Le phénomène EL NINO, d'origine océanique, se caractérise par le réchauffement d’un immense réservoir d’eau superficielle qui s’étend du centre de l'Océan Pacifique jusqu’aux côtes du Pérou et de l’Equateur à l'Est.
Cette anomalie chaude de température de surface de la mer se produit de manière plus ou moins intense et s'accompagne de répercussions climatiques plus ou moins prononcées tous les 3 à 6 ans en moyenne (ces 30 dernières années, le cycle était voisin de 5 ans).
Ce qu'on appelle LA NINA, par opposition au terme historique de El Niño, correspond à la phase froide de ce phénomène d'oscillation thermique du Pacifique Oriental, ou si l'on préfère à un indice d' Oscillation Australe positif.
Lorsque les eaux de surface deviennent plus froides que la normale sur ces régions de l'Est du Pacifique, cela s'accompagne de courants d'alizés très soutenus sur la ceinture équatoriale, et par une élevation de la "thermocline" de ces régions, celle-ci étant définie comme l'épaisseur d'eau océanique où le gradient thermique est le plus fort, c'est-à-dire où s'observe un rapide changement de température de la surface vers les eaux plus profondes.
Une des premières conséquences est l'augmentation des pluies sur le Pacifique Occidental.
Si cette phase dite de La Niña est moins connue que son pendant El Niño, c'est probablement parce qu'il y eut peu d'épisodes où elle s'est réellement manifestée durant les 2 dernières décennies.
N'empêche que la succession rapide de conditions climatiques très différentes, voire extrêmes, lors de la bascule du phénomène El Niño vers son opposé La Niña, amène un "stress" important à l'environnement.
Le cas de l'Indonésie en est un parfait exemple : On passe de la sécheresse sévère par des pluies importantes l' année suivante.
En fait, la sécheresse provoque de gigantesques feux de forêts qui laissent de grandes étendues dénuées de végétation.
L'épisode fort de La Niña s' accompagne AU CONTRAIRE de très fortes pluies sur ces mêmes zones, occasionnant inondations, glissements de terrain et coulées de boues.
Des chercheurs Chinois ont indiqué que des pluies torrentielles sur le centre de la Chine étaient plus probables l'année suivant la survenance d'un phénomène El Niño, mais cela demande encore d'être étudié plus complètement.
Alors que les effets de La Niña, communs à ceux des pluies de mousson habituelles dans ces régions de l'Asie du Sud et du Sud-Est, ont parfois été considérées comme moins évidents que ceux attribués à El Niño, il s'avère que comme on le voit maintenant, on peut les lister comme on l'a fait pour El Niño.
CONSEQUENCES DE LA NINA SUR LA CIRCULATION GENERALE DES OCEANS ET DE L’ATMOSPHERE – INTERRACTION OCEAN / ATMOSPHERE
L’équateur météorologique se déplace vers le nord.
Les vents alizés se renforcent sur le Pacifique.
Les courants marins sont modifiés.
Des précipitations plus importantes que la normale apparaissent sur la partie occidentale du Pacifique équatorial (notamment vers l'Indonésie), l'Asie du Sud et du Sud-Est, le nord et nord-est de l'Australie, le sud de l’Afrique, le nord de l'Amérique du Sud (Brésil inclus) et l'Amérique Centrale (les Antilles y compris), l'archipel d'Hawaï …
Des périodes de sécheresse prononcées sont observées sur les îles intertropicales du Pacifique Central, sur tout le sud de l’Amérique du Nord (états américains bordant le Golfe du Mexique notamment), le nord du Mexique et la Californie, en Afrique du Centre et de l'Est, certaines régions du sud-est et sud-ouest de l'Amérique du Sud …
Les désordres climatiques liés à La Niña sont considérés dorénavant, grâce aux études effectuées ces dernières années, comme non négligeables et parfois aussi intenses que ceux générés par El Niño. Bien entendu, si ces impacts climatiques sont typiques de ce phénomène, cela ne signifie pas qu'il n'existe pas d'autres facteurs très influents aussi, tels que la dynamique interne de l'atmosphère, les champs de températures de surface de la mer sur les autres bassins océaniques, les conditions locales de surface ainsi que les inévitables variabilités climatiques régionales.
Les modèles numériques couplés océan - atmosphère ont commencé à fournir les outils de prévision qui permettront aux climatologues de prendre en compte tous ces paramètres d'influences lors de l'établissement de leurs prévisions saisonnières.
David Jarry©2013
Références
Organisation Météorologique Mondiale (OMM)
Meteofrance