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Fukushima: La radioactivité est-elle un facteur dans le record de mortalité au Japon en 2011-12 ?

Publié par Dav sur 13 Janvier 2013, 10:21am

Catégories : #Sciences

 

 

 

La projection de la CIA du taux de mortalité au Japon pour 2012 est indiquée sur ce tableau. Au lieu de cela, après la catastrophe de Fukushima, le taux de mortalité réel est le même que pour 2011.
Contrevenant à l’assertion du gouvernement japonais prétendant que pas une seule personne n’est morte des radiations Fukushima, les chiffres de mortalité nationale qui viennent d’être publiés dans la Presse par le Ministère de la Santé et des Affaires Sociales présentent des données indéniables confirmant un taux de mortalité record depuis la catastrophe du 11 Mars 2011.

 

image démographie


Un examen attentif et indépendant des données sur la mortalité au cours des années 2011 et 2012 suggère que la contamination radioactive des ressources alimentaire et de l’environnement du pays a déclenché ou contribué à au moins 6.000 morts et plus probablement des milliers d’autres.


Le Ministère de la Santé cite les principales causes de décès comme le cancer, les maladies cardiaques, la pneumonie et les troubles cérébro-vasculaires (hémorragies et caillots dans le cerveau). Ces causes apparentes, dans nombre de cas, pourraient bien avoir été seulement le coup fatal porté à un patient dont la santé a été sérieusement compromise par l’exposition aux radiations. Les isotopes nucléaires, en particulier lorsqu’ils sont ingérés par l’alimentation ou inhalés par les poumons, peuvent être un facteur de cause primaire de la détérioration du système immunitaire, des nerfs et des muscles, rendant le patient beaucoup plus vulnérable à la défaillance d’un organe ou à l’attaque par des agents pathogènes.


Le Japon a également connu une baisse record du taux de natalité national, avec seulement 1.033.000 nouveau-nés, soit une chute de 18.000 depuis l’année précédente. L’importante diminution du nombre de naissances indique la réticence des jeunes couples à devenir parents et à élever des enfants dans un pays inondé de radiations, qui affecte déjà la santé maternelle au cours de la période prénatale. La combinaison d’une augmentation des décès et d’un taux de natalité en baisse a pour résultat que la population du Japon s’est réduite de 212.000 individus au cours des 12 derniers mois – un bas record historique.

 


Les Chiffres Ne Mentent Pas


L’année record concernant la mortalité au Japon, 2011, a été témoin de 1.253.066 morts, sans compter les 2.700 victimes estimées du tsunami, portées disparues et qui sont présumées mortes. Selon les chiffres de

l’Agence Nationale de Police, les 15.878 morts dus au tremblement de terre et tsunami du Tohoku sont inclus dans le total annuel.

 

Maintenant, si les pertes humaines des désastres du Tohoku sont soustraites du total annuel de 2011, alors 1.243.188 personnes sont mortes de causes autres que le tremblement de terre et le tsunami.  Ce chiffre est inférieur à l’estimation du Ministère de la Santé pour le nombre de décès en 2012, qui s’élève à 1.245.000 morts.

Ainsi donc, l’année dernière a été la période de 12 mois la plus meurtrière en termes de décès non liés à une catastrophe.  Cette hausse du nombre de décès ne peut pas être attribuée à un désastre majeur, à une contagion (comme les foyers de grippe aviaire des années précédentes) ou à un accident industriel majeur.  Le nombre record de décès en 2012 est resté inexpliqué par le Ministère de la Santé, qui ne cherche pas à enquêter sur la cause sous-jacente réelle.

Sommes-nous ici en train de faire un jugement hâtif en liant le taux de mortalité record aux effets des radiations dues aux fusions de Fukushima ?  Absolument pas – la dure réalité des données indiquent exactement le facteur manquant que sont les radiation.

 

 

A l’encontre de la tendance

 

Pour les nombreux lecteurs qui n’aiment pas l’arithmétique, soit vous continuez avec ces calculs ou vous descendez directement aux sections suivantes.  Dans les quatre années de 2007 à 2010, la mortalité nationale a augmenté avec un taux constant de 0,28 décès pour 1.000 personnes.

