Un des soldats nord-coréens qui s’était enfui cette année pour le Sud a passé des examens médicaux. On lui a trouvé des anticorps à l’anthrax – confirmant les peurs que l’État communiste nord-coréen puisse avoir militarisé la maladie mortelle.
Le soldat, qui a été soit exposé soit vacciné contre l’anthrax, a développé son immunité avant d’avoir fait défection après des autorités sud-coréennes, rapporte le média UPI en citant un bulletin d’informations sud-coréen.
« Des anticorps à l’anthrax ont été trouvés chez le soldat nord-coréen », indique un officiel des renseignements sud-coréen à la chaîne d’information locale Channel A – en restant anonyme.
L’officiel n’a pas identifié lequel des quatre soldats qui avait fuit le Nord cette année avait les anticorps, rapporte le New York Post.
Les Sud-Coréens sont inquiets de la découverte des anticorps à l’anthrax car la maladie peut tuer près de 80 % de ceux exposés à la bactérie dans les 24 heures suivant son exposition, à moins que des antibiotiques soient pris ou qu’une vaccination ait été administrée, rapporte l’UPI. L’armée sud-coréenne doit maintenant se faire vacciner en urgence contre l’anthrax.
Selon le porte-parole du ministère de la Défense du pays, Choi Hyun-soo, un vaccin contre l’anthrax pour l’armée sud-coréenne « est prévu pour la fin 2019 », informe le média.
La Corée du Nord est soupçonnée depuis plusieurs semaines de développer des armes biologiques. Un certain nombre de rapports ont émergé que le régime isolé avait commencé à tester une ogive chargée à l’anthrax pour son missile balistique intercontinental après que le journal japonais Asahi Shimbun en citant une source anonyme des renseignements de Séoul.
Selon la source japonaise, la Corée du Nord procède à des tests de température et de pression pour simuler ce par quoi passerait une telle ogive lors de sa descente au sol dans la dernière étape de sa trajectoire.
Les tests sont conduits pour déterminer si les germes d’anthrax peuvent survivre à des températures de plus de 3500 degrés. C’est la température qu’une ogive de missile balistique intercontinental peut atteindre alors qu’elle perce l’atmosphère lors de sa descente.
La Corée du Nord a fermement nié les allégations, mais de précédents rapports de renseignements ont révélé des installations agricoles avec un second usage potentiel de produire de l’anthrax.
Dans un rapport d’octobre, le Belfer Center de la Harvard’s Kennedy School a résumé les preuves selon lesquelles la Corée du Nord aurait un programme d’armes biologiques capable de produire de l’anthrax, la variole et d’autres agents biologiques. Le régime posséderait déjà 13 agents biologiques, allant du botulisme au choléra, en passant par la peste, affirme le rapport.
Des experts indiquent que la volonté nord-coréenne de créer des pesticides et fertilisants biologiques pourrait cacher en fait un programme d’armes biologique dans ces installations.
Des photos de propagande de l’Institut de Bio-technologie de Pyongyang, publiées par le média d’État nord-coréen en 2015, révèlent que l’Institut « pourrait produire des lots d’armes biologiques, en particulier de l’anthrax, en quantité suffisante pour un usage militaire », peut-on lire dans le rapport Belfer.
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