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Mexique: chutes de neige les plus abondantes en un demi-siècle

PHOTO REUTERS
Le nord-ouest du Mexique enregistre cet hiver ses plus importantes chutes de neige depuis plus d’un demi-siècle, entraînant la fermeture temporaire d’un aéroport et de plusieurs autoroutes dans l’État de Chihuahua, ont indiqué lundi les autorités locales.
En fin de semaine dernière, jusqu’à 30 centimètres de neige sont tombés sur une trentaine de villes proches de la frontière américaine, le thermomètre dégringolant jusqu’à -18°C.
«Il s’agit du niveau de neige le plus important des 55 dernières années», a déclaré à l’AFP Efrén Matamoros, directeur de la Protection civile de Ciudad Juárez, ville située dans l’État de Chihuahua.
La police fédérale reste en «état d’alerte» dans les États septentrionaux de Chihuahua, Sonora, Durango et Coahuila, «pour enlever la neige et la glace» sur les autoroutes et aider les automobilistes, a-t-elle indiqué dans un communiqué.
L’aéroport international de Ciudad Juárez est resté fermé ce week-end en raison d’une couche de glace sur la piste. Son activité était revenue à la normale lundi.
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Une forte chute de neige paralyse toute la Grèce
La première chute de neige en Grèce a recouvert plusieurs villes du pays et a par conséquent paralysé le trafic sur de nombreuses routes, ayant provoqué l’apparition d’immenses embouteillages, relatent des médias locaux.
La chute de neige commencée dans la soirée du 22 décembre coïncidait avec le jour où des milliers de Grecs prenaient la route pour les vacances de Noël et a immédiatement provoqué des ralentissements sur les routes aux quatre coins du pays, selon les informations communiquées par la chaîne de télévision publique grecque ERT.
L’autoroute reliant Athènes et Lamia a connu le plus grand embouteillage, de 15 kilomètres, les voitures y sont restées coincées pendant plus de huit heures.
Dans les régions montagneuses la circulation a été interrompue. La police a interdit la circulation des camions lourds sur certaines routes. Les navires sont interdits de quitter les ports de Rafina et Lavrio à cause de la tempête faisant rage en mer.
La chaîne de télévision conseille aux touristes, avant d’entamer leurs voyages prévus en Grèce, de se renseigner auprès des agences de tourisme et des autorités portuaires pour savoir si des changements dans les horaires sont prévus.
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Un froid extrême sans précédent touche l’Amérique du Nord
Des chutes de neige record et une vague de froid polaire prolongée glaçaient l’Amérique du Nord mercredi, où les habitants luttaient contre des températures pouvant atteindre jusqu’à -50°C.
Le nord des États-Unis et certaines régions du Canada situées autour des Grands Lacs sont frappés par une vague de froid et des tempêtes de neige sans précédent. À Minot, dans le Dakota du Nord, le thermomètre est descendu mercredi jusqu’à -21°C. «L’air fait mal. C’est difficile de respirer. Votre peau se met à fumer instantanément dès que vous allez dehors», a témoigné Morgan Alonia, une habitante de Minot, jointe par l’AFP. «Les gens restent chez eux. L’activité est très lente», a ajouté cette gérante d’un fast-food.
Dans l’État de New York, le gouverneur Andrew Cuomo a mis en garde contre cette vague de froid qui doit durer jusqu’au 2 janvier. Les températures devraient tomber jusqu’à -40°C dans le nord de l’État à partir de jeudi. Un sans-abri est mort de froid dans la ville de Cincinnati, dans l’Ohio. Son corps a été découvert mardi matin à un arrêt de bus, dans le centre-ville. La température dans cet État du nord des États-Unis est de -10C° pendant la journée mais tombe jusqu’à -15°C pendant la nuit.
Le froid s’accompagne également de chutes de neige record. A Erié, non loin des chutes du Niagara et dont le lac sert de frontière naturelle avec le Canada, il est tombé 1,5 mètre de neige en seulement 48 heures. Les autorités locales ont dû instaurer un état d’urgence qui va permettre de réquisitionner le matériel lourd nécessaire pour éviter les accidents potentiels.
Les 147 centimètres de neige, expliquent les météorologues, ont été accompagnés de vents glacés soufflant depuis le lac dans cette ville de la pointe nord de la Pennsylvanie. Les habitants ont été invités à rester cloitrés chez eux avec des produits de première nécessité.
Selon les données des services météo américains, les 86 cm de neige tombés le jour de Noël sont un record absolu pour la ville, loin devant les 51 cm du 22 novembre 1956. Sur les deux jours, du lundi au mardi, la chute de 1,5 mètre de neige a également pulvérisé un record de 1958. Sur l’ensemble du mois, les 245 cm de neige cumulée ont là aussi battu un record, faisant de décembre le mois le plus neigeux de l’histoire d’Erié.
