Le Nouveau Paradigme

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Censure pédagogique au lycée pour véganisme!

Publié par Le Nouveau Paradigme sur 14 Janvier 2018, 00:10am

Catégories : #Société

Elle avait fait un travail fantastique l’étudiante avec son binôme et exactement dans les clous de ce qu’on lui demandait et puis d’un coup à moins de trois semaines de l’évènement qu’elle préparait de tout son cœur depuis des mois, le couperet tombe, la principale annule tout. Dans un lycée agricole français, celui de Melle en Deux sèvres une étudiante n’a pas le droit d’aborder la question du véganisme. En France en 2017 des étudiants ne peuvent pas aborder des sujets qui font sens pour eux. Ça questionne d’autant plus quand ce sont des sujets qui font aussi sens pour une frange de plus en plus élargit de la société.

Un projet en vraie grandeur

Elle s’appelle Julie Cosseau, en 2017 elle était en BTS Gestion et Protection de la Nature. Elle est passée au végétarisme en particulier en voyant les célèbres vidéos d’abattoirs de l’association L214. C’est dans le cadre de son PIC (Projet d’Initiative et Communication) que l’affaire à trouvé son décor. Pour leur PIC les élèves sont invités à créer un évènement autour d’un sujet de leur choix. Certains ont fait leur projet sur les deux chevaux, le rap ou la photo, elle, elle l’a fait sur un sujet lié à l’alimentation, ça semble assez cohérent, voir souhaitable à première vue dans un lycée agricole.

La loi du silence s’est imposée

On peut le qualifier de fantastique son travail parce qu’elle a réussie, malgré sa faible expérience vu son âge, à obtenir l’engagement de Guillaume Corpard chanteur très engagé pour la cause animale qui devait faire une conférence. Le film My life is a cage était programmé, elle avait invité aussi Jean-Luc Daub auteur du livre : Ces bêtes qu’on abat – journal d’un enquêteur dans les abattoirs . En plus était prévu un buffet sans viande on s’en doutait ! Tout était réunit pour qu’il y ait un bon débat enrichissant pour tout le monde. Du vrai bon travail, les affiches étaient posées, des frais avaient été engagés et tout s’est arrêté, la loi du silence s’est imposée. Il y a des sujets qu’on n’aborde pas au lycée agricole. Bonne raison pour en parler sur la place publique entre autre ici sur Agoravox. L’enseignement public doit-il être livré à l’influence des lobbys quel qu’ils soient ?

Pourtant un éleveur devait être en tribune

La proviseure a donc convoqué Julie dans son bureau et lui a expliqué que ce n’était pas possible que le lycée accepte son évènement parce que les lobbys qui ne souhaitent pas ce genre de thème et que tout allait dans le même sens du sans viande dans cette soirée et que personne n’était prévu parmi les invités pour apporter la contradiction. Alors elle a invité un éleveur qui était d’accord pour venir. Mais rien à faire l’évènement à été interdit. La vraie raison était ailleurs.

Une émission de France culture

Cette histoire m’est est venue aux oreilles par le truchement de l’excellente émission de France Culture Les pieds sur terre  de Sonia Kronlund. Tous les protagonistes de cette affaire y ont la parole, dommage que la directrice du lycée n’ait pas accepté l’entretien que la journaliste Inès Leraud lui proposait. En écoutant cette émission on comprend pourquoi ça c’est passé ainsi. Alors que les français de plus en plus nombreux, exerçants leur sens des responsabilités, commencent à manger de plus en plus bio et à devenir de plus en plus végétariens soit en solidarité avec les animaux, soit en réaction contre le réchauffement climatique, soit pour leur santé, dans tous les cas c’est pour de bonnes raisons, voilà que l’enseignement public se met en travers d’une avancée pourtant urgente, nécessaire et qui aura lieu de toutes façons .

