Je ne vais pas vous donner le jour, l’heure ni la minute de la future fin du monde devant avoir lieu en février 2013, je laisse les sectes le faire à ma place, et comme vous avez pu le constater, aucune ne s’est trompée jusqu’ici. Bon. Sans vouloir semer la panique parmi les australopithèques, jouer à l’autruche n’est guère plus intelligent. Notre boule, en se baladant sur son orbite dans le Système solaire, croise sans cesse des bidules ne respectant pas tous le Code de l’espace.
Par exemple, la trajectoire d’un astéroïde ne peut pas être calculée à l’avance, plus on va vers le futur, plus la marge de probabilités augmente, les scientifiques disent que c’est issu de la « théorie du chaos ». L’astéroïde 2012 DA 14, qui doit frôler la Terre le 15 février 2013, peut passer relativement loin ou la percuter. Tout ce qu’on sait, c’est que cet astéroïde passera à proximité de la Terre, entre 20 000 kilomètres (ce qui serait très proche) et 46 000 km.
Les astronomes peuvent uniquement surveiller cet objet, c’est à eux de décider si oui ou non il faut lancer une alerte. Eux seuls peuvent prendre une telle décision en vertu de leurs observations. Une alerte serait-elle utile ? Ne vaudrait-il pas mieux laisser les Homo Sapiens jouer sur Facebook jusqu’à la dernière seconde ? Les astrophysiciens publient leurs découvertes sans donner le programme de l’Apocalypse. Le 23 février 2012, ils ont découvert 2012 DA14, un astéroïde géocroiseur d’un diamètre d’environ 44 mètres et d’une masse de l’ordre de 120 000 tonnes. La découverte a été réalisée par l’OAM (Observatoire astronomique de Majorque), La Sagra, à Puebla de Don Fadrique en Espagne. Les simulations orbitales ont démontré que le 15 février 2013, l’astéroïde sera à une distance de 27 000 km de la Terre. 27 000 km, c’est effectivement très proche. Les risques de collision entre 2012 DA14 et la Terre, sur la période 2020-2057, sont estimés à 1 sur 4 760. Le 15 février 2020 les « chances » seront de 1 sur 83 000. Notre astéroïde est -pour l’instant- classé au « risque 0″ sur l’échelle de Turin. S’il venait à percuter la Terre, on estime qu’il aurait un impact similaire à celui de la Toungouska.
La Toungouska est l’explosion qui a eu lieu le 30 juin 1908 vers 7 h 13 en Sibérie centrale en Russie. L’onde de choc, équivalant à plusieurs centaines de fois la bombe d’Hiroshima (37 ans plus tard), a détruit la forêt sur un rayon de 20 kilomètres et fait des dégâts jusqu’à une centaine de kilomètres. Plusieurs hypothèses ont été émises sur l’origine du phénomène: météorite, foudre, méthane échappé de conduits volcaniques… ou autre chose. L’hypothèse retenue au début du XXIe siècle est celle de l’impact d’un objet du Système solaire (de caractéristiques encore inconnues) ayant explosé à une altitude de 5 à 10 kilomètres. La première expédition (en 1927) n’a pas trouvé de cratère ni de restes de la météorite.
Le 15 février 2013, 2012 DA14 passera à 27 100 km du centre de la Terre, donc en-dehors de l’atmosphère, mais plus près que les satellites artificiels en orbite géosynchrone. L’astéroïde pourrait tout aussi bien passer à 190 000 km de la Terre (ce qui est encore proche). Il pourrait également la percuter. Personne ne peut rien affirmer. Tout ceci devrait au moins nous faire prendre conscience que notre Terre n’est pas éternelle.