 

Qu’est-ce qui explique la tendance à la hausse des accidents mortels ?  Cette période de quatre ans a été témoin de la mort de patients âgés de plus de 70 ans dont les enfances ont coïncidé avec les privations dues à la Seconde Guerre mondiale et aux années de l’immédiate l’après-guerre.  Beaucoup ont souffert de mauvaise santé chronique en raison de malnutrition, tuberculose ou hépatite au cours de leur jeunesse.

 

La Grande Faucheuse a enlevé bon nombre de ces seniors en moins bonne santé, laissant un certain nombre de personnes âgées en relativement bonne forme – dont une majorité de femmes, moins exposées que leurs époux aux risques industriels de l’après-guerre (produits chimiques industriels,  pesticides, forte consommation de tabac, alcool frelaté, etc.).  En 2011, le taux de mortalité, ayant atteint son apogée, a ralenti, indiquant par là qu’une tendance inverse débuterait en 2012, compte tenu de la meilleure santé des survivants dans une société connue pour sa grande espérance de vie.

 

C’est pourquoi, la C.I.A. dans son « World Factbook » (janvier 2011, avant la catastrophe du Tohoku) avançait qu’en 2012, le taux de mortalité du Japon diminuerait radicalement après l’apogée de 2011, passant de 10,09 ‰  à 9,15 ‰ personnes, soit un point plus bas que le taux de 2007.  Si l’énorme baisse du nombre de naissances depuis la catastrophe de Fukushima n’a pas été prise en compte, la population japonaise aurait dû enregistrer une légère augmentation en 2012.

 

Converti en chiffres bruts, on pourrait raisonnablement s’attendre à une diminution du total des décès en 2012 à moins de 1.239,00, ou environ 6.000 de moins que l’estimation actuelle du Ministère de la Santé.  Les tendances très attendues de la diminution de la mortalité et de la croissance démographique ne se sont pas produites, pas après Fukushima.

 

 

Les Radiations comme Cause Probable

 

La disparité de 6.000 morts de plus que prévu indique une cause cachée pour ces décès inattendus.  De nouveau, sans aucune pandémie majeure ni de catastrophe au cours des 12 derniers mois, le seul facteur externe qui puisse expliquer cette flambée des décès est l’exposition aux radiations.

 

Ce nombre est une estimation extrêmement prudente, basée sur une projection assez circonspecte de la C.I.A. pour un taux de mortalité en baisse.  Vu sous un autre angle, 6.000 morts dépassent le bilan de chaque contagion depuis les épidémies de typhoïde du 19ème siècle qui ont fait rage au Japon.

 

Comment les radiations ont-elles tué ces milliers de japonais ?  De mes discussions passées avec des cardiologues japonais, environ 7.000 personnes au Japon meurent de maladie cardiaque chaque année, soit d’une insuffisance cardiaque, soit d’un infarctus.  En raison de leur poids moyen corporel, qui est plus léger par rapport à d’autres ethnies, les Japonais âgés ont tendance à avoir un cœur de taille beaucoup plus petite, les rendant plus vulnérables aux facteurs externes.  Le césium, lorsqu’il a été ingéré et qu’il a circulé dans le sang, a tendance à s’accumuler dans la chair, en particulier dans les muscles involontaires du cœur.  L’irradiation interne à courte distance, conséquence de cette contamination, affecte le rythme cardiaque, causant une crise fatale.

 

Un autre organe vital, constamment irrigué par le sang, est le cerveau, dont le circuit est sensible aux neutrons émis par le césium.  Des lésions cérébrales consécutives peuvent provoquer des convulsions et des hémorragies, qui peuvent être le plus souvent fatales

 

Les Japonais âgés, les hommes en particulier, sont plus sensibles aux doses de radiations du fait de leur exposition antérieure au cours des deux décennies d’essais nucléaires atmosphériques dans le Pacifique Sud.  Ces eaux chaudes sont des zones propices pour la pêche au thon, qui constitue une part importante du régime alimentaire national, plus particulièrement pour les résidents plus âgés.  Un autre facteur de vulnérabilité parmi cette génération d’après-guerre sont les hautes doses répétées de rayons X lors des radiographies à une époque où la tuberculose était un risque majeur de santé publique.

