Une équipe d’astronomes de l’Université de Californie, à Berkeley, détectait le samedi 26 août 2017 15 signaux radio explosifs en l’espace de seulement cinq heures. Ils étaient tous issus d’une petite galaxie située à trois milliards d’années-lumière de la Terre.
Les « sursauts radio rapides » ou FRB (Fast radio bursts) sont des flashs d’ondes radioélectriques très énergétiques qui ne sont émis que pendant quelques millisecondes et qui disparaissent généralement sans laisser de trace. Mis en évidence pour la première fois en 2007, ils intriguent les astronomes qui cherchent à comprendre ce phénomène semblant trouver son origine ailleurs que dans notre Galaxie. En mars 2016, les scientifiques détectaient 11 de ces puissantes rafales provenant de la même position dans l’espace connue sous le nom FRB 121102. Depuis, plus de 150 nouveaux sursauts radio rapides (FRB) étaient encore détectés en dehors de notre galaxie en provenance d’une galaxie naine située à environ trois milliards d’années-lumière. Samedi dernier, en matinée, cinq nouvelles rafales étaient détectées de cette même source en seulement cinq heures par les équipes de Berkeley. Pour mettre cela en perspective, il aura fallu 83 heures de temps d’observation sur six mois en 2016 pour détecter seulement neuf rafales. Mais alors, d’où venaient-ils exactement et qu’est-ce que c’est ?
Ces éclats figurent aujourd’hui parmi les phénomènes les plus étranges et les plus explosifs jamais détectés dans notre Univers : ils peuvent générer autant d’énergie que 500 millions de Soleils en seulement quelques millisecondes. Quant à leur origine, les hypothèses sont des plus spéculatives. L’une d’elles suggère qu’il s’agit de sources d’énergie dirigées, de puissants lasers utilisés par des civilisations extraterrestres pour alimenter un vaisseau spatial semblable au projet Starshot qui prévoit d’utiliser des impulsions laser puissantes pour propulser un nano-engin spatial vers l’étoile la plus proche de notre Système solaire, Proxima Centauri. D’autres hypothèses sont plus « astronomiques », suggérant par exemple que ces signaux sont le résultat d’explosions d’étoiles à neutrons avec des champs magnétiques extrêmement forts.
Le fait est que l’on ne sait toujours pas quelle en est la source. Toujours est-il que comme le souligne Andrew Siemion, directeur du Berkeley SETI Research Center et du programme Breakthrough Listen, « des éclats comme ceux-ci n’ont jamais été détectés à une fréquence aussi élevée », les émissions les plus brillantes se situant à environ 7 GHz. Ces derniers signaux ont été recueillis dans les premières heures du samedi 26 août par le télescope Green Bank, en Virginie-Occidentale, qui pointait son œil sur la petite galaxie. L’instrument aura au total enregistré 400 téraoctets de données sur toute la bande de fréquences de 4 à 8 GHz qu’il faut encore analyser. Peut-être saura-t-on bientôt d’où viennent ces mystérieux signaux qui pulsaient dans l’espace avant même que la vie multicellulaire la plus simple n’évolue sur Terre.