EMPLOI FICTIF - Une information judiciaire contre X pour "détournement de fonds publics, complicité et recel" a été ouverte le 10 mai par le parquet de Nanterre, a-t-on appris jeudi 16 mai de sources concordantes, confirmant une information du Monde.

Selon le journal, l'ancien secrétaire de l'Elysée et ex-ministre de l'Intérieur Claude Guéant, déjà mis en cause dans l'affaire dite des 500.000 euros, est implicitement visé par cette procédure, de même que l'ancienne ministre du Logement Christine Boutin.

"Trois juges d'instruction ont été désignés dans le cadre d'une information judiciaire contre X pour détournement de fonds publics, complicité et recel", a seulement indiqué le parquet de Nanterre, faisant suite à une enquête de la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE).

Boutin confirme sur Twitter avoir agit sur ordre de Guéant

Selon Le Monde, qui rapporte les premières conclusions de l'enquête, l'ancien secrétaire général de l'Elysée aurait favorisé en 2008 l'embauche de Philippe Pemezec, maire UMP du Plessis-Robinson (Hauts-de-Seine) au cabinet de Christine Boutin. Cette embauche cacherait un emploi fictif, les travaux de Philippe Pemezec étant peu concluants, selon les détails du Monde.

Lors des auditions de la BRDE, Christine Boutin et son directeur de cabinet ont indiqué que l'embauche du maire du Plessis-Robinson avait été demandée par Claude Guéant, rapporte enfin Le Monde.

L'ancienne ministre du logement a confirmé jeudi dans la soirée l'information sur son compte Twitter. "Je confirme que ce recrutement m'a été imposé par le secrétaire général de l'Elysée en 2007", a-t-elle déclaré:

"On essaye de créer une affaire politique"

"On essaye de créer une affaire politique, alors que Philippe Pemezec, entendu à l'époque comme simple témoin, avait fourni toutes les preuves de sa production pour sa mission", a réagi auprès de l'AFP le cabinet du maire. "Son recrutement et son travail se sont effectués dans un cadre légitime, en qualité de maire-bâtisseur au Plessis-Robinson et ancien rapporteur de la loi Anru", a-t-on ajouté.

Joint par l'AFP, l'avocat de Claude Guéant, a balayé tout soupçon de favoritisme. "M. Guéant a dirigé M. Pemezec auprès du ministère du Logement, seulement car il était spécialiste des questions de logement social", a expliqué Me Jean-Yves Dupeux.

L'affaire avait été initialement révélée par le Canard enchaîné en 2010. Le journal satirique avait indiqué que Philippe Pemezec, qui avait vu son élection en tant que député des Hauts-de-Seine invalidée en novembre 2007, avait été recruté en février 2008 au ministère du Logement. Pour un rôle de "chargé de mission pour l'accession sociale à la propriété", il aurait perçu la même indemnité - 5.500 euros mensuels - que celle de son mandat de député.

Quelques mois plus tard, suite à un signalement d'une élue de l'opposition locale, une enquête était ouverte.