Ces légumes sont issus de semences paysannes qui ne sont pas homologuées par l'administration française. L'enseigne de distribution veut ainsi s'engager aux côtés d'agriculteurs pour sauver de vieilles variétés.

Sur les étals de Carrefour, on va trouver des échalotes, des artichauts ou des potimarrons. En tout, une dizaine de variétés anciennes de légumes seront vendues dans des enseignes d'Île-de-France et de Bretagne. Ce sont des légumes produits par des paysans, qui ont ces variétés depuis souvent des générations sur leur ferme.
Ils peuvent, eux, les cultiver et les vendre chez Carrefour (c'est autorisé), mais ils aimeraient pouvoir aussi vendre leurs graines à d'autres agriculteurs pour qu'ils soient plus nombreux à en cultiver et que les consommateurs aient un peu plus de choix. Mais ils ne le peuvent pas. C'est interdit.
Pour vendre une semence en France, il faut qu'elle soit homologuée au catalogue national, contrôlé par l'État. Cela coûte entre 1.000 et 10.000 euros. Seuls les semenciers industriels en ont les moyens. Les défenseurs de ces graines anciennes ne sont pas contre le catalogue (il faut des règles), mais ils demandent depuis des années qu'elles soient assouplies, et que les coûts soient moins élevés.
Il y a en France une vraie richesse : deux millions de variétés de fruits et légumes, dont les semences n'ont pas le droit d'être vendues, et qui vont finir par disparaître. Carrefour s'engage dans ce combat aux côtés de paysans.
En général, les agriculteurs et les grandes surfaces ont des relations compliquées. Mais là, même la Confédération paysanne - le syndicat qui a plutôt l'habitude de déverser du fumier devant les Carrefour - applaudit. L'enseigne a même lancé une pétition avec les paysans sur Internet pour préserver les variétés anciennes.