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Produits antipoux : soupçons sur les huiles essentielles

Publié par Le Nouveau Paradigme sur 24 Novembre 2017, 13:54pm

Catégories : #Santé

Utilisées pour combattre les poux, les huiles essentielles de lavande et d’arbre à thé pourraient agir comme perturbateurs endocriniens.

Depuis quelques années, une abondante offre de produits antipoux à base d’huiles essentielles s’est développée en pharmacie, que ce soit pour éradiquer ces petites bêtes ou pour prévenir leur apparition. Les fabricants utilisent surtout deux huiles essentielles très populaires : celle de lavande et d’arbre à thé, souvent appelée sous sa dénomination anglaise tea tree.

Sur le Web, on trouve également une multitude de recettes artisanales antipoux à base de ces deux huiles essentielles. Une société a même mis au point un bandeau en tissu antipoux qui diffuse en continu, grâce à des microcapsules, de l’huile essentielle de lavande dans les cheveux.

La lavande et l’arbre à thé sur la sellette

Si les huiles essentielles connaissent un essor sans précédent, portées par l’engouement des consommateurs pour les ingrédients naturels, elles ne sont pas inoffensives ! Les actifs puissants qu’elles incorporent peuvent provoqués des effets indésirables en cas de mésusage.

Plus inquiétant, l’huile de lavande et l’arbre à thé sont soupçonnés de toxicité. Le centre antipoison de Lille a publié en 2016 un bulletin d’information intitulé « Alerte : intoxications aux huiles essentielles », dans lequel sont présentés des exemples préoccupants.

Ce document décrit trois cas de poussée mammaire anormale (le terme médical employé est « gynécomastie ») chez des jeunes garçons. Selon les auteurs de ce bulletin, ces symptômes pourraient être provoqués par « une éventuelle stimulation œstrogénique des composants de l’huile essentielle de lavande ». L’arbre à thé est également suspecté.
 

Suspectées d’agir comme des perturbateurs endocriniens

En d’autres termes, ce bulletin suggère que ces deux huiles essentielles d’usage courant pourraient – dans des circonstances qui restent à déterminer – mimer l’action d’hormones et donc agir comme des perturbateurs endocriniens.

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Et ces trois cas ne seraient pas isolés, selon l’Association française des pédiatres endocrinologues libéraux (AFPEL). « D’autres cas sont décrits dans la littérature scientifique et par des praticiens sur le terrain », complète ainsi le Dr Patricia Bartaire, membre fondatrice de l’association. Sollicitées par 60 Millions, ni la Répression des fraudes ni les principales agences sanitaires n’ont été en mesure de fournir des informations complémentaires.

Leur potentielle toxicité reste très peu étudiée

Les services de l’Agence de sécurité sanitaire (Anses) indiquent toutefois mener des travaux sur la toxicité potentielle des huiles essentielles, fondés « en partie sur des données collectées par les centres antipoison ». Mais le caractère de “perturbateurs endocriniens potentiels” n'entre pas dans le champ de ces travaux qui se concentrent sur « les cas aigus » , précise une porte-parle de l’Agence à 60 Millions.

Les huiles essentielles sont utilisées comme des médicaments, des cosmétiques ou encore comme des compléments alimentaires. Mais au niveau réglementaire, elles ne rentrent pas forcément dans l’une de ces catégories. Par exemple, seulement trois médicaments contenant de l’huile essentielle de lavande sont répertoriés par l’Agence du médicament. Et aucun avec de l’huile essentielle d’arbre à thé. C’est la raison pour laquelle leur potentiel toxique reste peu étudié alors que leurs usages se banalisent.

Poussées mammaires chez de jeunes garçons

Parmi les trop rares publications scientifiques qui ont étudié l’hypothèse de perturbations endocriniennes lors d’expositions aux huiles essentielles, la plus remarquée remonte à 2007. Elle a été publiée dans le New England Journal of Medicine, une revue scientifique américaine de référence. Comme dans le bulletin du centre antipoison de Lille, cette étude décrit, mais dans le détail cette fois, des poussées mammaires survenues chez trois garçons âgés de 4, 7 et 10 ans. Ces derniers utilisaient régulièrement des cosmétiques formulés avec des huiles essentielles de lavande et d’arbre à thé. Les symptômes ont régressé après que les enfants ont arrêté d’utiliser ces produits.

En complément de leurs observations, les chercheurs américains ont testé les effets des huiles essentielles de lavande et d’arbre à thé sur des lignées de cellules humaines sensibles aux hormones œstrogènes. Selon leurs conclusions, cette expérience met en évidence une activité qui se rapprocherait de celle des œstrogènes naturels.

La grande discrétion des fabricants

De leur côté, les fabricants jouent la discrétion. Et pour cause ! Ils ont popularisé leurs produits en surfant sur la méfiance envers des ingrédients de synthèse comme les parabènes, soupçonnés d’être des perturbateurs endocriniens. Et aujourd’hui, les mêmes doutes pourraient peser sur leurs propres produits.

Pour leur défense, ils brandissent notamment un avis d’un comité scientifique européen (SCCS) qui reconnaît, du moins pour l’arbre à thé, une potentielle activité hormonale, mais juge « non plausible » une corrélation avec les poussées mammaires décrites dans la publication américaine. Pour l’heure, les données manquent pour trancher.

Appliquer le principe de précaution

Il est vrai que, par précaution, les autorités de santé déconseillent l’usage des huiles essentielles chez l’enfant. Mais, dans les faits, des produits aux huiles essentielles, en particulier ceux antipoux, leur sont dédiés.

De plus, dans certaines recettes à faire soi-même, vantées sur Internet ou dans des ouvrages à succès, les restrictions d’usage des huiles essentielles ne concernent parfois que les enfants de moins de 6 ans. Et quid des précautions vis-à-vis des adolescents, alors que la puberté constitue, avec la vie fœtale et l’enfance, l’une des périodes critiques d’exposition aux perturbateurs endocriniens ?

Les autorités de santé doivent a minima informer la population des données scientifiques qui mettent en cause ces huiles essentielles d’usage très courant. Et, par principe de précaution, la question se pose aussi d’encadrer plus strictement les usages chez l’enfant et l’adolescent.

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I
Un troll
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T
Et allez ! Vendre des médicaments et obliger des vaccins qui rendent malade, c'est cautionné par les gouvernements. Du coup pour obliger les gens à passer par la case médoc qui tue, on va pointer du doigt les huiles essentielles... <br /> On le sait que les HE sont très puissantes, et il faut bien sûr les utiliser avec parcimonie et non à tout va...
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