C'est la parade imaginée par certains citoyens qui voient d'un mauvais œil la puce RFID incrustée dans les cartes d'identités allemandes depuis 2010.
Le 11 août, un Allemand a été arrêté à l'aéroport de Francfort. Ses papiers d'identité étaient en règle. Sauf qu'il les avait passés au micro-ondes.
Selon un rapport de police que rapporte le Washington Post, l'homme craignait que sa vie privée soit menacée à cause de la puce RFID intégrée dans les cartes d'identité allemandes depuis 2010. Il a donc passé la sienne au micro-ondes, afin de détruire toutes les données qu'elle contenait. Mais selon la loi allemande, les documents d'identité sont la propriété de l'État. Il risque une amende ou une peine de prison pour avoir modifié illégalement des documents officiels.
Cette pratique surprenante n'est pas le fait d'un seul Allemand particulièrement traumatisé par les écoutes de la NSA ou préoccupé par la protection de ses données personnelles. En cherchant un peu sur Youtube, on trouve des tutos vidéo où des cartes d'identité explosent littéralement dans des micro-ondes (ici ou là ou ci-dessous):
En France, la censure du Conseil constitutionnel
Même si plusieurs études ont réfuté le fait que les puces pourraient être utilisées pour espionner la population, les autorités savaient que l'eID allait être accueillie avec beaucoup de méfiance par les Allemands. En 2010, une étude gouvernementale était arrivée à la conclusion que «cela allait prendre des années pour que le document soit accepté».
Conçue pour lutter contre la fraude d’identité et le terrorisme et pour simplifier les procédures administratives et commerciales sur Internet, la carte d'identité électronique a failli être introduite en France. Elle a été adoptée en première lecture par le Sénat et l'Assemblée nationale en 2011 et a réveillé les débats sur la protection de la vie privée ainsi que sur la sécurité de son système.