Des fouilles menées par l'archéologie Tanja Hoffmann et une équipe de l'Université Simon Fraser, ont mis au jour 3768 wapatos, également appelées "patates indiennes". Ces restes de tubercules, découverts sur la côte pacifique du Canada, sont la "première preuve" que les populations autochtones d'Amérique du Nord cultivaient déjà des potagers il y a presque quatre millénaires. Ce champ de pommes de terre a été mis au jour sur les terres ancestrales de la tribu Katzie, qui sont aujourd'hui devenues celles de la Colombie-Britannique.
© afp.com/EMMANUEL DUNAND Une variété de pommes de terre vieille de 4000 ans, la wapatos, a été découverte au Canada (photo d'illustration).
Il s'agit selon les chercheurs qui ont publié une étude dans l'édition de décembre du journal Science Advances, de la "première preuve" de jardinage par les tribus de chasseurs-cueilleurs de la région pendant cette période. "Les restes que nous avons retrouvés étaient brun foncé ou noircis, et bien que seule la surface extérieure ait survécu sur la plupart des spécimens, certains contenaient également de la pulpe à l'intérieur", mentionne l'étude.
150 fragments d'outils
Ses auteurs ont conclu que les populations autochtones de la région du nord-ouest Pacifique avaient aménagé des zones marécageuses pour augmenter la production de ces plantes alimentaires sauvages. Selon eux, la tribu locale a pu installer des pierres pour délimiter la culture et favoriser la pousse des wapatos, l'équivalent des pommes de terre d'aujourd'hui.
Les chercheurs ont également découvert 150 fragments d'outils, durcis par le feu, sur le site d'excavation. Ils pensent qu'il pourrait s'agir de bouts de bâtons servant à travailler la terre. La wapatos, l'équivalent antique de la pomme de terre, poussait entre octobre et février et était pour les tribus autochtones une importante source de féculents pendant les mois d'hiver.
Canadian archeological site shows evidence of gardening from 3,800 years ago @Homania @DebbieMiller007 @HoffmannTmh7 pic.twitter.com/pPnaNQwSLJ
— Science Advances (@ScienceAdvances) 27 décembre 2016