Cette information pourrait se révéler très utile à tout un chacun, mais aussi et en particulier au survivaliste qui se retrouverait coincé dans un contexte de pénurie ou d'absence d'antibiotiques.
Les oranges et le pain sont parmi les deux choses les plus communes que l'on rencontre à peu près partout dans le monde.
Mais ce que beaucoup ignorent sans doute, c'est qu'elles sont capables deproduire de la pénicilline. Croyez-le ou non, cette dégoûtante pourriture verte qui se développe à la surface n'est autre que le champignon appelé Pénicillium...
Imaginons la situation suivante : Vous êtes perdu en plein milieu d'une apocalypse zombie, et votre partenaire souffre d'une entaille profonde à la jambe faite par un barbu démoniaque (pléonasme). Tandis que vous parvenez à dénicher un abri pour les jours suivants, il ou elle commence à développer une infection notable. Or vous savez que dans la réalité, les cas d'infection peuvent déboucher sur des problèmes sérieux tels que la perte d'un rein, voire la mort s'ils ne sont pas traités de manière adéquate.
Sans accès aux facilités du monde moderne ni au chlorure de magnésium - parce que vous avez été suffisamment con pour ne pas suivre les conseils de Templar et l'oublier dans votre paquetage - il vous reste tout de même une solution...
Si on peut légitimement s'attendre à ne pas trouver d'oranges en France dans un contexte de chaos, la chose devrait être différente en ce qui concerne le pain. Et encore plus pour le survivaliste prévoyant dans la mesure où le blé est la céréale qui bat tous les records de conservation dans le temps.
Pour ce survivaliste-là, voici donc un moyen facile et peu cher de sauver son binôme d'une destinée capricieuse.
- Prenez un morceau de pain (blé entier, pas de seigle) et placez-le dans un sac ou un contenant fermé, en maintenant une température constante comprise entre 20 et 25°C.
Notez qu'en temps normal, le pain des boulangeries ordinaires est traité avec un inhibiteur de moisissures (propanoate de calcium), le rendant impropre à la culture de champignons. L'idéal reste le pain complet bio, voire fabriqué maison avec de la farine complète bio, ou des biscuits de guerre du même acabit.
- Laissez ainsi le pain jusqu'à ce que les spores commencent à se développer (environ une semaine).
- Prenez le morceau de pain en entier et coupez-le en petit morceaux.
- Humidifiez légèrement, et replacez les morceaux dans le même sac ou contenant fermé.
- Surveillez le développement des moisissures, et n'enlevez rien jusqu'à ce que la majorité de celles-ci prennent une couleur résolument verte.
Tandis que les champignons croissent et se développent, ils vont passer du stade blanc, au bleu, puis au vert. La photo de l'entête illustre ce processus. Les moisissures vertes sont celles qui contiennent la pénicilline.
Notez que le procédé complet est susceptible de prendre une quinzaine de jours, ce qui laisserait largement le temps à votre binôme de passer de vie à trépas. Il serait donc judicieux d'avoir toujours une culture d'avance dans un scénario d'effondrement.
Comme on peut le voir sur la même photo, les zones vertes correspondent à celles où les spores ont grossi le plus, c'est à dire à leur maturité. Maintenant que vous avez de telles moisissures, vous allez pouvoir les utiliser pour le traitement. Il existe plusieurs façons de procéder.
Option A : La première consiste à prendre quelques morceaux de pain, les mettre dans une tasse, y ajouter de l'eau tiède, malaxer le tout puis refiler la purée à son partenaire pour qu'il l'avale ! L'opération est à répéter autant de fois que nécessaire, comme autant de doses de pénicilline. C'est parfaitement dégueulasse, mais on ne fait pas autre chose lorsqu'on mange un morceau de roquefort, même si le goût paraît meilleur.
Il est important de préciser qu'en cultivant vos moisissures vertes, vous allez développer de la même manière d'autres choses moins recommandables, qui ne seront pas aussi bénéfiques (mycotoxines). Lorsque votre partenaire va consommer vos morceaux de pain, il les absorbera en même temps que la pénicilline. En plus, le tout aura un vrai goût de chiottes.
Est-ce que cela vaut la peine ? Dans un scénario de chaos, il est raisonnable de penser qu'une diarrhée ou que des maux d'estomac valent toujours mieux que de perdre une jambe, voire la vie en cas d'infection sérieuse. Donc cela peut vraiment valoir le coup. Ce remède a été utilisé pendant des milliers d'années dans les anciennes cultures, et c'est bien entendu de l'enfumage caractérisé que de nous faire croire que la pénicilline a été découverte par Fleming dans les années 20.
Option B : Vous prenez votre temps et vous isolez soigneusement les précieuses moisissures vertes du reste du pain. Vous nettoyez la plaie de votre mieux, prenez la poudre ainsi obtenue, et l'épandez directement sur la blessure. Vous bandez légèrement, et vous répétez le processus régulièrement.
Si vous êtes pressé, vous pouvez procéder de la même manière que pour l'option A, sauf que vous tartinerez directement la blessure avec la pâte obtenue à la manière d'un onguent.
Sachez que la pénicilline n'est pas la panacée universelle, et que son allergie est la plus fréquente parmi toutes celles connues. Elle se caractérise par une éruption cutanée ou un urticaire pouvant aller d’une manifestation mineure à une éruption rouge sombre recouvrant une grande partie du corps. La langue, les lèvres et le visage peuvent présenter une légère enflure jusqu'à un gonflement extrême ; Les yeux peuvent démanger et s'injecter de sang et de liquide. La réaction la plus grave est celle dite anaphylactique, qui se manifeste par une enflure des voies aériennes (bronches), rendant la respiration difficile. Elle peut être accompagnée d’une baisse soudaine de la pression artérielle, résultant en des étourdissements.
Cette réaction peut être mortelle, et il est donc important d’être conscient d'une possible allergie, de même que de savoir si l'on est soi-même allergique à la pénicilline.
Une chose intéressante à noter est que nos anciens utilisaient aussi du miel pour le badigeonner sur les blessures. La raison à cela est qu'il est extrêmement difficile pour les bactéries de s'y développer. Si la blessure est fraîche et propre et non encore infectée, vous pouvez alors appliquer directement le miel pour la préserver des bactéries pathogènes. Le fait est que l'on utilise encore de nos jours des bandages médicaux au miel dans les salles d'opération.
Pour un usage d'urgence, recouvrez la zone entière de la blessure avec du miel, et bandez-la à la fois pour garder celui-ci en place et empêcher quoi que ce soit d'autre de pénétrer.
Il existe bien entendu des façons plus élaborées d'obtenir de la pénicilline qu'à partir d'oranges ou de pain. Si vous avez le temps et l'intérêt pour cela, vous trouverez sur le Net les ressources nécessaires pour une fabrication " maison " de qualité pharmaceutique, en utilisant le même procédé que celui décrit dans cet article.
Une telle chose pourrait s'avérer inutile pour l'instant, dans la mesure où l'on peut encore trouver des antibiotiques facilement, mais transposez-vous dans une apocalypse zombie, et elle pourrait alors vous sauver la vie, ou celle des êtres qui vous sont chers...