Pour rouler propre, il n’y a pas que la voiture électrique. D’autres alternatives sont possibles, à la fois simples et inattendues. De 2009 à 2010, le britannique Andy Pag a ainsi effectué un tour du monde au volant d’un vieil autobus restauré et alimenté… à l’huile de friture usagée. La finalité de sa démarche était de prouver qu’il est possible de rouler au biocarburant sans pour autant contribuer à la déforestation ou à la famine dans les pays en développement (PED). Il a traversé 25 pays au volant de son véhicule, rénobiodevé à l’intérieur à partir de matériaux récupérés, équipé de panneaux solaires et abritant un réservoir à huile de mille deux cents litres pourvu d’un système de filtrage. A noter qu’il ne s’agissait pas d’un coup d’essai pour M. Bag, qui, à Tombouctou (Mali), avait déjà conduit avec succès un camion alimenté à un biodiesel élaboré à partir de beurre de cacao.
Son compatriote Martin Bacon a quant à lui recyclé une vieille Rover SD1 et l’a dotée d’un système lui permettant de la faire fonctionner au café. Explications : le véhicule brûle dans un premier temps des graines de café usagées afin de générer du dioxyde de carbone et de la vapeur d’eau. Ceux-ci sont ensuite réduits par un gazéificateur en monoxyde de carbone et dihydrogène, des gaz par la suite filtrés puis refroidis et enfin acheminés par des tuyaux dans des cylindres qui font tourner le moteur. Par ailleurs, voiture recyclée fonctionnant avec des grains de café eux aussi recyclés ne veut pas dire performance zéro. La Rover SD1 devenue « propre » a en effet remporté la course d’Elvington (Grande-Bretagne) et est entrée dans le Guinness Book des records en atteignant la vitesse de 107 km/h.
Recycler la graisse animale
Huile de friture, graines de café... et puis quoi encore ? La graisse de canard par exemple. Deux agriculteurs bio installés près de Périgueux (Dordogne) ont en effet eu l’idée de recycler les graisses de canards et de porcs. Il s’agissait dans leur esprit de faire d’une pierre deux coups : produire un carburant « vert » et recycler un produit local, après avoir constaté le gaspillage des graisses animales dans la région, notamment celles issues de la préparation des foies gras de canard. 24 000 litres de carburant ont été produits l’an passé et le duo espère atteindre les 40 000 litres cette année.
En Louisiane (Etats-Unis), c’est la graisse d’alligator qui est cette fois recyclée, sur le même principe. De nombreux alligators sont en effet élevés pour leur peau et leur viande, mais leur graisse reste inutilisée et il s’agit là d’une façon efficace de la retraiter. Enfin, pourquoi ne pas alimenter son moteur grâce à du papier, responsable d’une quantité considérable de déchets. Des chercheurs de l’Université de Tulane, à la Nouvelle-Orléans (Etats-Unis), auraient découvert une bactérie capable de transformer la cellulose dont est composé le papier en... butanol, utilisé comme biocarburant. Une autre prouesse qui méritait d’être saluée.
source : http://yahoo-evenements.fr/ 2012 et aprés |