Un tiers des espèces terrestres et 32 % des espèces marines sont menacées ou quasi menacées...
Le comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN) et le Muséum d’histoire naturelle viennent de mettre à jour leur liste rouge des mammifères. Et les deux institutions s’accordent à noter une aggravation de la situation.
Il faut dire que le constat est plutôt alarmant. Sur l’ensemble des 125 espèces de mammifères présentes en France métropolitaine, 17 sont menacées et 24 quasi menacées. Au total, « 33 % des espèces terrestres et 32 % des espèces marines apparaissent menacées ou quasi menacées, contre respectivement 23 % et 25 % en 2009. »
Vison, loup, lynx et chauve-souris en danger
Le vison d’Europe est actuellement l’un des mammifères les plus menacés en France. Il est passé en moins de dix ans du statut de « en danger » à celui de « en danger critique ». L’espèce, dont il reste moins de 250 représentants, souffre principalement de la destruction des zones humides et de la propagation du vison d’Amérique.
L’ours, le loup et le lynx demeurent menacés, malgré la croissance de la population des deux premiers. Les chauves-souris, déjà affectées par l’intensification des pratiques agricoles et par l’exploitation forestière, sont désormais confrontées aux mesures d’économie d’énergie découlant de la lutte contre le changement climatique : rénovation et isolation des bâtiments ou développement des éoliennes dont elles percutent les pales.
Pollutions diverses montrées du doigt
L’UICN accuse l’intensification des pratiques agricoles et la transformation des paysages qui « entraînent la perte d’habitats essentiels pour de nombreuses espèces, comme le putois d’Europe ou le lapin de garenne. » L’utilisation intensive de pesticides peut également provoquer la raréfaction des proies de certains mammifères.
Les mammifères marins sont quant à eux affectés par de multiples facteurs : pollution sonore due au trafic maritime et aux sonars militaires, pollutions chimiques, prises accidentelles dans des filets dérivants, surpêche affaiblissant leurs ressources alimentaires. Le cachalot est classé en catégorie « vulnérable », le phoque en catégorie « quasi menacée ».