Cinq cas d’hépatite fulminante médicamentause (aboutissant à la destruction du foie) ont été signalés à l’Agence européenne du médicament (EMA) chez des femmes traitées pour un fibrome utérin par de l’ESMYA. Quatre d’entre elles ont dû recevoir en urgence une greffe de foie pour survivre, mais un décès est survenu lors de la transplantation suite à une infection. Une enquête à l’échelle européenne est en cours.
L’ESMYA appartient à une famille de médicaments qui peuvent avoir une toxicité pour le foie. D’ailleurs la notice de ce médicament insiste sur les précautions à prendre en cas d’antécédents de maladie du foie.
La responsabilité du médicament n’est pas complètement avérée pour au moins 2 des cas graves puisque le foie des patiente greffées en France a pu être analysé et il existait une maladie du foie avant même la prise d’ESMYA.
Cela ne veut cependant pas dire que le médicament n’a pas aggravé les choses. Les autres cas graves sont moins documentés, mais la patiente allemande qui est décédée ne prenait pas d’autres médicaments.
Les différentes analyses ne permettent toujours pas d’expliquer complètement cette sévère toxicité pour le foie selon le Dr Pierre Demolis, responsable du centre de pilotage de la stratégie européenne à l’ANSM, interviewé par nos confrères du Figaro. D'après lui, elle survient sans véritable circonstance déclenchante et "ne semble pas liée à un effet lié à la dose ou à la durée de traitement".
L'Agence européenne du médicament recommande aux gynécologues de ne pas démarrer de nouveaux traitements par ESMYA. Les femmes actuellement sous ESMYA devront réaliser des examens complémentaires en cas d'antécédent de maladie du foie. En l’absence d’anomalie du bilan, les traitements entrepris peuvent être continués. L’ANSM a mis à disposition une lettre pour les médecins sur son site.