L’épidémie de grippe saisonnière qui frappe l’hémisphère Nord cette année se révèle être particulièrement sévère avec un taux de mortalité en forte progression, notamment chez les jeunes. Le point en France, aux États-Unis et au Canada.
par Alexandre Gagné
Comme l’avait anticipé Point Info le 1er novembre dernier, l’épidémie de grippe saisonnière est suivie de près par les autorités de la santé et occupe activement, au premier rang, le personnel médical depuis la fin de l’automne.
Aux États-Unis, le Centre de contrôle des maladies d’Atlanta (CDC) signale 493 décès liés à l’influenza depuis le début de la saison 2017-2018. L’an dernier, pour la même période, 230 personnes avaient été emportés par la grippe. C’est une augmentation de 114%, soit plus du double que la saison précédente.

Via KTVU
En Californie notamment, les responsables de la santé publique du comté de Santa Clara « affirment que la saison grippale de cette année est plus grave que la moyenne ».
Seulement dans cet état, les décès y ont cinq fois plus nombreux qu’à l’habitude. La saison a débuté hâtivement et les autorités sanitaires craignent une aggravation de la situation au cours d’ici au mois d’avril.
Au Canada, l’activité grippale est toujours en progression. Jusqu’à présent, 34 décès ont été enregistrées. En majorité, les décès sont survenus chez des personnes âgées de 65 ans et plus.

La situation dans la province de Québec. Source: INSPQ
En France, le réseau Sentinelles de surveillance signale un peu plus de 800 cas graves depuis le 1er novembre dont 70 décès liés à l’épidémie de grippe saisonnière. Là aussi, l’épidémie continue sa progression sur le terrain.
LES JEUNES MOINS PROTÉGÉS
Les autorités sanitaires constatent partout une plus grande proportion de jeunes qui sont atteints par la grippe. Dans une conférence de presse tenue le 5 janvier dernier, la ministre française de la Santé, Agnès Buzyn, a relevé le fait que le virus de cette année n’épargne pas les jeunes travailleurs actifs:
« C’est une épidémie qui est sévère cette année […] avec une souche de virus qui circule et qui est assez peu connue par le système immunitaire des jeunes. Il y a beaucoup d’enfants et de jeunes qui aujourd’hui consultent aux urgences », a-t-elle dit.

Via Facebook
Un exemple de cette affirmation nous vient de Pittsburgh en Pennsylvanie aux États-Unis. Un jeune culturiste (bodybuilder) de 21 ans est mort tout récemment quelques jours après avoir contracté le virus de l’influenza.
Kyle Baughman, un adepte des salles de sport et d’entraînement, est tombé malade au début des vacances de Noël. 48 heures après les premiers symptômes, son état s’est rapidement aggravé avec la présence d’une forte fièvre et de douleurs thoraciques.
Transporté à l’hôpital, il a souffert d’un choc septique et est décédé quelques heures après son admission à l’hôpital.
Partout, les autorités de la santé reconnaissent que l’efficacité du vaccin est très limitée cette année. Environ 10%, selon les études sur le sujet. En cause, une mutation du virus de l’influenza A de souche H3N2. Au surplus, l’influenza du groupe B est aussi très présente cette année ce qui complique la situation.
Bref, 100 ans après la grave épidémie de grippe espagnole, force est de constater que les virus de l’influenza demeurent une menace constante pour la santé publique.