Grimé en père Noël, au moins un terroriste a débarqué lourdement armé dans ce night club fréquenté par le tout-Istanbul et a fait feu à volonté. Au petit matin du réveillon, le Reina, planté sur les rives du Bosphore, pleure ses morts : le dernier bilan fait état de 39 tués et 69 blessés. Trois ressortissants français feraient partie des blessés, selon le communiqué du ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault diffusé par le Quai d'Orsay.
Au total, il y aurait 15 étrangers parmi les victimes. Les sources divergent sur le nombre d'assaillants : un seul selon les autorités, plusieurs selon des témoins. D'après un jeune homme présent sur place interrogé par France Info cette nuit, "ils étaient trois ou quatre. Ils ont visé tout le monde sans distinction, à la tête". Environ 700 personnes fréquentaient le Reina en cette nuit de la Saint-Sylvestre.
L'assaillant, ou les assaillants, sont en fuite et courent toujours, dans un pays en alerte maximale face au risque terroriste. Quelque 17.000 policiers avaient ainsi été déployés à l'occasion du réveillon du Nouvel an dans la seule ville d'Istanbul. Le club Reina, haut lieu de la nuit stambouliote où la jeunesse dorée et les touristes aiment à s'amuser jusqu'à l'aube, faisait même l'objet d'une surveillance particulière depuis 10 jours. Ironie du sort, les autorités turques avaient annoncé que des policiers seraient déguisés en père Noël pour infiltrer discrètement les rassemblements festifs au cours des fêtes de fin d'année. Un subterfuge repris à son compte par le terroriste.
Si aucune revendication n'est connue pour l'instant, le mode opératoire rappelle les tristes attaques du Bataclan et d'Orlando, revendiquées par Daech. Mais un précédent attentat perpétré trois semaines plus tôt par un groupe radical kurde dans le coeur d'Istanbul, faisant 44 morts, ne permet d'exclure aucune hypothèse.
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