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Listeria dans les jambons: des retraits mais très peu d’information en magasins

Publié par Le Nouveau Paradigme sur 26 Février 2018, 16:00pm

Catégories : #Santé

Alors que la contamination de milliers de jambons par la Listeria était annoncée le 13 février, le retrait des produits dans les magasins, échaudés par l’affaire Lactalis, ne s’est pas fait attendre. Mais une enquête de terrain de Que Choisir montre qu’au-delà des retraits, beaucoup de magasins faillissent à leur devoir d’information, se soustrayant aux recommandations émises par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) en la matière. 

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Quelques-uns des lots de jambon rappelés pour cause de Listeria.

L’alerte était donnée le 13 février : des milliers de jambons cuits produits par l’usine de charcuterie Paul Prédault à Goussainville (95) et vendus sous les marques Casino, Monoprix, Leader Price, Lidl, Carrefour et Le Foué étaient retirés pour suspicion de contamination à la Listeria monocytogenes. Une bactérie à l’origine d’une infection potentiellement grave, la listériose, en particulier chez la femme enceinte et le nouveau-né, ainsi que chez les personnes dont le système immunitaire est affaibli.

S’il n’est pas rare que ce germe soit la cause de procédures de rappel, nul ne peut ignorer le contexte actuel où l’affaire Lactalis a mis en lumière de graves défaillances dans les procédures de retraits (produits non retirés et faisant même parfois l’objet de promotions).

Au-delà des laits contaminés, ce n’est pas la première fois qu’une procédure de retrait n’est pas suivie de mesures efficaces. Citons les cas récents de détecteurs de fumée défectueux ou de produits cosmétiques contenant des substances indésirables.

À chaque fois, l’UFC-Que Choisir a tiré la sonnette d’alarme. Et continue de se montrer vigilante dans l’attente d’une réponse adéquate des autorités de contrôle.

 

LES JAMBONS RETIRÉS, L’INFORMATION AUX ABONNÉS ABSENTS

C’est pourquoi du 16 au 20 février, 67 magasins ont été visités sur l’ensemble du territoire par nos enquêteurs. Des grandes surfaces consciencieuses après l’affaire Lactalis : les résultats de l’enquête montrent qu’aucun des 67 magasins ne proposait à la vente des jambons contaminés par la Listeria. Néanmoins, les distributeurs ne jouent pas la transparence. En effet, seuls 29 % des magasins visités par nos enquêteurs présentaient un affichage de type « Rappel marchandise » indiquant la présence de produits contaminés. R.A.S. dans le rayon charcuterie des 71 % restants, 5 % de ces magasins faisant même carrément mention d’une bien commode « Rupture de stock ».

Une absence d’information qui contrevient aux recommandations émises par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) qui précise que l’information, par voie d’affichettes apposées sur les lieux de vente, doit se faire « a minima au niveau des rayons où sont proposés à la vente les produits incriminés ».

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Dans ce supermarché, si les jambons rappelés ont bien été retirés des rayons, aucun affichage n’informe les clients sur les raisons du retrait.

L’UFC-QUE CHOISIR RÉCLAME DES PROCÉDURES ADÉQUATES

Rappelons enfin que sur environ 300 produits alimentaires rappelés chaque année, seule une soixantaine est recensée par le site de la Répression des fraudes. Conséquence, environ 20 % des produits au rappel seulement sont effectivement rapportés en magasin par les consommateurs lésés. Pour que cette situation évolue enfin, l’UFC-Que Choisir réclame la mise en place de procédures adéquates pour garantir l’éviction des produits défectueux voire dangereux. Il est urgent de mettre en place de véritables plans de retrait avec l'instauration d'audits externes sur leur qualité et leur fiabilité. De même, une information claire et centralisée du consommateur via un site officiel de référencement des rappels et des campagnes médias en cas de retrait important serait également souhaitable.

Marie-Noëlle Delaby

 

Contacter l’auteur(e)

Sandrine Girollet

Observatoire de la consommation

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