Des températures jusqu’à -50°C
La vague de froid est encore plus extrême au Canada, où le nord de l’Ontario devrait lui aussi connaître un record avec des températures à -50°C. «Des froids qui s’installent aussi longtemps et sur une étendue aussi grande, de mémoire, je n’en ai jamais connu», a affirmé à l’AFP Alexandre Parent, météorologue de l’agence fédérale Environnement Canada.
Selon lui, bien plus que le thermomètre, c’est l’étendue de la vague de froid et sa durée qui rendent cet épisode exceptionnel. L’agence fédérale a publié des avertissements de froid extrême lié à une poussée de l’air arctique pour les provinces du Québec, de l’Ontario, du Manitoba, de la Saskatchewan et de l’Alberta. «Un avertissement de froid extrême est émis lorsque le refroidissement éolien ou les températures très froides présentent un danger élevé pour la santé (engelure, hypothermie, etc.)», précise Environnement Canada sur son site. «Nous sommes en-deçà de 10 à 20 degrés Celsius des normales de saison», a abondé M. Parent.
Les nourrissons, les jeunes enfants, les personnes âgées, les personnes à mobilité réduite et les sans-abri sont les plus sensibles à ces froids extrêmes, a averti le ministère de la Santé. Les refuges pour les sans-abri s’organisent pour faire face à une hausse des demandes d’hébergement et les appels sont lancés pour venir en aide aux plus démunis et à faire des dons de vêtements chauds.
Par ailleurs, des vents violents pouvant atteindre jusqu’à 120 km/h associés aux basses températures ont privé d’électricité près de 160.000 foyers en Nouvelle-Ecosse (est), soit près d’un tiers des clients de la province.
Cette vague de froid inédite devrait durer jusqu’au début de la nouvelle année, a prévenu Environnement Canada.
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Vague de froid en Europe: au moins 40 morts
La vague de froid qui touche l’Europe depuis la fin de la semaine dernière, avec des températures polaires qui devraient toutefois s’adoucir dans les prochains jours, a fait au moins 40 morts, pour la plupart en Pologne.
L’organisation Médecins sans Frontières a dénoncé lundi la situation «particulièrement préoccupante» de milliers de migrants et réfugiés qui sont bloqués dans les îles grecques, «vivant sous la tente dans des camps surpeuplés», ou dans les Balkans dont certains se sont réfugiés dans des immeubles abandonnés de Belgrade.
Elle fustige «la négligence cynique des politiques des pays européens, aggravée par des températures glaciales et un manque de préparation à l’hiver (qui) a empiré une situation déjà insoutenable pour des milliers d’hommes, de femmes venus chercher une protection en Europe».
Cette vague de froid venue de Scandinavie a provoqué de nombreux accidents de la route comme en France, où quatre ressortissants portugais ont été tués et une vingtaine blessés dans un accident de car dimanche.
Dix personnes encore sont mortes de froid, dimanche en Pologne où les températures sont restées en dessous de -20°C dans certaines régions, a annoncé lundi le Centre gouvernemental de sécurité nationale (RCB).
Dix autres personnes étaient déjà décédées vendredi et samedi dans le pays. Selon les prévisions météorologiques, les températures s’annoncent légèrement plus clémentes dans les jours qui viennent en Pologne, mais doivent rester bien au-dessous de zéro.
En République tchèque, la vague de froid a fait au moins six morts depuis vendredi, pour la plupart des sans-abri, ont annoncé lundi les autorités. Quatre d’entre eux sont morts dans la capitale Prague, où les températures sont descendues à -15°C,et deux autres, dont un Slovaque, à Brno et Karvina, dans l’est du pays.
La vague de froid a commencé à s’atténuer en Europe occidentale, mais il faisait toujours froid lundi en Italie où deux nouveaux décès ont été annoncés par la presse, un homme de 82 ans retrouvé mort dans sa maison dépourvue de chauffage près de Brindisi (sud) et un homme de 78 ans mort d’une chute à cause d’un malaise dû au froid.
Sept personnes, dont cinq sans-abri, étaient décédées pendant le week-end en Italie où les écoles de nombreuses zones sont restées fermées lundi à cause de la neige ou du verglas, en particulier dans les montagnes des Abruzzes (centre), mais aussi dans les Pouilles et en Calabre (sud) ou encore autour de Palerme.
Froid polaire dans les Balkans
Dans les Balkans, les températures sont descendues jusqu’à -28°C ce week-end en Macédoine et un sans-abri de 68 ans a été découvert mort dans un quartier de la capitale, Skopje.
En Serbie, la température la plus basse a été enregistrée dimanche dans la ville de Sjenica, dans le sud-ouest, avec -33°C, et la navigation sur le Danube et la Sava a été interrompue.
Selon MSF, 7500 migrants sont actuellement coincés dans ce pays en raison de la fermeture de la route des Balkans. A Belgrade, des dizaines de migrants se sont réfugiés dans un entrepôt désaffecté proche de la gare, en raison des températures atteignant -15 dans la nuit de dimanche à lundi.
«C’est très dur, surtout la nuit», a affirmé Niamat Khan, un adolescent afghan de 13 ans. «J’attends depuis trois mois et je ne sais pas quand je vais pouvoir continuer mon voyage», a-t-il ajouté.
