Jeudi 17 novembre, le gouvernement britannique a remonté le temps jusqu’à 1984 en
adoptant ce qui est décrit comme “la loi de surveillance la plus extrême jamais votée
dans une démocratie”.
Le projet de loi avait été présenté par Theresa May, alors ministre de l’Intérieur, pour
la première fois en 2012. Il aura fallu deux tentatives à la nouvelle Première ministre
britannique pour faire passer l’Investigatory Powers Bill, la Loi sur les pouvoirs
d’investigation, surnommée Snooper’s Charter (la charte des fouineurs) par les citoyens.
Selon le magazine en ligne Zdnet, le texte prévoit que tous les mouvements sur Internet
soient désormais documentés. Les fournisseurs d’accès seront obligés de garder une
trace de l’historique Web de tous leurs clients sur un an et de le rendre accessible aux
services d’État. La loi autorise également les agences de renseignement à hacker les
ordinateurs et autres appareils connectés.
Amnesty International a publié un communiqué qui avertit les Britanniques sur les dangers
de l’Investigatory Powers Bill :
“Votre historique Internet sera classé et conservé. Vos e-mails et vos messages seront
traités, parfois lus, et stockés. Et les services secrets ne seront pas les seuls autorisés
à fouiner, la police et les appareils d’État le seront aussi.”
Ceux qui utilisent le Web pour se fournir en drogue ou chercher sur google “Pourquoi
Nicolas Cage est en couverture d’un manuel scolaire de biologie serbe” (question légitime,
il l’est vraiment), seront tous grillés.
(via Giphy)
Edward Snowden a qualifié sur Twitter cette loi comme étant “la plus extrême jamais
adoptée dans une démocratie occidentale” :
Traduction : “Le Royaume-Uni vient d’adopter la loi de surveillance la plus extrême
jamais adoptée dans une démocratie occidentale. Elle va plus loin que celles de
beaucoup d’autocraties.”
Amnesty International a lancé une campagne et une pétition pour encourager les citoyens
britanniques à contacter leurs députés via Twitter et, plus tôt cette semaine, Joe Cannataci,
rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à la vie privée, a laissé entendre que le
pouvoir devrait rendre la surveillance de masse illégale plutôt que de la légitimer, affirmant
que cette loi allait à l’encontre des droits de l’homme.
Mais en dépit de ces critiques, le gouvernement britannique persiste, affirmant qu’il ne fait
que renforcer une loi qui existait déjà, pour l’adapter aux technologies actuelles.
Le Royaume-Uni n’est pas le seul à avoir adopté une loi de ce type, c’est aussi le cas de
l’Allemagne et de la France, principalement à cause de la peur des attaques terroristes.
Donald Trump a également fait part de son intérêt pour une collaboration étroite avec les
services secrets.
Tous à vos VPN ! (via Giphy)
Traduit de l’anglais par Sophie Janinet
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