Boyan Slat, 21 ans, fondateur de la société The Ocean Cleanup, vient de déployer en mer du Nord son premier prototype pour récupérer les déchets plastiques présents dans les océans. Sa méthode innovante de collecte des déchets utilise les courants marins pour piéger les débris
« C’est peine perdue »… « irréaliste »… « utopie de la jeunesse »… J’ai pris la peine de relire des articles parus lors de la présentation de Ocean Cleanup en 2013. Le projet de nettoyage des océans de ses déchets plastiques du jeune néerlandais Boyan Slate avait suscité beaucoup de réactions négatives de la part de la communauté scientifique. Et pourtant…
Et pourtant, à force de courage et de travail, il a déjà relevé bon nombre de défis. Faisabilité technique, financement, plusieurs prototypes construits -la plupart de ses propres mains- pour parvenir à la mise à l’eau d’un modèle qui tient la route… enfin qui tient la mer.
Ainsi, il cloue le bec de ses détracteurs, scientifiques, journalistes et autres pessimistes en tout genre qui ont condamné son projet dès le départ, il y a quatre ans… bien jouer bonhomme! La semaine dernière, lors d’une conférence de presse au port de Scheveningen, près de La Haye aux Pays-Bas, il a déclaré avec une logique implacable :
Pourquoi irions-nous vers les déchets alors que les déchets peuvent venir à nous?
Ce prototype se présente sous la forme d’une barrière flottante très résistante, puisque capable de supporter une charge de 80 tonnes. Autre bonne nouvelle, il est en mesure de récupérer des morceaux de plastique même très petits -jusqu’à un millimètre- ce qui n’était pas prévu au départ. Ce point avait d’ailleurs soulever des nombreuses critiques.
La mise à l’eau de ce prototype est fondamentale. Elle doit permettre de l’améliorer puis de valider l’équipement dans sa forme actuelle, après d’éventuels ajustements. Le choix de la mer du Nord a été fait en raison de la puissance des courants qui vont charrier les déchets jusqu’au dispositif de récupération. D’autre part, la force des tempêtes dans cette zone maritime sera déterminante pour valider le dispositif
Boyan est-il un jeune homme ambitieux ? Oui plutôt, et pas qu’un peu, jugez par vous même :
En déployant un seul de ces systèmes durant dix ans, nous pourrions nettoyer la moitié de la grande plaque de déchets du Pacifique, ou davantage si nous déployons plus de systèmes.
Dis comme ça : il y a fort à parier que certains vont encore sourire. Pensez donc : un si jeune homme… un si grand océan. Mais quoi qu’il en soit, croire en soi, croire en ses rêves, s’en donner les moyens et les mettre en oeuvre… qui y a-t-il de si extraordinaire à cela ?
Finalement pas grand chose. Certes son rêve à lui déborde un peu d’un cadre « raisonnable ». Certes aussi, les moyens financiers nécessaires se comptent en millions de dollars. Qu’à cela ne tienne, rien n’est impossible à qui se donne les moyens de parvenir à son but. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est Boyan Slate qui le fait !
Ce qu’on espère ne plus voir à terme…
Et quand d’autre part, ce but à une incidence écologique aussi importante que les océans sont immenses, quand il impacte directement la qualité de vie de l’ensemble de la faune marine, et au delà celle de l’espèce humaine : à quoi bon critiquer ? Pourquoi ne pas se réjouir et encourager la démarche ?
Bref, n’ayant moi-même pas la science infuse, je m’en remets à Boyan Slate. Lui au moins va de l’avant, lui au moins ne fait pas dans la surenchère de paroles malveillantes. Il y va, il s’y tient, et il avance mine de rien du haut de ses 21 ans.
Les autres devraient apprécier sa détermination, reconnaître l’avancer de son projet et cesser de chercher à démonter chacun des points patiemment mis en oeuvre par Boyan et son équipe.
Tiens cet été j’irais bien faire un petit tour à la mer… je penserais à toi gamin et à tout le bien que tu compte faire. Hé mec ! merci, je veux dire merci vraiment pour ton engagement. J’apprécie et pas qu’un peu.