Ces migrants refusent de rejoindre les centres d’accueil officiels de peur d’être renvoyés vers les pays par lesquels ils sont entrés en Serbie (la Bulgarie ou la Macédoine).
«Personne ne nous aide, il fait très froid et je me demande comment nous allons supporter cette situation», a renchéri Ismail Khikimi, un autre Afghan âgé de 16 ans.
En Grèce, dans le camp de Moria, «plus de 2500 personnes vivent sous la tente, sans eau chaude ni chauffage, y compris des enfants, des femmes et des personnes handicapées», a affirmé Apostolos Veïzis, un responsable de l’ONG Médecins sans Frontières, sur la radio Vima.
Au Belarus, deux personnes sont mortes de froid dimanche. Le thermomètre, après avoir chuté à -30°C pendant le week-end, devait remonter à -15°C lundi.
Deux autres personnes sont mortes d’hypothermie depuis le début de l’année à Moscou où la température était de -25 degrés lundi.
En Turquie, un épais manteau de neige recouvrait Istanbul pour la troisième journée consécutive, provoquant l’annulation de centaines de vols et plongeant dans le désarroi des milliers de voyageurs.
La compagnie aérienne Turkish Airlines a encore dû annuler lundi 277 vols au départ des deux aéroports stambouliotes, après avoir déjà dû en supprimer plus de 600 au cours du week-end.
Le trafic sur le Bosphore, l’un des détroits les plus empruntés du monde, a été à nouveau complètement interrompu lundi par les gardes-côtes, malgré une reprise dimanche, du fait de la mauvaise visibilité.
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Une «bombe cyclonique» menace la côte Est des États-Unis

Image satellite de la tempête hivernale frappant le nord est des Etats-Unis. 4 janvier 2018. National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA)
Une tempête hivernale en cours de formation au large de la Floride pourrait s’intensifier extrêmement vite dans les jours à venir. Toute la côte Est du pays est en alerte.
Une tempête hivernale d’une rare intensité est en cours de formation au large de la côte sud-est des États-Unis. Des médias américains, tels que Mashable et le Washington Post, évoquaient même mardi soir une possible «bombe cyclonique». En météorologie, le terme de «bombe» qualifie la formation extrêmement rapide d’une dépression très intense. Il faut techniquement que la pression chute de plus de 24 millibars en moins de 24h pour que l’on puisse qualifier une tempête de «bombe».
Or le National Weather Service américain (équivalent de Météo-France) prévoyait justement un «creusement» de la dépression de 44 millibars entre mercredi et jeudi matin (heure locale) au fur et à mesure qu’elle remonte vers le nord. La pression pourrait même chuter à 950 millibars jeudi soir, lorsque la tempête sera remontée au large des côtes de la Nouvelle-Angleterre, à l’extrême nord-est du pays. Ce type de basse pression est typique de ce que l’on rencontre au cœur d’un cyclone tropical de catégorie 3, mais ce serait quasiment du jamais vu pour une tempête hivernale dans cette région. D’où le terme de «bombe cyclonique».
Le moteur de cette tempête serait alimenté par la très grande différence de températures entre la grosse poche d’air polaire coincée au-dessus du Canada et des États-Unis et les eaux de surface particulièrement chaudes du courant océanique Gulf Stream dans l’Atlantique.
Le terme de «bombe» ne qualifie que l’explosivité du phénomène et ne présage en rien des dégâts qui sont attendus. Tout dépendra de la trajectoire précise de la dépression. Mercredi matin, l’intégralité de la côte Est, de la Floride à la Nouvelle-Angleterre, était placée en alerte «tempête hivernale» ou «blizzard». Les régions les plus au sud pourraient être touchées par quelques chutes de neige éparses ou des pluies verglaçantes inhabituelles pour la région, quand le nord, Boston notamment, pourrait être balayé de vents violents pouvant atteindre 80 km/h conjugués à des chutes de neige intenses atteignant plusieurs dizaines de centimètres dans la journée de jeudi. En raison de coefficients de marée élevés, des inondations côtières «mineures à modérées» sont possibles en fonction de la hauteur des vagues, prévient aussi le Weather Prediction Center.
Les prévisions pour la ville de New York oscillent encore entre chutes de neige importantes (entre 5 et 10 cm) et tempête de neige intense (quelques dizaines de centimètres) en fonction de l’évolution de la trajectoire de cette tempête. Une légère bifurcation vers l’ouest pourrait avoir d’importantes répercussions sur la météo de toute cette région très densément peuplée des États-Unis. Puis la dépression poursuivra sa route vers le Canada et Québec.
Quel que soit le scénario, les prévisionnistes américains anticipent un brusque refroidissement consécutif au passage de la tempête. La vague de froid polaire qui est actuellement bloquée dans la baie Hudson au Canada devrait en effet s’engouffrer au sud pour frapper New York, Boston ou Washington D.C. ainsi que le MidWest. Des records de froid historiques pourraient être battus entre vendredi et dimanche.