Professeurs et élèves avec elle

Le rôle que les profs du lycée ont joué dans cette histoire mérite qu’on s’y arrête. Son prof du PIC en particulier l’a soutenu jusqu’au bout et la meilleure dans cette histoire c’est que, même si l’évènement ne s’est pas déroulé, c’est son projet qui à obtenu la meilleure note de toute la classe. Pas surprenant vu la pertinence du projet en plus ce n’est que justice. Quant aux élèves, même ceux de production animale disaient : « C’est n’importe quoi de censurer un projet comme ça ».

Maintenant elle est végane

Quand elle a apprit qu’elle ne pourrait pas réaliser son projet Julie est passée du dégout à la tristesse puis à la colère. Elle trouve révoltant cette atteinte à la liberté d’expression. Mais elle dit : « Quand on m’interdit de faire quelque chose ça me donne encore plus envie de me battre  » on la comprend, d’ailleurs elle est passée de végétarienne à végane suite à ces évènements. Elle ne comprend toujours pas l’attitude de la proviseure qui d’après elle s’est « autocensurée  ». Elle me dit n’avoir connu aucune expérience d’éducation à l’environnement dans toute sa scolarité sauf : « peut-être un peu d’écologie en préparant le bac S ». Quand je lui parle de classe verte et de sorties scolaires avec des animateurs nature « J’aurais trop aimé vivre ça » dit-elle enthousiaste. Elle dit « il faudrait faire des ateliers dés le primaire, du coup les enfants en parle avec leurs parents, ça se transmet »

Toujours dans l’action pour les animaux

Aujourd’hui Julie à 20 ans, elle va bien, très bien même, elle a le ton de celles qui savent ce qu’elles veulent. Elle a entrepris des études de biologie à la fac de Poitiers et se dirige vers l’éthologie. Elle sait que c’est plutôt bouché de ce coté pour l’emploi mais elle s’en fiche, elle y va. Ce qui l’intéresse c’est la conservation des espèces. Elle va continuer de se battre pour la cause animale. Pour preuve de son engagement, s’il en fallait, elle a passé ses vacances de Noël à travailler dans le centre de soin pour la faune sauvage de l’école vétérinaire d’Oniris de Nantes. Les buses, les hérissons et bien d’autres ont profité de son attention.

On les veut comment les jeunes ?

Julie pense que la solution à la crise écologique est « très politique ». Elle dit que « les organisations agricoles ont trop de pouvoir sur les classes, avec eux on ne peut rien faire. » Le système éducatif français, cela est de plus en plus flagrant est en train de retarder une évolution plus que souhaitable de la société. Nous devons nous poser la question : On les veut comment les jeunes ? Pour ma part j’aime en rencontrer des comme Julie et je préfèrerais qu’on les écoute, qu’on les laisse s’exprimer plus tôt que se mettre en travers de leurs désirs, meilleur moyen pour qu’ils se sentent exclus, se radicalisent et perdent confiance dans les institutions. 

à suivre

RG

Expert indépendant en éducation à l’environnement

 

Documents joints à cet article
Censure pédagogique au lycéeCensure pédagogique au lycée

 

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L
Sergio- la liberté d'expression c'est la devise de la France que cela te plaise ou pas . Tu as aussi le droit de dire les choses mais tu n'as pas le droit de les traiter de sectes- ils ne t'imposent rien ils disent ce que bon leur semble, que du soit d'accord ou pas.<br /> Perso je suis végétarien, et je me considère comme un être libre sur le choix de ma nourriture et personne ne me dictera ce que je dois faire. Je pense que l'éducation nationale dans son esprit laïque " que je n'aime pas" doit accepter toute forme de pensée de conscience constructive tout en respectant le choix de chacun.
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S
Végétarien ok quand on passe au veganisme c est un choix personnel mais en parler c est comme les témoins de Jéhovah, c est plus un endoctrinement qu autre chose, probablement que sa préparation allait de plus en plus vers une forme de promotion de ce qui est clairement considère actuellement comme une forme de secte...ce qui a l école ne peut être ensencé... Donc je répète que un travail fait sur un mode de vie plus végétarien de notre monde serait bénéfique mais vegan...
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