« Exploitation d’enfants de moins de 16 ans, heures de travail abusives, mise en danger des salariés, expositions à des substances toxiques (benzène), travail forcé et violence sur les travailleurs… » le bilan est accablant. Mais Sherpa et l’Indecosa-CGT, à cause d’un vide juridique, se sont résolues à attaquer Samsung pour pratiques commerciales trompeuses afin de se constituer une base juridique sérieuse.
Ce sont les preuves rassemblées en 2014 par l’ONG chinoise CLW (à ne pas confondre avec le China Labor Bulletin sous influence américaine) qui ont permis cette procédure en justice. Cette organisation dans la mégalopole ouvrière de « la rivière des perles » (avec des villes comme Shenzen, Dongguan, Canton…) qui compte plus de 40 millions d’habitant et où sont implantés les sous-traitants des géants des nouvelles technologies, Foxconn ou Pegatron pour les plus connus, qui emploient chacun des centaines de milliers de petites mains. L’ONG, en partenariat avec les syndicats, recueille les témoignages des travailleurs, mais aussi, comme dans ce cas avec Samsung, infiltre des militants dans les usines comme ouvrier, à la Shinyang Electronics factory à Dongguan, pour récolter des preuves.
Et des preuves, ils en ont recueillis. 15 violations du droit du travail différentes ont été documentées. Des jeunes filles de quatorze et quinze ans témoignent en vidéo dans les dortoirs des employés de leurs conditions d’embauche. Embauchées sans contrats de travail, puisque c’est illégal, elles font le même travail que les adultes mais payé un tiers en moins. Les conditions de sécurité sont également dénoncées : les ouvriers travaillent avec des produits chimiques dangereux, extrêmement cancérigènes ou pouvant provoquer des dommages neurologiques comme le benzène, sans masque ni protection ni formation préalable. On retrouve également les violations plus « habituelles », heures supplémentaires non payées, absence d’assurance maladie, dortoirs surchargés et vétustes, discipline violente et dégradante… Originalité de ce sous-traitant de Samsung, la discrimination à l’embauche est forte puisque la Shinyang Electronics factory ne recrute quasiment que des femmes, jugées par le patron plus dociles.
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« Alors que le leader mondial du smartphone se targue de mettre en place des engagements éthiques exemplaires dans ses usines afin de prévenir les violations des droits humains, Sherpa et Indecosa-CGT souhaitent faire juger ce double discours mondial qui consiste à séduire les consommateurs par une communication éthique tout en fermant les yeux sur des comportements absolument contraires » dénoncent les associations.
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