Course contre la montre meurtrière de Moscou et Damas pour prendre Alep-Est
En Syrie, 150 civils au moins ont été tués en cinq jours dans les raids, les tirs d’artillerie et les combats dans la ville d’Alep et ses environs, selon un bilan établi par l’Observatoire syrien des droits de l’homme.
Avec notre correspondant à Beyrouth,Paul Khalifeh
Un déluge de feu s’est abattu samedi sur Alep. Les quartiers est tenus par les rebelles ont été visés par des dizaines de raids aériens et par un pilonnage à l’artillerie d’une violence inouïe. L’armée gouvernementale et ses alliés ont lancé des assauts sur certains secteurs, dans le but manifeste d’augmenter la pression sur les rebelles. Les écoles resteront fermées ce dimanche, pour la deuxième journée consécutive, à cause de l’intensité des bombardements.
Dans les quartiers assiégés, la population commence à manquer de tout. Le courant électrique est coupé et le mazout, nécessaire pour faire fonctionner les groupes électrogènes, est distribué au compte-gouttes. Les dépôts de produits alimentaires sont presque vides et la plupart des hôpitaux sont hors service.
La colère des habitants se traduit, parfois, par des manifestations contre les conseils locaux, installés par les rebelles et chargés de distribuer les rations alimentaires. Le ministère russe de la Défense a accusé les rebelles d’avoir ouvert le feu sur la foule, tuant une vingtaine de civils.
Moscou et Damas sont engagés dans une course contre la montre pour prendre Alep-Est, le plus rapidement possible. Ils combinent la pression militaire, le ressentiment et la souffrance de la population, pour atteindre cet objectif.
RFI