
900.000 mètres carrés au beau milieu du désert américain. Le 4 janvier, le fabricant de voitures électriques Tesla a ouvert les portes de sa "gigafactory" dans le Nevada, aux États-Unis. C'est dans cette immense usine que seront produites les fameuses batteries lithium-ion développées par l'entreprise, qui permettent de stocker l'énergie produite par des panneaux solaires.
Ce projet pharaonique avait été présenté en 2014 par Elon Musk, le patron de l'entreprise californienne. Depuis, l'immense bâtiment est encore en construction : 176.000 mètres carrés, soit un peu moins d'un tiers du projet sont déjà sortis de terre pour un coût total estimé entre 4 et 5 milliards de dollars.
Selon Elon Musk, il s'agira à terme du "plus grand bâtiment au monde", en termes de surface au sol. Soit plus de 500.000 mètres carrés de plus que l'actuel record... également détenu par Tesla puisqu'il s'agit de l'usine de production de voitures de l'entreprise à Fremont, en Californie.
Le bâtiment sera équipé de panneaux solaires et relié à des éoliennes situées à proximité du site, ce qui devrait lui permettre d'être autosuffisante du point de vue énergétique. Dans un premier temps, seules les batteries stationnaires Powerwall et Powerpack seront produites dans cette usine pour être commercialisées pour les entreprises et les habitations, les batteries utilisées sur les voitures Model S et Model X continuant à être fabriquées par le groupe japonais Panasonic.
Tesla prévoit cependant d'augmenter et diversifier la production de cette super-usine d'ici à 2018. L'entreprise prévoit ainsi d'employer 6.500 salariés et de produire les batteries pour 500.000 voitures électriques par an. Un défi encore loin d'être relevé pour le géant californien puisqu'en 2016, seuls 76.000 véhicules ont été livrés, soit 4.000 de moins que l'objectif minimal que s'était fixé l'entreprise.
Sans compter que cette "gigafactory" pèsera lourd sur les finances de l'entreprise : sur les 5 à 6 milliards que coûtera le projet, Tesla investira 2 milliards, alors que l'entreprise n'est toujours pas rentable. Une dépense qui vient s'ajouter au coûteux rachat du fabricant de panneaux solaires SolarCity par la société américaine. Elon Musk a beau rappeler que ces investissements font parti d'une stratégie de diversification de l'offre proposée par Tesla, analystes et investisseurs restent sceptiques : durant les deux premier trimestres 2016, l'entreprise a perdu 554 millions de dollars de valeur nette et son action est en recul depuis un an et demi.
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