 

 

Prévisions pour les Baby-Boomers et leurs Enfants

 

A cause du déni de la part des autorités sanitaires et de la communauté médicale quant à l’irradiation, on  peut constater un certain manque de lignes directrices.  Quelques timides projections sont fournies ici, quoique certes basées sur un ensemble de données officielles discutable.

 

Le taux croissant de mortalité ne se poursuivra probablement pas pendant de nombreuses années, étant donné que la génération des enfant du baby-boom, relativement en bonne santé, atteint actuellement l’âge de la retraite.  Du temps de leur enfance, la nutrition, la santé publique et les soins médicaux s’étaient considérablement améliorés partout au Japon.  En raison de leur forte consommation d’alcool et de cigarette, cependant, l’exposition aux radiations dues aux présentes fusions Fukushima va probablement accélérer les cancers du poumon, du foie et du cerveau.

 

On peut s’attendre à ce que la mortalité infantile, qui n’a pas encore montré de forte hausse dans les résultats de 2011-12, augmente significativement à partir de 2015, compte tenu de la période « de gestation » de la leucémie, des maladies cardiaques et des cancers du poumon ou de l’intestin.  Une crise majeure en pédiatrie a cependant déjà commencé, avec de nombreux rapports de nodules au larynx que présentent les enfants de Fukushima.  La menace pour la santé des enfant partout dans la nation est ancrée dans le manquement criminel du Ministère de l’Éducation Nationale quant à assurer une alimentation non-irradiée dans les programmes des repas.  La fourniture de bœuf radioactif dans les cantines scolaires va bien au-delà de la simple négligence et l’on peut pointer du doigt la corruption parmi les motifs d’accusation d’homicide – ce qui est possible dans tout pays fondamentalement démocratique, mais ce que le Japon n’est pas.

 

La politique du déni des radiations ne fait qu’ajouter à l’actuelle tragédie consécutive à la fusion des réacteurs de Fukushima.  La réduction des effectifs de la population du Japon va probablement durer pendant un autre demi-siècle, à moins qu’une seconde vague de fusions ne transforme l’archipel en un désert inhabitable.  Menant une politique irrationnelle, le gouvernement actuel semble en effet déterminé à agir dans ce sens, amener une apocalypse nucléaire sur les rangs décroissants du peuple japonais.

 

 

Appel à l’éthique médicale

 

Liés par leurs normes désuètes de strict respect de la vie privée, les médecins et les hôpitaux sont en défaut face à leurs patients en ne s’exprimant pas ouvertement en faveur de la santé publique, à commencer par le fait qu’ils n’ont pas blâmé le Ministère de la Santé pour avoir publié un rapport stipulant que la contamination ne représente pas une réelle menace pour la santé.  La fusion des réacteurs de Fukushima pose une question d’importance vitale et le Serment d’Hippocrate exige une prise de position éthique courageuse parmi les professionnels de santé.

 

Tandis que les décès liés aux radiations sont à un niveau épidémique, le plus grand problème est de vivre dans un environnement submergé de radiations et sans cesse aggravé par les retombées de Fukushima.  On ne se débarrasse pas des maladies liées au rayonnement et celles-ci dureront tout le restant de la vie.  Ces maladies, avec leurs nombreux symptômes irritants et douloureux, peuvent difficilement être qualifiées de « supportables ».  Privé d’emplois et de soins médicaux, beaucoup de citoyens ont choisi de se suicider plutôt que de continuer dans une misère sans espoir.  L’acceptation désinvolte du suicide d’un voisin désespéré est un déshonneur déplorable, d’autant plus que cela se passe dans l’une des sociétés les plus riches au monde.

 

La responsabilité de ces décès et suicides se trouve dans une bureaucratie tyrannique et les politiciens pro-nucléaires qui nient l’existence d’une menace de santé publique liée à l’irradiation.  Même leur dernier rapport policé sur les données démographiques de 2012 émanant du Ministère de la Santé, ne peut que silencieusement pointer qu’une « épidémie de radiation » se répand à travers le Japon.

