Ils se disent fatigués, à flux tendu, les policiers qui assurent la sécurité publique et le contrôle à la frontière franco-espagnole, dans les Pyrénées-Orientales. Avec la prolongation de l'état d'urgence, voulue par le gouvernement, ils réclament des effectifs supplémentaires.
Le gouvernement a décidé de prolonger de deux mois l'état d'urgence en vigueur depuis les attentats du 13 novembre. Décision prise en prévision de l'Euro de football du 10 juin au 10 juillet, l'événement va attirer des dizaines de milliers de personnes sur le territoire national, dans un contexte de menace terroriste. Ce régime d'exception donne des pouvoirs accrus aux forces de l'ordre, il a déjà été prolongé à deux reprises par le parlement. Du côté des policiers, la fatigue se fait sentir. Dans les Pyrénées Orientales, les syndicats de police réclament davantage de moyens humains pour accomplir leurs missions de sécurité publique et les contrôles à la frontière franco-espagnole.
"Tout le monde est sur les rotules"
Nous avions demandé une compagnie, voire une demi-compagnie de CRS en plus, nous n'aurons que 20 réservistes en renfort. C'est un pansement sur une jambe de bois. Dans les Pyrénées Orientales, nous avons perdu 55 fonctionnaires de police ces cinq dernières années, Jean-Christophe Lourd, du syndicat SGP Unité FO
Les policiers ne s'estiment pas assez protégés
Le rythme est soutenu, avec une présence renforcée sur la voie publique, un plus grand nombre de patrouilles dans les lieux à risques (gare, aéroport...) et pour accroître la visibilité des forces de l'ordre sur le terrain, ces patrouilles se font parfois à deux contre trois habituellement, "une mise en danger des policiers" dénonce le syndicat Alliance. Il rappelle que les heures supplémentaires ne peuvent être prises en ce moment, les congés réduits à leur minimum légal et aucun recrutement n'est prévu dans le département. Les policiers réclament également des moyens de protection et de ripostes plus efficaces et adaptés pour faire face à des terroristes lourdement armés. Des fusils d'assaut ont été commandés. À la frontière Franco-espagnole, deux semaines avant le début de l'Euro, les contrôles d'identité seront systématiques, des contrôles effectués sur l'Autoroute 9, à la barrière de péage du Boulou.
APRÈS PRÈS DE SEPT MOIS D'ÉTAT D'URGENCE, LES POLICIERS SONT FATIGUÉS