A partir de ce lundi, la France vit à crédit jusqu'à la fin de l'année, l'une des pires situations européennes, selon l'étude de l'Institut économique Molinari. Encore faut-il comprendre de quels chiffres on parle. Metronews vous décrypte les données utilisées par le think tank libéral.
![Le ministère de l'Economie et des Finances.](https://image.over-blog.com/4WJeCqfooVN1QUgSWW7V2LbK5Hk=/filters:no_upscale()/http%3A%2F%2Fwww.metronews.fr%2F_internal%2Fgxml%210%2Fr0dc21o2f3vste5s7ezej9x3a10rp3w%24aevuors53w1lrxjtx8nz9w1nwigqzrp%2FBercy-photo.jpeg)
Le ministère de l'Economie et des Finances.
AFP
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Rapporter la complexe gestion des Finances publiques au niveau du budget d'un ménage est l'une des ambitions du think tank libéral Molinari, qui signe, entre autres, au milieu de l'été le concept simplificateur de "libération fiscale". Ici, pour la première fois, l'institut d'étude économique franco-belge s'est livré à une comparaison des budgets des Etats de l'UE pour aboutir à cette conclusion : à partir de ce lundi, la France commence à s'endetter après avoir dépensé l'ensemble de ses recettes annuelles. Soit 53 jours à crédit avant de finir l'année.
Au-delà de cette date symbolique, l'étude de l'Institut permet d'effectuer une comparaison avec nos voisins. Plombée par un budget de l'Etat largement déficitaire, en comparaison des comptes des collectivités locales et de la Sécu, la France pointe dans le dernier quart du classement quand l'Allemagne, la Suède ou encore les Pays-Bas présentent un budget excédentaire. Ainsi le champion du classement, le Danemark, peut s’offrir le luxe de puiser dans ses recettes de l'année suivante qu'à partir du 12 janvier, soit plus de deux mois après que la France a dépensé son dernier euro.
1,5 jour de crédit en plus chaque année depuis 1980
Si ce classement se rapproche de celui qui pourrait être effectué à partir du classique taux de déficit public, qui a atteint en France 3,9% du PIB l'année dernière, il diffère néanmoins en raison de l'indicateur utilisé par l'institut Molinari. Ce dernier se base en effet sur les recettes et les dépenses de ce qu'Eurostat appelle "les Administrations centrales" et qui regroupent à la fois le budget de l'Etat et des collectivités locales, mais pas celui de la Sécurité sociale. Ainsi, selon ce critère, la France a dépensé 495 milliards d'euros en 2014 pour 423 milliards de recettes. Une différence qui s'explique principalement par le poids des dépenses de l'Etat qui se sont élevées à 374 milliards d'euros l'an dernier, pour des recettes limitées à 288,3 milliards d'euros, selon le ministère des Finances.
Cette approche calendaire permet en outre de visualiser la dégradation des comptes publics depuis plus de trente ans. "'Le jour où toutes les ressources sont consommées' a avancé de 1,5 jour par an depuis 1980. La pire performance date de 2009, avec 93 jours de dépenses non financées. Les 'embellies' sont de moins en moins significatives. Celle de 1989 avait permis de limiter le déficit de l’État à 19 jours, celle de 2013 n’a permis de le résorber qu’à hauteur de 51 jours", précise l'institut.