 

Pourtant les officiels continuent sans vergogne et répètent cet évident mensonge prétendant que personne n’est mort de la pluie mortelle de Fukushima.  A cause de cette règle qui enseigne de « ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire », les Japonais qui sont en train de mourir sont prisonniers sur la Planète des Singes.

Yoichi Shimatsu, auteur scientifique basé à Hong-Kong, et ancien rédacteur en chef du « Japan Times Weekly ».

 

traduction interprétation Katia Wery 

Pour comprendre les dégâts que fait la radioactivité cette vidéo explicative

 

Mochizuki Iori écrit lui aussi sur le même sujet : 

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Français :

[Édito] Qu’on sorte les gens sur des terres propres, qu’on fasse travailler les industriels du nucléaire dans la centrale de Fukushima

 

Je contrôle les statistiques démographiques du MHLW (ministère de la santé) tous les mois.
Aujourd’hui, je vois que tous les liens ont été changés sauf le dernier. A présent, ils ne sont plus remontés par Google.

J’ai senti quelque chose de suspect alors j’ai contrôlé leurs statistiques dans tous les coins.


Je n’ai rien trouvé de faux mais j’ai eu ces deux impressions :

1. Pour chaque cause de mort, le nombre de décès augmente sur toutes les années 2000.
2. Le nombre de morts a fait un pic en 2011, toutefois, les avortements et les morts fœtales accidentelles de 2011 ont diminué.

 

Comme je l’affirmais dans l’édito  “Les statistiques embrouillées sur l’industrie médicale et démographiques aident le gouv jap à censurer les effets de la radioactivité sur la santé[Lien], il est à présent pratiquement impossible de voir l’effet de la radioactivité sur la santé.


Je me suis demandé si le vieillissement de la société peut expliquer le point 1 ci-dessus.

 

Après le 11-3, les insuffisances cardiaques ont significativement augmenté dans la région de la catastrophe mais l’augmentation de la fréquence des décès par insuffisances cardiaques est resté le même en 2009 et 2010. On dirait qu’il y a un gros trou noir dans les statistiques. (cf. Un Pr. de médecine : “Les insuffisances cardiaques ont significativement augmenté après le 11-3, ce qui n’avait pas été constaté après les autres grands séismes” [Lien])

Sans doute allons-nous être avalés par ce trou noir nous aussi. Le gouvernement n’indemnisera jamais.
C’est pour ça que j’ai parlé d’évacuer mais on me l’a reproché en disant que “c’est trop dur pour ceux qui ne peuvent pas évacuer”. Je ne sais pas si cette critique tient la route mais je sais que ce n’est pas facile pour la plupart des gens.
Je ne le leur reproche pas de rester en zone contaminée. Je veux seulement pouvoir leur tendre la main.
Pour l’instant, je n’en ai vu aucun dire “ok, je vais prendre soin de tout ce qui concerne votre évacuation, argent, travail, visa, etc.”


Je veux être le premier à le dire.


Certains japonais disent que s’ils pouvaient compter sur quelque chose comme le petit Japon. Ils le peuvent mais ce n’est pas aussi fort que la petite Chine.

Un de mes buts est que je veux que tous les industriels du nucléaire aillent travailler à Fukushima et portent des combinaisons de protection pour le reste de leur vie. Le nucléaire est sûr, n’est-ce pas ?
Sûr qu’il rassemble tous les corrompus des médias. Si on rassemblait ceux du monde entier, les japonais n’auraient plus besoin d’être enrôlés.
Là, je ne vois pas pourquoi les gens de l’AIEA ne vont pas travailler avec leur pelle à Fukushima ! 

 

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Je pense aussi que comme dans le cas des accidents de la route pour les chauffards, il faudrait envoyer tous ceux qui tiennent un discours pro-nucléaire faire un petit stage de liquidateur à la centrale de Fukushima.

 Yoichi Shimatsu

 

Et si vous pensez que nous sommes à l’ abri en France je vous invite à regarder ce film :

http://fukushima-informations.fr/?p=5481

 

NP le nouveau paradigme

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B
<br /> Comment on en est arrivé à transformer un peuple de samurais en cobayes du nucléaire? Je ne le sais pas. Mais on n'est ni à l'abri en France ni nulle part en fait...<br />
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