C’est le Corriere della Sera qui a révélé l’information en une le 6 octobre : “L’Italie va bombarder l’Etat islamique. Les [avions] Tornado sont prêts à entrer en action en Irak.” Le quotidien expliquait que l’Italie était engagée depuis un an dans la coalition internationale : elle mène des opérations de reconnaissance et a fourni une “quantité d’armes conséquente” aux peshmergas kurdes.
En passant aux bombardements, elle change la donne :
La participation italienne accomplit un saut qualitatif, que le ‘Corriere’ avait appelé de ses vœux les 9 et 28 septembre dernier, estimant que notre pays devait assumer des responsabilités dépassant la simple reconnaissance dans ce qui est désormais une guerre en règle contre les égorgeurs de l’Etat islamique.”
La nouvelle a créé une certaine agitation. Pris de court, les ministres de la Défense, de l’Intérieur et des Affaires étrangères se sont empressés d’affirmer que rien n’était tranché et qu’une telle décision ne serait prise qu’après consultation du Parlement. Tout en reconnaissant que la question est d’actualité, souligne Il Fatto Quotidiano, qui s’indigne : “L’Italie est sur le point de bombarder l’Irak et c’est dans le Corriere della Sera que la communauté nationale l’apprend.”
En outre, fait observer le quotidien indépendant, les avions italiens sont déjà dans le ciel irakien et, si leur mission se cantonne au renseignement, cela revient à “indiquer aux chasseurs bombardiers alliés où frapper”. Bref, indique le titre de une d’Il Fatto, “nous sommes en guerre et personne ne le dit”. D’ailleurs, “quel rôle joue le Corriere della Sera” quand il “appelle de ses vœux un saut qualitatif” ?
En guise d’image, les avions militaires associés à une photo datant de 2010, où l’ancien président de la République italienne serre la main du président syrien Assad. “Hier encore…”