Faisal bin Hassan Trad, qui représente l'un des pays les plus répressifs du globe, prend un poste-clé en matière de défense des droits de l'homme.
Il aurait été nommé discrètement en juin, mais il prend tout juste ses fonctions. Faisal bin Hassan Trad, ambassadeur de l’Arabie Saoudite à l'ONU, a pris, lundi 21 septembre, la tête du panel du Conseil des droits de l'homme. La publication de sa nomination a immédiatement provoqué la colère des défenseurs des droits humains. En tête, l'ONG UN Watch, qui juge, dans un communiqué (en anglais) "scandaleux que les Nations unies choisissent un pays qui a décapité plus de personnes que l'Etat islamique" pour ce poste-clé.
Faisal Trad prend en effet la tête d'un groupe de cinq diplomates, dont le rôle est notamment de choisir les experts, chargés d'observer et rapporter les atteintes aux droits de l'homme dans le monde. Or, l'Arabie saoudite a exécuté au moins 80 personnes depuis le début de l'année 2015, et "détient sans doute le pire des records en matière de liberté religieuse et de droits des femmes", poursuit UN Watch. Ls minorités (ethniques, religieuses, sexuelles) et les opposants politiques y sont également sévèrement traités et régulièrement condamnés.
Une "catastrophe" selon un diplomate occidental
Dans son dernier rapport, Amnesty international précise en outre que "les autorités ont pris pour cible la communauté des défenseurs des droits humains, petite mais active, et elles ont utilisé les lois antiterroristes pour réprimer ses activités pacifiques qui visent à dénoncer et à combattre les violations des droits humains". L'activiste Ensaf Haidar estime que le Conseil des droits de l'homme de l'ONU donne ainsi "le feu vert" à l'Arabie saoudite "pour recommencer à fouetter" Raif Badawi, son mari, opposant au régime et blogueur saoudien, condamné à 1.000 coups de fouet.
Comme l'explique Geopolis, l'Arabie saoudite a longtemps fait campagne pour remplacer l'Allemand Joachim Ruecker à ce poste. En mai, un diplomate occidental confiait à La Tribune de Genève : "Si jamais elle y parvient, ce sera une catastrophe pour le Conseil des droits de l’Homme. Cela risque de nous renvoyer aux pires heures de l’ancienne commission qui avait sombré dans le discrédit."
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