C'est un grand pas en avant et un espoir sans précédent pour les diabétiques. Le CHU de Montpellier teste en ce moment sur quatre patients diabétiques, et cela pour une durée de trois mois, un pancréas artificiel en autonomie complète.

L'expérience relatée dans le quotidien régional Midi Libre est totalement innovante. Un capteur de glycémie est collé sur le corps du patient. Il active une pompe autonome externe classique qui va diffuser l'insuline, et le patient est informé en permanence de l'évolution de la situation grâce à son smartphone, qui l'alerte lorsqu'il tombe en hyperglycémie ou en hypoglycémie.

 

"La Ferrari du diabète"

Cité dans les colonnes du quotidien, Éric Renard, patron du service endocrinologie du CHU de Montpellier, déclare : "Le pancréas artificiel, c'est la Ferrari du diabète". En effet, une fois appareillés, les patients n'ont plus besoin de leurs injections d'insuline quotidiennes ni de la mesure de la glycémie plusieurs fois par jour en se piquant le doigt.

 

Et Eric Renard de poursuivre : "Quel que soit le profil des gens, leur histoire avec le diabète, leur mode de vie, leur culture, qu’ils soient diabétiques depuis longtemps ou qu’ils soient récemment malades, on a les mêmes résultats, avec une amélioration de la prise en charge. On a une pompe complètement autonome, avec un 'cerveau'". Le chef de service pense d'ailleurs qu’à l'avenir, les appareils seront de plus en plus miniaturisés et donc de plus en plus efficace et de moins en moins contraignants.

 

"C'est le jour et la nuit"

Une des patientes appareillée, âgée de 60 ans, témoigne devant nos confrères et se dit revivre depuis que le diabète lui est "tombé dessus", il y a vingt-cinq ans, puis l'a poussée en invalidité. "Avec le pancréas artificiel, j'aurais pu continuer à travailler", estime-t-elle. Un autre malade de 51 ans, diabétique depuis sa plus tendre enfance et participant au protocole, va également dans son sens : "C'est le jour et la nuit", déclare celui qui a perdu un œil dans la maladie et qui a également été victime d'un AVC. "Je faisais des "hypo" que je ne sentais pas arriver, jusqu'à ce que je tombe. Je me surveillais toute la journée. La nuit, ma femme prenait le relais. Tout ça a disparu", se félicite-t-il.

Rappelons qu'en France, environ 2,5 millions de personnes vivent avec un diabète et 40.000 personnes sont équipées d'une pompe classique, de nombreux candidats potentiels pour bénéficier un pancréas artificiel.