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La santé des végétariens!

Publié par Le Nouveau Paradigme sur 10 Mai 2015, 16:56pm

Catégories : #Société

 

Bilan de santé des végétariens

La discordance des résultats précédents s’expliquerait notamment par un manque de cohérence à propos de la définition d’un "végétarien". Certains incluant dans cette définition les semi-végétariens (ou pseudo-végétariens ou encore végétariens partiels) qui sont des personnes ne mangeant pas de viande rouge mais qui mangent de la volaille et du poisson, d’autres ne considérant de les végétaliens (ou végans) ne mangeant aucun produit d’origine animale. D’autre part, les études précédentes considéraient des groupes de population réduits qui ne permettaient pas d’obtenir des résultats statistiques significatifs.

Pour remédier à cela, les experts se sont mis d’accords sur la classification des individus en quatre groupes : les végétaliens, végétariens, semi-végétariens, et non végétariens. Environ 5% de la population occidentale est végétarienne, la proportion de végétaliens et semi-végétariens étant inconnue et probablement très marginale. Maintenant que tout le monde est bien au clair sur les définitions, les études de masse peuvent être lancées.

En 2002, Appleby et al. [1] publient une étude sur la mortalité des végétariens Britanniques en s’intéressant à un groupe de 21 000 personnes dont 8 000 végétariens. En 2004, Sanjoaquin et al. [2] rapportent une enquête menée auprès de 10 998 végétariens et non-végétariens portant sur l’établissement d’un lien entre nutrition, hygiène de vie et cancer du côlon. Deux ans plus tard, Key [3] effectue un premier bilan de recherche en répertoriant les découvertes récentes sur les effets du végétarisme et végétalisme sur la santé. Enfin, en 2007 Baines et al. [4] mesurent des indices de santé et des bien-être chez 9113 jeunes Australiennes végétariennes, semi-végétariennes et non-végétariennes.

I. Comparaison entre la mortalité chez les végétariens et les non-végétariens.

L’étude de Appleby est la sans doute la plus triviale parmi celles évoquées ici. Son but est simple : regarder si le végétarisme a un effet sur la mortalité. Étant donné que la mortalité est le fruit de très nombreux facteurs et que son taux est bas, il faut nécessairement étudier une très grande population pour observer une différence qui soit imputable à la nutrition et non au hasard.
Pour s’assurer que les végétariens de l’étude ont un régime alimentaire complet et ne souffre d’aucune carence, le groupe de végétariens est exclusivement constitué de personnes suivant le programme d’étude d’Oxford et doivent suivre un plan diététique strict. Pour comparer, un groupe de non-végétarien composé d’autant d’individus du même âge. L’étude s’intéresse également à quelques indicateurs de santé au sein de ces populations.

Les résultats montrent que le taux de mortalité est statistiquement significativement plus bas chez les végétariens que chez les non-végétariens.
Toutefois, en étudiant l’influence du mode de vie tels que la proportion de fumeurs, antécédents / prédispositions congénitales à l’hypertension, diabète, angine, maladies et attaques cardiaques, ainsi que l’indice de masse corporelle, la diminution du taux de mortalité n’est pas directement imputable à l’alimentation mais plutôt à une meilleurs qualité de vie. De plus, si l’étude s’assure de la bonne nutrition des végétariens, aucun critère similaire n’est appliqué aux non-végétariens, l’étude comparant alors des végétariens bien alimenté à des non-végétariens quelconque. Dans ces conditions, on peut être surpris de n’observer aucun avantage en faveur du végétarisme.

II. Nutrition, hygiène de vie et cancer du côlon.

Menée par la même équipe de recherche que précédemment, cette étude cherche à établir l’existence d’un lien entre le végétarisme et le cancer du côlon, troisième forme de cancer la plus répandue dans les pays industrialisés. Sachant que l’alimentation, en particulier la consommation de fibre et de fruit frais, permet de diminuer le risque de contracter le cancer du côlon, on peut émettre l’hypothèse que les végétariens ont moins de risques face à ce type de cancer.
L’hygiène de vie repose sur les critères suivants : consommation de tabac, consommation d’alcool, indice de masse corporelle.
La diète, elle, est caractérisée par : le régime alimentaire (végétarien / non-végétarien), consommation journalière de fibres, consommation journalière de graisse animale.

Parmi tous ces paramètres, seuls quelques-uns ont un réel impact sur le risque de contracter ou non le cancer du côlon : comme prévu, l’apport de fibres journalier et la consommation de tabac. Plus spécifiquement, l’auteur révèle que la diète alimentaire n’a aucun impact significatif, les non-végétariens ne sont pas plus exposés que les végétariens.

III. Effets du végétarisme et du végétalisme sur la santé.

Dans cet article, Key propose de résumer brièvement les récentes découvertes au sujet des effets de la diète alimentaire sur la santé.

