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Des bactéries vivantes dans la glace des pôles remettent en cause ce que nous estimons de notre climat et de la vie ailleurs dans l’Univers

Publié par Le Nouveau Paradigme sur 28 Décembre 2017, 11:47am

Catégories : #Sciences

Les bactéries sont de petites créatures rustiques, mais elles ont leurs limites. On pensait que la glace polaire était l’une d’entre elles, mais une nouvelle étude de l’université de York (Royaume-Uni) a récemment observé des bactéries vivant dans ces conditions, en arctiques et en antarctiques. Cette découverte a d’importantes implications sur ce que nous savons de l’ancien climat de la Terre, ainsi que sur les endroits où nous pourrions espérer trouver la vie ailleurs dans l’univers.

Dans des régions comme le Groenland et les pôles, le pergélisol est considéré comme un excellent moyen de préserver/ contenir l’histoire climatique de la Terre, en emprisonnant les gaz de l’atmosphère dans la glace. Les carottes de glace ont été utilisées pour mesurer, par exemple, la pollution de l’air et les niveaux de carbone dans l’atmosphère à différentes périodes. Elles s’étendent habituellement sur des centaines de milliers d’années, mais certaines pouvaient remonter à il y a plus de 2,7 millions d’années.

Ces calculs sont généralement basés sur le fait que les bactéries ne peuvent pas survivre dans ces conditions, ainsi leurs processus biologiques ne perturberont pas les analyses. Mais cette hypothèse pourrait ne pas être vraie, car les scientifiques ont maintenant observé des bactéries vivantes dans cet environnement hostile.

Travaillant sur des sites soigneusement placés en quarantaine dans l’Arctique et l’Antarctique, les chercheurs britanniques ont stérilisé des échantillons de neige avec de la lumière UV et ils les ont comparés à des échantillons non stérilisés. Ce faisant, ils ont découvert que la neige naturelle contenait des traces d’iodure de méthyle, un sous-produit de certaines bactéries. Leur présence pourrait affecter les niveaux de CO2 détectés dans les carottes de glace, altérant ainsi notre compréhension du climat passé de la Terre.

A partir de l’étude, zones et méthodes de prélèvement de carottes de glace. (K. R. Redeker/ JRSI/ Université de York)

Glace Bact zp2

Glace Bact zp1

Selon Kelly Redeker, auteur principal de la nouvelle étude :

Comme l’activité microbienne et son influence sur son environnement local n’ont jamais été prises en compte lors de l’examen des échantillons de gaz de glace, elle pourrait constituer une source d’erreur dans les interprétations de l’histoire climatique. La respiration par les bactéries pourrait avoir légèrement augmenté les niveaux de CO2 dans les poches d’air piégées dans les calottes polaires, ce qui signifie qu’avant l’activité humaine, les niveaux de CO2 auraient été être encore plus bas que ce que l’on pensait auparavant.

Si les niveaux de CO2 de l’ère préindustrielle étaient inférieurs aux précédentes estimations, cela signifie que l’activité humaine a un impact encore plus grand sur le climat que nous le pensions.

Pour ce qui est des bonnes nouvelles, le fait que les bactéries puissent survivre dans cet environnement difficile est de bon augure pour la vie sur d’autres planètes, que nous aurions peut-être déjà qualifiées de trop froides. L’eau liquide pourrait ne pas être une nécessité pour qu’une planète soit considérée comme habitable, de la glace d’eau pourrait suffire.

Selon Redeker :

Le fait que nous ayons observé des bactéries métaboliquement active dans la glace et la neige la plus vierge est un signe de la prolifération de la vie dans des environnements où l’on ne s’attendrait pas à ce qu’elle existe. Cela suggère que nous pouvons être en mesure d’élargir nos horizons quand il s’agit d’estimer de l’habitabilité des planètes.

À l’avenir, les chercheurs ont l’intention d’aller encore plus en profondeur dans les calottes glaciaires pour voir s’ils peuvent encore trouver des signes d’activité bactérienne.

L’étude publiée dans The Journal of the Royal Society Interface : Microbial metabolism directly affects trace gases in (sub) polar snowpacks et présentée sur le site de l’université York : Life on the ice.

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