup plus de sécurité dans notre capacité à attribuer [certains événements météo] au changement climatique, explique Peter Scott, du Met Office. Tout cela enrichit encore notre vision toujours plus précise de l’influence humaine sur le climat.»
Contrepoids : tout est changement climatique
La projection d'impact du climat du Royaume-Uni (UKCIP), hébergée par l'institut du changement climatique, à l'université d'Oxford nous apprend que les premiers scénarios "officiels" du changement climatique du Royaume-Uni ont été produits en 1991 comme une part du travail du Groupe de Revue des Impacts du Changement Climatique (CCIRG). Leurs résultats suggéraient généralement un Royaume-Uni plus chaud et plus pluvieux, à l'exception des précipitations estivales, pour lesquelles les cinq modèles utilisés n'étaient pas d'accord sur la direction du changement
Arrivé en 1996, la seconde tentative de prédictions donnaient des hivers plus chauds et plus humides pour l'ensemble du Royaume-Uni, mais des étés plus secs dans le Sud et plus humides dans le Nord. Le troisième lot de scénarios de changements climatiques était similaire mais, rendus en 2002, la légende s'était affermie. Nous étions enfermés dans un cycle d'hiver chauds et humides, avec un haut risque d'inondations, et d'étés chauds et secs.
En 2002, le Danube a débordé de ses berges, et inondé une grande partie de l'Europe centrale. C'étaient les pires inondations depuis 400 ans. L'année suivante, cependant, la zone a subi une vague de chaleur qui était la plus chaude depuis 250 ans. Les prédictions se sont affermies, que les étés deviendraient plus chauds et plus secs, et que les hivers seraient plus doux et beaucoup plus humides.
En 2007, nous étions dûment avertis par Peter Falloon du Centre Hadley de l'Office Météorologique, que le changement climatique causait déjà le "glissement dramatique" [observé] dans les saisons climatiques. Comme les températures allaient monter encore plus dans les décennies à venir, disait-il, "nous allons avoir des étés plus chauds et plus secs, et des hivers plus chauds et plus humides".
La BBC, en 2009, s'est joyeusement jointe au choeur des "hivers plus chauds et plus humides, étés plus chauds et plus secs", rapportant que le Hadley Centre avait produit "un site web interactif pour les consommateurs, afin que nous puissions tous être informés sur les probables hivers plus chauds et plus humides ou étés plus chauds et plus secs, dans lesquels nous vivons".
Malheureusement, Mère Nature n'est pas obligeante. En effet, le pays a commencé à avoir des hivers froids et enneigés, malgré les projections des climatologues. Et ensuite sont venues les pluies d'été qui vont encore une fois à l'encontre des prédictions. Peu importe si ces typologies météorologiques on déjà eu lieu maintes fois dans le passé et que de tels extrême font parties intégrante du climat de la Terre en général et des région dites tempérées en particulier.
Oubliez tout ça. Des hivers froids et enneigés et des été froids et humides sont le changement climatique, tout comme des hivers chauds et pluvieux et des étés chauds et secs sont le changement climatique. Tout est le changement climatique, la varilabilité naturel du climat à court et moyen terme n'a qu'à bien se tenir.
Source : The Guardian, BBC
Vers un nouveau paradime
2012 et apres