D’un point de vu de l’apport nutritionnel, l’avantage de la diète végétarienne est l’apport relativement grand de fibres, d’acide folique, de vitamine C et E, de magnésium et faible de graisses saturées. En contrepartie, il peut y avoir une carence d’acide gras oméga 3 (trouvable dans les algues), et surtout de vitamine B12 absent des végétaux mais trouvable dans les oeufs. Une carence de vitamine B12 est d’ailleurs constatée chez la plupart des végétaliens et chez une partie des végétariens, occidentaux ou non. Une carence de Fer est aussi constatée chez les végétariens du fait de l’absence de la diète de fixateurs de Fer.

L’auteur rapporte que de précédentes études ont montré un retard de croissance chez les enfants végétaliens, mais une croissance normale des végétariens comparativement aux non-végétariens. L’indice de masse corporelle est significativement moins élevé pour les végétaliens et végétariens bien que l’obésité y soit répandu. Le taux de cholestérol des végétariens est en moyenne plus bas que celui des non-végétariens, mais les deux possèdent une pression sanguine équivalente. Les végétariens ont 24% moins de risque d’ischémie myocardique mais un risque similaire d’attaque cardiaque.

Concernant les risques de cancer, bien que les mécanismes du développement du cancer soient encore méconnus, les chercheurs admettent l’importance de l’alimentation et l’existence d’éléments suggérant (sans conclure) que la consommation de viande rouge pourrait augmenter le risque de contracter ce cancer. Les cancers du sein et de la prostate touchent sans distinction les individus quelque soit leur alimentation.

Enfin, la santé osseuse est un sujet débattu depuis des années étant donné que les végétariens consomment moins de calcium que les non-végétariens. En dépit d’études sur le sujet, la santé osseuse de végétariens n’est pas encore clairement établie.

En conclusion, rien ne permet de distinguer la santé des végétarien de celle des non-végétariens d’une manière générale. Plus d’études sont nécessaires pour couvrir ce très large et complexe domaine.

IV. Santé physique et mentale chez 9 113 jeunes Australiennes non-, semi- et végétariennes.

Cette fois et contrairement aux études précédente, la santé mentale est inclue dans la comparaison de trois groupes que l’on commence désormais à bien connaitre : végétariens, non-végétariens et semi-végétariens. L’étude ne porte que sur des femmes pour observer en particulier l’effet de l’alimentation sur la menstruation.
Parmis les critères de santé mentale sont inclus informations sur le statut matrimonial, diplôme universitaire obtenu, revenu professionnel, sensation de fatigue sévère, insomnie, dépression, crise de panique, tentative d’auto-mutilation, douleur, maux de tête.
Les critères de santé physiques incluent : nombre d’heures d’activité physique par semaine, indice de masse corporelle, consommation de tabac, consommation d’alcool, carences de Fer, asthme, maux de dos, constipations, problèmes de peau, allergies.

Le résultats établissent les constats suivant :

  • Points positifs du végétarisme : les végétariennes se marient moins, ont un meilleur niveau d’étude, un revenu plus bas, sont plus sportives, ont un indice de masse corporelle plus bas, consomment moins de tabac.
  • Points négatifs : les végétariennes ont plus souvent une carence de Fer, souffrent plus de la dépression, sont plus anxieuses, plus fatiguées, plus insomniaques, sont plus prises d’attaques de panique, tentent plus de s’auto-mutiler, ont une plus grande tension pré-menstruelle, connaissent plus de période de douleur aigu, ont plus de problèmes de constipation, ont plus de problèmes de peau.

Cette étude montre pour la première fois l’existence d’une discrépance des désordres mentaux atteignant en plus grand proportion les végétariens que les non-végétariens.
Les études jusqu’alors étaient focalisées sur les troubles physiques, dont on rappelle que pour le moment rien ne permet de distinguer la santé physique générale d’un végétarien de celle d’un non-végétarien, et se contentaient de la réussite scolaire de végétarien comme critère de santé mentale. Cette étude, en utilisant une vaste panoplie de critère de santé mentale, a permis de mettre en grand jour les danges potentiels du végétarisme quant à notre santé mentale.

[1] Paul N Appleby, Timothy J Key, Margaret Thorogood, Michael L Burr and Jim Mann. Mortality in British vegetarians. Public Health Nutritions. 2002. 5(1), 29-36
[2] MA Sanjoaquin, PN Appleby, M Thorogood, JI Mann and TJ Key. Nutrition, lifestyle and colorectal cancer incidence : a prospective investigation of 10 998 vegetarians and non-vegetarians in the United Kingdom. British Journal of Cancer. 2004. 90, 118-121
[3] Timothy J. Key, Paul N. Appleby and Magdalena S. Rosell. Health effects of vegetarism and vegan diets. Proceedings of the Nutrition Society. 2006. 65, 35-41
[4] Surinder Baines, Jennifer Powers and Wendy J Brown. How does the health and well-being of young Australian vegetarian and semi-vegetarian women compare with non-vegetarian ? Public Health Nutrition. 2007. 10(5), 436-442

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