Ancien employé de la NASA, l’Américain Josiah Zayner a réussi à modifier son propre ADN. Il entend par ce biais renforcer ses capacités musculaires. Et pourquoi pas devenir un surhomme. La communauté scientifique, elle, reste en partie sceptique.
Il est désormais présenté comme le premier « biohacker » de l’histoire. Sa démonstration lors d’une conférence à San Francisco début octobre a en effet marqué les esprits. En utilisant la technologie du ciseau génétique « CRISPR », l’Américain Josiah Zayner, biochimiste et ancien de la Nasa, prétend avoir modifié son ADN afin de renforcer ses capacités musculaires. Et pourquoi pas selon lui devenir un surhomme.
Concrètement, Zayner est parvenu à s’injecter deux éléments permettant selon lui de bloquer la myostatine, molécule empêchant la croissance musculaire. La technique « CRISPR » n’est pas une nouveauté. Elle a été développée en 2012 afin de guérir les maladies génétiques orphelines. Ce, en remplaçant les morceaux d’ADN altérés par de nouveaux gènes. Mais elle a surtout été pratiquée en laboratoire.
Ce dernier a développé un kit avec lequel tout un chacun peut se livrer à cette expérience. « Il est cool, mais très compétent, plaide George Church, professeur à Harvard et figure de proue de la biologie synthétique interrogé par Le Monde. Il sait de quoi il parle et s’implique dans ce qu’il fait. Quand il a créé son kit Crispr, j’ai trouvé formidable cette façon de mettre cet outil d’édition du génome à la portée de tous. » Les travaux de Josiah Zayne sont aussi pris très au sérieux par le FBI qui échange régulièrement avec le biochimiste qui a fait une démonstration de l’innocuité de son kit à San Francisco en s’en injectant sa solution dans le bras.
Une partie de la communauté scientifique, elle, reste septique. Des spécialistes ont déjà mis en garde contre l’usage du CRISPR hors protocole. Ces derniers mettent d’abord en avant le risque infectieux et inflammatoire. Car comme le rappelle le site Pourquoi docteur ?, cette technique a surtout été utilisée jusqu’ici en laboratoire dans des éprouvettes. Et selon le site, même réalisée dans les meilleurs laboratoires du monde, cette technologie « CRISPR » n’est pas précise à 100 % et le vrai risque est de modifier au passage un autre gène, voisin de celui que l’on veut modifier, et de se retrouver avec une grave maladie par déficience du gène concerné.
« Certains ont dit que j’allais me tuer, je suis encore vivant » balaie le "biohacker" qui aura, quoi qu’il en soit, réussit un joli coup médiatique…